Prophétie Nordique
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 Révélation d'une traîtrise

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Loran Kellac
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Loran Kellac


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MessageSujet: Révélation d'une traîtrise   Révélation d'une traîtrise EmptyLun 5 Mai 2008 - 20:15

[Bon allez, je me jette à l’eau^^]

Septième jour de la huitième semaine
An 835
Tôt le matin


Les rayons du soleil se levaient à peine, mais pourtant, un homme marchait dans les couloirs de la Tour Sombre, perdu dans ses pensées. Un homme qui s’était levé tôt, pouvait on penser au premier abord, mais si l’on s’approchait un peu, on constatait qu’en fait, son air fatigué indiquait qu’il n’avait probablement pas fermé l’œil de la nuit.
Vous l’aurez deviné, il s’agissait du capitaine Kellac, qui errait tel une âme en peine dans le château endormi. Quand à la raison qui l’avait tenu éveillé toute la nuit, nul doute que vous la connaissez également : le prince Siran.

Deux jours s’étaient écoulés depuis que Loran avait rencontré son supérieur et que, une fois son secret éventé, celui-ci s’était enfui. Le jeune capitaine ne l’avait pas suivi, trop abasourdi par ce qu’il venait d’apprendre. Il s’était efforcé d’oublier cette rencontre, mais son sens du devoir s’y refusait et, finalement, Loran avait longuement débattu de ce qu’il devait faire.
Apprendre à un père que son fils était un traître, c’était déjà une chose assez difficile. Apprendre à son Roi que le Prince venait de rejoindre la Rébellion l’était sans doute encore plus, et voilà ce qui tracassait le jeune homme. Certes, son rôle n’était pas grand dans l’affaire, et il s’efforcerai d’ailleurs de le minimiser au maximum, mais les faits étaient là : il avait découvert que Siran était un rebelle, et il devait en informer son Roi. Mais comment ? voilà la question qui l’avait maintenu éveillé toute la nuit et qui le turlupinait encore, ici, dans les couloirs du château. Loran tournait et retournait leur rencontre dans sa tête, s’efforçant de trouver les failles de son raisonnement, mais il n’y en avait pas. Le doute n’était pas permis : le prince Siran était bel et bien un traître.

Mais même s’il en était persuadé, restait à convaincre le Roi que son fils aîné, la chair de sa chair, cherchait à le détrôner. Restait à trouver les mots, même si Loran avait les idées. Et restait aussi à expliquer ce qu’il faisait là, et ce qu’il avait dit au jeune prince, sans oublier pourquoi il ne l’avait pas arrêté. Le Roi ne se contenterai sans doute pas d’un banal : « bah, j’ai hésité ». Alors, le capitaine devait trouver des arguments convaincants, sans pour autant mentir… mais sans non plus dévoiler toute l’histoire. Une sorte de mensonge par omission qui le mettait mal à l’aise, mais il hésitait sur la conduite à tenir : comment Ardiosis réagirait-il à cette nouvelle et, surtout, que penserait-il du fait que Loran était au courant ?
Comme tout soldat, le jeune homme craignait l’Empereur du Gwendir, et sa situation le mettait particulièrement mal à l’aise. Pourtant, quoi qu’il en coûte, il devait la vérité à son Roi.

Armé de cette conviction, le capitaine retourna à ses quartiers. Il était encore tôt, mais il allait demander audience, en espérant que son monarque serait de bonne humeur de si bon matin. Après s’être rapidement débarbouillé, Loran hésita sur la tenue à mettre, et finit par choisir un uniforme de l’Armée royale d’Yswllyra, sobrement décoré de son grade de capitaine et du symbole de l’Armée, deux épées entrecroisées. Il laissa son ceinturon et son épée sur le lit : de toute façon, armé, il ne serait pas admis en présence du Roi.
Après un dernier regard à son reflet dans la glace, il recoiffa rapidement ses cheveux blonds, avant d’embrasser furtivement un bracelet de cuir passé à son poignet, cadeau de son petit frère lors de leur dernière rencontre. Après une ultime prière à Loki pour que tout se passe bien, le jeune homme sorti de sa chambre.

Il se dirigea vers la salle du conseil, la seule pièce officielle où il avait été convié de mettre les pieds. Si tout devait se dérouler en privé, nul doute que cette salle conviendrait.
Loran dût presque secouer le chambellan pour le réveiller. Une fois fait, il déclina son identité et indiqua qu’il souhaitait voir le Roi en privé. Loran précisa cependant que, si le roi dormait, il pourrait revenir plus tard. Après tout, il n’était pas vraiment pressé de faire face à son monarque n’est-ce pas ?
Une fois le serviteur partit au pas de course, le capitaine se retrouve seul avec son angoisse. Se frottant les yeux pour se réveiller, Loran songea, un peu tard, qu’il avait omis de dîner, et de déjeuner. Mais il avait une telle boule dans la gorge qu’il doutait de pouvoir avaler quoi que ce soit.
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MessageSujet: Re: Révélation d'une traîtrise   Révélation d'une traîtrise EmptyLun 5 Mai 2008 - 20:51

[Au moins le capitaine des armées d'Ardiosis peut se vanter d'être courageux Razz]

Plongé dans ses pensées, le roi regarda d'un oeil sombre le chambellan venu le distraire de ses préoccupations. L'homme, essoufflé, s'excusa platement, et lui indiqua que Loran Kellac désirait un entretien en privé.

En d'autres temps, Ardiosis aurait soupiré à cette nouvelle, et aurait pesté contre Loki, qui incapable de plonger dans le sommeil ses sujets jusqu'à une heure décente, lui imposait pareilles obligations si tôt le matin. Et d'un pas inquiet de ne pas être à la hauteur, il se serait rendu aussitôt dans la salle du conseil.

Mais du noble prince maladroit qu'il avait été, il ne restait que peu de choses. Le roi remercia le chambellan, sur le ton grinçant de qui applique le protocole sans trop penser ses mots, et attendit qu'il ait quitté la pièce pour refermer le livre qu'il tenait. Il vérifia une dernière fois que la pierre de Söndra était à sa place, et sous l'oeil avisé de Munin, il descendit les marches de l'observatoire.
Et sans empressement aucun, il se rendit à la salle du conseil, et ordonna à l'un des gardes qui gardait la pièce de faire entrer Loran, puis de retourner à son poste.

A une heure aussi peu avancée de la matinée, les grands seigneurs dormaient encore, et leurs valets consciencieux, avaient bien d'autres occupations plus vitales que de traîner dans la salle du conseil -sans parler du fait que la salle n'avait rien de suffisamment extraordinaire pour justifier que l'on s'attira l'animosité du roi. Tandis que cette dernière était suffisamment de mauvaise augure, pour que nul n'ose désormais s'introduire dans la pièce sans y avoir été expressément mandé.

Aussi la salle était-elle déserte, baignée d'une faible lumière, hésitante, incertaine, celle du jour qui doute encore de gagner son emprise sur la nuit.

Le roi non plus n'avait pas dormi, et même si la fatigue renonçait résolument à s'inscrire sur ses traits, il craignait désormais qu'elle le rattrappe tôt ou tard, et cette étrange expérience, plutôt déplaisante, mettaient ses nerfs à rude épreuve.
Quoi que Loran ait à dire, il avait intérêt que cela justifia de l'avoir dérangé. Certes il avait demandé audience, mais seul la curiosité du roi, justifiait qu'il la lui ait accordée.

Mais Loran était un homme qui avait la tête sur les épaules, Ardiosis n'avait jamais eu à se plaindre de ses services -sans quoi il aurait sans doute revu la hiérarchie de ses armées-, et n'était pas non plus sot au point de déranger le seigneur du Nord sans raison. Auquel cas, l'armée des Hommes risquerait de devoir se passer d'un de ses brillants éléments.
Ardiosis était en cette froide matinée d'une humeur terrible, bien que cela ne transparaissait que dans ses formulations trop polies teintées d'amertume, et dans l'éclat mauvais de ses yeux d'un bleu trop pâle. Le chambellan ne s'y était pas trompée, et quelque soit le chemin qu'il ait choisi pour quitter l'observatoire, il avait veillé à ne pas recroiser celui du roi.

Le roi attendait Loran debout. Il n'avait pas pris la peine de s'asseoir, il n'était pas fatigué, et ne prenait plus la peine de nier ce fait. Il avait fait ses ablutions et s'était habillé avec soin, et à part par Eleade, le fait qu'il ne dorme plus ne devait pas avoir été beaucoup remarqué.
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MessageSujet: Re: Révélation d'une traîtrise   Révélation d'une traîtrise EmptyMar 6 Mai 2008 - 20:20

[Moi, me vanter? Jamais voyons^^]

Le capitaine était nerveux, cela transparaissait à chacun de ses gestes, et il s’en rendait bien compte. Il détestait annoncer les mauvaises nouvelles, et même s’il le devait, cela ne l’enchantai pas plus que ça. Il n’avait encore jamais eu à annoncer la mort d’un de ses soldats à une famille éplorée, jamais eu non plus besoin de casser les espoirs d’une jeune recrue pleine d’allant. Et là, il allait annoncer à son Roi que son fils était un traître… comme premier essai, il devait y avoir mieux !
Parfois, Loran songeait que la malchance s’attachait à ses pas. Depuis qu’il avait été nommé capitaine, rien ne marchait. Il y avait d’abord eu cette annonce de guerre, puis quelques rencontres mouvementées. Certes, il aimait bien l’action, mais à ce point là, pas vraiment. Il eut un sourire malheureux, en songeant que Loki avait finalement exaucé ses prières… même si au final, il n’était plus sur de vouloir qu’elles le soient !

Loran patientait sagement devant la porte, répétant son discours dans sa tête. Même s’il était plutôt du genre à improviser, un discours tel que celui qu’il devrait tenir à son Empereur n’était pas vraiment un terrain propice au hasard. Il avait révisé son rôle, répéter les paroles que Siran et lui avait échangées jusqu’à les connaître par cœur… mais il ne se sentait pas vraiment réconforté.
Un raclement de gorge le sortit de ses pensées, et le capitaine se trouva face à un des gardes d’Ardiosis. Le Roi était réveillé, mais Loran ne sut pas vraiment si c’était une bonne nouvelle ou non. Mais de toute manière, il était trop tard pour faire demi-tour, aussi suivit-il docilement le garde, qui l’introduit dans la salle avant de tourner les talons.

Le jeune homme ne s’autorisa pas un regard pour admirer la salle, et plia le genou devant le Seigneur du Nord, debout au milieu de la pièce. Son Roi... qui n’avait pas l’air de bonne humeur. Comme un enfant qui sent aussitôt l’humeur de ses parents, et sait si il peut se risquer à demander un nouveau jouer, les soldats avaient une sorte de don pour sentir le tempérament de leurs supérieurs. Et ce que devina Loran ne lui inspira rien qui vaille, même s’il n’aurait su dire quelle était la raison de l’humeur massacrante de son monarque. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était d’espérer qu’elle n’était pas dirigée contre lui.
Le capitaine attendit que le Roi l’autorise à se relever pour prendre les paroles d’une voix qu’il s’efforça de garder calme et confiante. Inutile d’avouer à la terre entière la crainte qu’il éprouvait devant son monarque.

Seigneur, veuillez me pardonnez de vous déranger si tôt, mais j’apporte de bien mauvaises nouvelles. Il s’agit de votre fils, le Prince Siran.

Le jeune soldat marqua une légère pause, comme s’il réfléchissait à la tournure des événements, et à ce qu’il allait dire par la suite. Quoi qu’il en soit, Loran était réputé pour son côté franc, et ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait commencer à tourner autour du pot. Une idée populaire veut que si l’on annonce rapidement les mauvaises nouvelles, elles font moins mal, à la manière d’un pansement qu’on arracherait rapidement. Mais à quelle vitesse dire une phrase comme celle qu’il allait annoncer ?

Je l’ai croisé il y a quelques jours, votre Altesse, alors que je partais en permission. Il recrutait des rebelles… j’ai d’abord cru à un stratagème, comme il s’est efforcé de me le faire croire, mais j’ai vite compris que ce n’était pas le cas.
Il cherchait des Rebelles, mais pas pour les occire… même s’il ne l’a pas avoué directement, sa fuite a été plus qu’un aveu.

J’ai voulu me convaincre que je m’étais trompé, mais j’y ai longuement réfléchi, votre Altesse. Le Prince s’est rangé aux côtés de nos ennemis… Je suis désolé, j’aurais souhaité ne pas jouer les messagers du malheur, mais mon devoir est de vous avertir de ce qui peut mettre en danger le royaume.
Je suis sincèrement désolé, puissant Souverain.


Le ton était sincère, et Loran jugea n’en avoir pas trop dit. Il pensait que le Roi allait lui poser des questions, histoire de se faire sa propre opinion, mais en tout cas, celle de son capitaine était déjà faite. Le Prince était un traître, et en cas de nouvelle rencontre, il devrait être traité comme tel… si le Roi l’exigeait.
Le capitaine releva la tête, s’abstenant tout de même de fixer son monarque dans les yeux. Il aurait aimé savoir ce que pensait cet homme, il aurait aimé pouvoir le soutenir dans cette épreuve qui l’affligerait sans doute, même si ce n’était certainement pas avec lui qu’il s’épancherait. Immobile et silencieux, le jeune attendait, sa crainte empirant au fil des secondes.
Il y avait quelque chose qui lui faisait peur, même s’il n’osait pas se l’avouer. Il tremblait à l’idée que le Roi Ardiosis ne le croit pas ou, pire, qu’il le croit mais qu’il soit aussi conscient de l’intérêt stratégique que représentait un tel secret. Hors, maintenant que Loran avait parlé, deux personnes connaissaient ce secret…cela n’en faisait-il pas une de trop ?
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MessageSujet: Re: Révélation d'une traîtrise   Révélation d'une traîtrise EmptyMer 7 Mai 2008 - 20:32

Le capitaine entra et le salua avec le respect qui lui était du. Même si Ardiosis n'était plus ému depuis longtemps par de telles pratiques protocolaires, et même s'il aurait reproché à Loran de ne pas l'avoir fait, il dut se retenir d'y répondre par un geste agacé.
Si ce qu'il avait à dire était urgent, pourquoi se perdre en salamalecs?

Le roi garda pour lui cette réfléxion et dévisagea Loran. Le visage fermé, résolu, du capitaine ne lui donna aucune indication, à part sur la détermination de ses soldats.

Relevez-vous, Loran Kellac, lui-dit-il, dissimulant son agacement, aussi sûrement que le soldat ses émotions. Ardiosis aimait à laisser penser que le temps n'était qu'une futilité dont il s'accomoderait bien.

Alors parlez, oiseau de mauvais augure, répondit le roi, courroucé par l'arrêt brutal du capitaine. Qu'avait-il bien pu arriver à Siran? Et que voulait-il donc, sinon se moquer du désarroi de son roi, en le laissant ainsi dans l'ignorance? Si tel était le cas, il serait déçu, le roi Ardiosis se contenta de poser sur lui un regard plus sombre qu'à l'origine, les doigts légèrement crispés. Mais rien ne laissait entendre que ces quelques mots lui avaient déchiré le coeur.

Quand il se décida à parler, Ardiosis crut avoir affaires aux élucubrations d'un dément : comment le futur roi des Hommes, pouvait-il risquer ainsi son héritage, sinon sa vie?

Et qu'est-ce qui vous rend si certain que mon fils cherche l'appui des traîtres, contre moi? demanda-t-il, un sourire narquois éclairant la fin de sa phrase, comme s'il trouvait l'idée risible.
Et qu'il ne s'est pas joué de vous, d'une quelconque manière?
Ardiosis avait peine à croire, que son unique fils -il ne classait Telak au rang de ses fils que lorsque la situation l'exigeait, ou lorsqu'il y trouvait un quelconque avantage- ait voulu s'allier à ceux qui conspirait à sa perte, ou du moins pas dans leur intérêt. Lui-même à peu près au même âge, avait décidé d'errer sur les routes, et s'était défait de tous les membres de l'armée de son père qui avait voulu le retenir... Loran était un bon soldat, il ne remettait pas en doute son témoignage, mais n'était-il pas trop crédule?

Cela dit, que Siran ait pris la fuite... Certes il ne l'avait pas vu depuis des jours... Mais ils s'évitaient parfois des semaines durant, et il aurait fallu plus que cela pour qu'il s'en étonna. Et pourquoi, partir à la faveur du secret?

Quelle conspiration pouvait se monter sans lui, sinon contre lui?

Et surtout, si Siran avait voulu séduire les traîtres et les rallier à leur cause, il l'aurait fait avant... Lorsque les monarques étaient encore de ce monde... Et non pas maintenant alors qu'ils avaient toutes les raisons de le haïr... Sauf s'il ne se voulait pas son fils.

Et la douloureuse et insinueuse pensée que Siran puisse souhaiter sa chute s'immisça dans son esprit, aussi doucement qu'un chat se glisse dans l'embrasure d'une porte. Provocatrice et dangereuse.

°C'est impossible...°

Mais lui-même n'y croyait pas vraiment. Siran n'avait jamais cherché à se rapprocher du pouvoir, comme s'il avait choisi une toute autre voie. A quoi bon chercher à nier la vérité?

Le regard que le roi posait sur Loran était désormais teinté de dégoût, comme s'il rejettait sur lui l'écoeurement que lui avait inspiré sa funeste nouvelle, et lui reprochait en silence, de ne pas avoir trouvé de mots plus convaincants, qui lui auraient évité d'hésiter de la sorte quant aux décisions de Siran.

°Si Siran est un traître... Mais c'est donc que j'en doute encore? Quelle foi puis-je accorder à cet homme après tout? Qui sait si ce n'est pas lui qui cherche à me nuire?°

Mais l'animosité qu'il éprouvait en cet instant à l'égard de Loran, lui paraissait non justifiée et l'indignait bien malgré lui.

°Si Siran est un traître, alors il devra subir le sort des traîtres...°

Et une fois de plus un sombre désarroi s'empara de lui, une fois de plus, il aurait mille fois préféré prendre les armes contre son propre royaume que de lançer ses soldats contre son enfant. Son enfant, et celui d'Eleade.
Car si Loki riait allègrement du sort des Hommes de ce monde, et trouverait plaisant le pied-de-nez de Siran au destin, et même si Ardiosis lui fermait définitivement son coeur au point de renier cet enfant ingrat et parjure, jamais Eleade, jamais elle ne lui pardonnerait.

Qui a eu vent de ces rumeurs? Qui de celle de son départ? Qui de celle de sa trahison? demanda Ardiosis.

Car si Eleade ne savait pas, cela pourrait changer bien des choses.
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MessageSujet: Re: Révélation d'une traîtrise   Révélation d'une traîtrise EmptyDim 11 Mai 2008 - 23:02

[Désolé du retard… petite incompréhension entre mon disque dur et moi^^]

Si Loran avait encore un quelconque doute concernant l’humeur du Roi, les paroles de celui-ci venaient d’anéantir tout espoir. Mais pourtant, le jeune capitaine ne se laissa pas démonter : il avait eu du mal à prendre la décision de parler à Ardiosis, mais maintenant qu’elle était prise, il n’allait plus se laisser intimidé. Il débita donc d’un coup ce qu’il savait, oubliant son discours si soigneusement préparé pour ne dire que l’essentiel… qui apparemment, n’avait pas convaincu.
En même temps, Loran s’attendait à n’être pas cru. La vérité est parfois si douloureuse, qu’on préfère croire qu’elle n’est qu’un mensonge. Mais le jeune homme avait une confiance envers son souverain, et il savait que celui-ci finirait par accepter la vérité, aussi cruelle soit-elle. Son adoration absolue, telle était d’ailleurs la raison qui l’avait poussé à parler, malgré l’appréhension qu’il éprouvait.

Aux questions que posa son souverain, Loran hésita entre une réponse franche et une, beaucoup plus protocolaire. Il savait quelle était sa place, mais l’envie le taraudait d’être entièrement franc. La seule chose qui retint sa langue, pourtant, fut la pensée que l’on comptait sur lui. Ses hommes, ses parents, sa carrière… il ne pouvait se permettre de perdre l’estime et l’honneur qu’il avait acquis à la sueur de son front, à cause d’un traître et de quelques mots malheureux. S’efforçant de dominer sa voix pour ne laisser ressortir que la froide indifférence d’un messager, qu’il était pourtant loin d’éprouver, le capitaine répondit.

Pardonnez moi, Seigneur, mais si vous aviez été à ma place, le doute ne planerait plus. Je sais ce que j’ai vu, et je peux vous assurer que votre fils cherchait bien à recruter des rebelles. Vous pensez que je me suis montré naïf, mais ce n’était pas le cas : le Prince est bel et bien un traître. Il a tenu contre vous, et contre votre politique, des propos qui ne prêtent pas à controverse.

Ou à peu près. Siran ne s’était pas montré très clair, mais pourtant, sa fuite, et surtout ses mensonges, avaient été faciles à démonter. Loran ne se trompait pas, il en était persuadé, mais ignorait comment le faire comprendre à son roi.
Ardiosis demeurait silencieux, et le capitaine respecta son silence, supposant que le Seigneur du Nord cherchait, tant bien que mal, à mettre de l’ordre dans ses pensées, et à intégrer la nouvelle. D’ailleurs, Loran jugea ce silence plutôt avantageux pour sa position, et, quoi qu’il en soit, il ne lui appartenait pas de sortir son monarque de ses pensées. Tête basse, le jeune capitaine sentit son appréhension diminuer : son secret était bien trop lourd à porter, et il se sentait soulagé de l’avoir révélé à la seule personne qui pouvait l’entendre. Comme si l’on venait de le débarrasser d’un lourd fardeau, il respirait mieux : désormais, le sort du Prince Siran était entre les mains de son père, plus entre les siennes, et cela le soulageait grandement.

Bien loin de penser à ce qui agitait son Roi, à sa colère et à son ressentiment envers le simple messager qu’il était, le capitaine se demanda quels seraient ses ordres. Quoi qu’il en soit, il obéirait… sa vie se résumait à cela de toute manière : obéir. En capitaine dévoué, il serait capable de tuer sans sourciller pour son Roi, de se muer en tueur d’un simple claquement de doigt. Mais il était légèrement curieux de connaître la réaction d’Ardiosis car, il ne l’ignorait pas, Siran serait un atout de poids dans le camp allié.
Soudain, le Roi reprit la parole, et Loran réfléchit quelques secondes avant de lui répondre.

Les rumeurs de son départ sont hélas connues de pratiquement tout le château. Vous savez Votre Altesse, le Prince a choisi de prendre Azgan, et écuyers et servantes sont bien prompt à jaser. Mais si tous savent que le Prince est porté manquant, nul en revanche ne sait pourquoi. Je suis le seul à savoir que votre Chef des Armées est un traître, et la seule personne qui a bénéficié de cette confidence, c’est vous-même, Votre Majesté.
Personne d’autre n’est au courant, que Loki en soit témoin.


Termina doucement Loran. Certes, les rumeurs ne tarderaient pas, mais pour l’instant, personne ne le savait… sauf lui. Et c’était une raison suffisante pour le jeune homme de s’inquiéter de son avenir.
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MessageSujet: Re: Révélation d'une traîtrise   Révélation d'une traîtrise EmptyJeu 15 Mai 2008 - 19:35

[Désolé pour le retard]

Le capitaine déblatérait sur un ton d’une neutralité édifiante, et si parfois le son de sa voix se faisait moins ferme, cela n’en apaisait pas moins l’humeur du roi. Car pareille indifférence aurait convenue à des faits ineptes, n’était-il pas au contraire question du sort de son fils?

L’homme faisait son devoir rien de plus, et n’aurait certainement pas risqué le courroux du roi par simple fantaisie. Et dans tous les cas, son fils était porté manquant…
La résolution de Loran au sujet de Siran le troublait. Pour qu’en un si court instant, le prince se soit montré si convaincant, il était certainement convaincu de sa traîtrise sur l’instant.

Puis-je savoir, capitaine Loran, vous dont le devoir est de maintenir en place l’emprise de notre peuple en ces terres septentrionales, ce qui vous a empêché de conduire à cette cours ce traître présumé ? Qu’est-ce qui a retenu votre bras ?
Car même s’il cherchait appui parmi ces « rebelles » il n’en était pas moins un homme isolé.


Ardiosis s'étonna lui-même du ton détaché qu'il pouvait prendre lorsqu'il parlait de Siran comme s'il n'était pas son fils.
Cette histoire lui paraissait louche. La disparition de son fils, brutale et silencieuse. Sa prétendue trahison aux portes d’Yswllyra… Il n’imaginait pas un homme comme Loran, regarder filer un traître sans réagir. Et si Siran était parvenu à le convaincre de ne rien faire, alors cela remettait en doute la perspicacité que revendiquait Loran.

Il faudrait à l’avenir qu’il garde un œil sur lui.

Répandez la rumeur qu’il est parti en mission secrète. Cela ne pourra que contrecarrer ses plans quels qu’ils soient.

J’ai l’intention de convier mes chers et royaux sujets à Yswllyra, annonça le roi avec un ton mielleux, aussi ne trouveront-ils pas aberrants que je leur envoie un ou plusieurs émissaires à cet effet. Vous les accompagnerez et tâcherez de trouver où est passé Siran. Bien sûr j’ose espérer que cette fois vous ferez fonctionner vos méninges et prendrez garde à ne pas vous faire remarquer. N’imaginez pas que je vous engage comme messager, j’ai bien assez de sujets pour s’en charger. Trouvez mon fils, et *ramenez-le*. Ce qu’il adviendra ensuite de lui n’est pas de votre ressort.

Impressionnant, comme un ordre peut s’approcher dangereusement de la plus cruelle des condamnations. Un soldat ordinaire ne pouvait recevoir bon accueil de la part des souverains, qui pleuraient encore leurs parents morts par la main du seigneur du nord. Mais le roi se targuait du fait que Loran n’était pas un soldat ordinaire. Si c’était un menteur et un affabulateur, alors il périrait, et il n’avait que faire d’offrir sa tête à tel ou tel autre de ses sujets couronnés. S’il disait vrai, il avait d’une manière ou d’une autre acquis la confiance du prince, et il arriverait bien à le retrouver et à entrer dans ses bonnes grâces.

Il n'avait pas encore réussi à décider du sort qu'il réservait à Siran, si sa traîtrise s'avérait fondée, et si tel avait été le cas, il n'en aurait certainement pas fait part à Loran. Il avait la désagréable impression que sa décision quelle qu'elle soit, ne serait pas au goût de tous, et certainement pas à celui d'Eleade.

J’oubliais, ajouta le roi sur le ton distrait de qui manque à ses devoirs. S’il vous venait l’idée saugrenue de servir une autre cause que la mienne ou d'informer quiconque de la trahison de Siran, je crains que les vôtres ne le regrettent pendant plus d’années qu’ils n’en auront jamais à vivre.

Reportant ses soupçons sur le capitaine, le roi ne pouvait qu’admettre que c’était là un moyen lâche de nier qu’il avait les moyens de retrouver Siran. Mais regarder dans la pierre du dieu démon ressemblait par bien trop d’aspects à laisser son sort aux mains de Loki.
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MessageSujet: Re: Révélation d'une traîtrise   Révélation d'une traîtrise EmptyVen 16 Mai 2008 - 20:25

[Pour un post aussi magnifique, je pardonne volontiers quelques jours de retard Xd]

Loran sentit que, si l’humeur de son Roi était toujours aussi sombre, du moins celui-ci commençait à accepter le fait que son fils soit un traître. Dans ses remarques, il n’était plus question de l’éventualité de la traîtrise, mais bel et bien que son fils était un rebelle. Et le capitaine ignorait s’il devait s’en réjouir ou pas, ne pouvant s’empêcher de se demander s’il avait bien fait d’ajouter ce problème au cas de conscience auquel le Seigneur du Gwendir devait faire face.
C’était certes son devoir, mais n’aurait-il pas dû attendre ? Avec la guerre qui se profilait dans le royaume, ajouter des soucis supplémentaires à son monarque n’était pas une grande idée. Mais que faire ? A nouveau tiraillé entre ses sentiments et son devoir, Loran releva les yeux, posant un regard timide sur le Roi qui lui faisait face. Celui-ci prit soudain la parole et, même si le jeune homme s’y attendait, il ne put s’empêcher de sentir sa gorge se serrer : Ardiosis Bennefoy voulait savoir pourquoi son capitaine n’avait pas arrêté le traître.
Sa réponse, Loran l’avait soigneusement préparé, y incluant une savante dose de vérité pour qu’elle ne sonne pas tout à fait comme un mensonge. Mais si le jeune capitaine était tout à fait honnête envers lui-même, il allait tout de même mentir. Son honneur, sa carrière, la bienveillance de son Roi… trop de choses étaient en jeu pour qu’il puisse simplement dire la vérité. S’efforçant de cacher son malaise, et sachant bien qu’il n’y arrivais pas tout à fait, Loran prit la parole. Le Roi mettrait sûrement ce trouble sur le fait qu’après tout, le jeune homme avait fait une erreur.

Je… n’ai pas d’excuse, Votre Majesté. Mais il s’avère que… avant d’être un traître, Siran était mon supérieur. Et le fils du Roi auquel je me dévoue corps et âme.
Lorsque le Prince a dévoilé son jeu, Votre Altesse, j’ai hésité à y croire. J’aurais du réagir plus promptement, je l’avoue, et le ramener pieds et poings liés à la capitaine. Mais j’ai été trop long à me décider, et le Prince a pris la fuite. Ma monture étant fourbue par la route, je n’avais aucune chance de le rattraper. Azgan est une monture rapide, Mon Roi, et votre fils est un cavalier né.


Loran se tut, levant avec intimidation ses yeux bruns. Voilà, c’était dit : il avait menti. Très peu, certes, et seulement sur la fuite de Siran. En effet, le Prince s’était bien enfui, mais Loran ne l’avait pas poursuivi. Il avait déjà combattu le Prince en combat d’entraînement, et savait qu’il n’avait pas vraiment de chance de vaincre. Quand à le blesser… Loran ne pouvait se défaire d’un simple haussement d’épaules de toute une vie passée à obéir.
Il ignorait si le Roi comprendrait son point de vue, mais le capitaine avait hésité à se dresser contre son commandant suprême. Mais maintenant que le Roi allait sûrement décréter que son fils était un rebelle, ce cas de conscience ne se poserait plus. S’être défait de cette responsabilité le soulageait grandement, à vrai dire.

Ardiosis reprit la parole, obligeant le soldat à se concentrer sur les ordres qui, il le savait, ne tarderait pas à venir. Et il ne se trompait pas, puisque le Roi lui ordonna de répandre des rumeurs concernant le départ de Siran, et son implication dans une mission secrète ordonnée par son père. A part lui, Loran ne pût s’empêcher d’admirer la réaction de son monarque : Siran aurait bien du mal à se faire accepter des Rois renégats si la rumeur qu’il puisse les trahir se répandait. Certes, dès lors, le sort du prince ne serait pas enviable, mais au moins, son père ne se soucierait plus de retrouver son fils du côté des Rebelles.
Mais ce n’était pas tout et, lorsque la voix d’Ardiosis se fit mielleuse, le capitaine comprit que sa mission ne serait pas de tout repos. Et il ne se trompait pas, car son monarque lui annonça qu’il ferait partie des émissaires chargés d’inviter les nouveaux souverains à venir se présenter devant l’Empereur du Nord.

Une mission de routine, apparemment, mais Loran n’était pas aussi stupide. Il se doutait bien que sa présence parmi les émissaires royaux serait sujette à controverse et que, dès qu’il mettrait un pied sur les terres des autres peuples, il serait surveillé en permanence. Certes, il ferait mine de prendre la tête de l’escorte qui accompagnerait les émissaires, mais ce que son Roi lui demandait, c’était une mission d’espionnage : il devait retrouver Siran, quitte à s’attirer les foudres de celui qui avait offert asile au fils du seigneur Ardiosis.
Et le ramener. Ce n’était certes pas la partie la plus facile : le capitaine devrait se montrer diplomate, car dévoiler son jeu et faire usage de la force se retournerait rapidement contre lui, il le savait. Siran était une pièce maîtresse de la résistance, en tant que fils du Seigneur du Nord, et nul doute qu’on ne le laisserait pas partir aussi facilement. Le Roi lui indiquait de faire fonctionner ses méninges et de garder profil bas… il n’avait pas besoin de lui faire un dessin sur ce qu’il se passerait si on découvrait le véritable enjeu de sa mission. Et Loran n’avait pas très envie de finir ses jours au fond d’un cachot, voir au bout d’une corde.
Le soldat hocha la tête, s’inclinant devant son Roi. Il se demandant toutefois ce qu’il arriverait à Siran. Comme il s’en doutait, le Seigneur Bennefoy n’avait pas l’intention de lui faire des confidences.

Bien, Votre Majesté.

La capitaine n’ajouta rien, car il n’était guère dans ses habitudes de discuter les ordres, même si ceux-ci risquaient de le conduire à la mort. Il était un bon soldat, sachant réfléchir, sans quoi il ne serait pas capitaine, mais conscient toutefois que son premier devoir était l’obéissance entière et absolue à son seigneur et maître. Soudain, le Roi reprit la parole, comme s’il venait d’oublier un détail, ajoutant d’un ton léger que s’il prenait l’envie à son capitaine de suivre le même chemin que le Prince, ou même de parler d’une quelconque traîtrise, sa famille risquait d’en subir les conséquences.
Loran fit mine de dévisager son Roi, mais se retint à temps. Ses parents, et son jeune frère, étaient sans doute ce que Loran avait de plus cher au monde, y compris son poste dans l’armée royale. Ardiosis en avait-il connaissance ? Quoi qu’il en soit, s’il n’avait pas depuis tout jeune éprouvé une adoration sans failles pour son Roi, il n’aurait pu s’empêcher de protester. Il lui semblait indigne de la part de son monarque de s’abaisser à de telles menaces, mais son sentiment de loyauté était bien trop enfoui en lui pour qu’il songe même à se rebeller.
Il savait que son Roi était inquiet, et mettait sur cette menace à peine voilée sur le compte de l’impuissance que devait ressentir le Seigneur Bennefoy, ainsi que sa peine à savoir ce que venait de faire son fils. Loran posa un genou à terre, avant de répondre à son Roi.

Je sais tenir ma langue, Votre Altesse, et vous n’avez pas de sujet plus loyal que moi, Loki m’en soit témoin. Vous serez obéi, et je retrouverais le Prince Siran.

Il hésita quelque seconde, avant de relever la tête et de demander doucement.

Que dois-je faire s’il refuse de rentrer avec moi, Votre Altesse ?

Loran n’insista pas plus. Il savait que le Roi comprenait la question sous-entendue : devait-il convaincre le Prince de rentrer, par tous les moyens ? Et s’il y avait combat, son Roi l’autoriserait-il à prendre les armes contre son propre fils ?
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MessageSujet: Re: Révélation d'une traîtrise   Révélation d'une traîtrise EmptyLun 19 Mai 2008 - 22:15

Le monarque ne quitta pas Loran des yeux tandis qu’il expliquait les motivations de ses actes. Ardiosis n’insista pas pour lui reprocher ses états d’âme. Après tout ce n’était pas pour rien si c’était Siran qui dirigeait son armée et non Loran…
Même si le roi n’avait jamais accepté la théorie selon laquelle les soldats n’avaient pas besoin de réfléchir et seulement de savoir obéir. Il avait en cet instant davantage besoin d’un soldat obéissant –bien que prenant de piètres décisions- que de quelqu’un qui lui désobéirait à la prochaine occasion en croyant faire le bon choix.

Car il devait avouer qu’il aurait bien embêté de confier à quelqu’un d’autres la mission de ramener le prince. Il préférait ne pas ébruiter la rumeur de sa trahison. Quant à faire disparaître Loran… C’était tout simplement risqué. Il était populaire, et même si les hommes qui se présentaient devant Ardiosis le faisait avec déférence et une crainte respectueuse, ils savaient aussi que jusqu’à preuve du contraire, sa « justice » ne s’appliquait qu’aux traîtres. Et comment accuser Loran de traîtrise, sans révéler celle de Siran ?
Et Eleade qui prenait un malin plaisir à mettre le nez dans ses affaires –ce qu’il avait bien du mal à lui reprocher- risquerait de trouver douteux et ignoble qu’il assassina Loran sans raison –et à vrai dire encore plus inacceptable si elle avait alors eu vent de la raison…

Que Loran puisse tourner les faits à son avantage, bien que le roi eut envisagé cette éventualité passait au dernier plan tant il avait d’autres soucis à l’esprit.

Loran acquiesça, acceptant la mission. Et le roi le remarqua à peine. Il n’avait jamais eu l’habitude que l’on refusa ses ordres. Et paradoxalement, le nombre des gens prêts à se rebeller contre son autorité allait en croissant, tandis que celui de ceux qui le faisaient réellement se réduisait.
En fait personne ne s’y risquait vraiment.

Loran ne s’offensa pas de ses menaces, et le roi sourit pour lui-même. Il ne pouvait pas se permettre de laisser Loran s’enfuir avec de tels secrets sans prendre de précautions.

Relevez-vous Loran, et sachez que si je remettais en doute votre loyauté, je ne serais pas en train de converser avec vous.

Ce n’était pas tout à fait vrai, mais Ardiosis était roi depuis suffisamment longtemps pour savoir que l’on ne remonte pas le moral de ses troupes en leur faisant part de tout le mépris qu’elles vous inspirent.

Lorsque Loran lui demanda comment ramener Siran, le roi posa sur le capitaine un regard ennuyé, comme s’il regrettait sincèrement que trop peu de ses sujets soient capables de penser par eux-mêmes –alors que par ailleurs dans le cas contraire il leur aurait bien sûr reproché de se détourner de la voie qu’il leur indiquait…

Montrez-vous persuasifs… Tendez-lui un piège. Droguez-le ou que sais-je encore.
Et par pitié ne soyez pas sot, pourquoi accepterait-il de vous suivre ?


Il lança un regard sombre à Loran qui laissait entendre que son fils ne pouvait pas être aussi bête que certains.

Bien sûr, si vous pensez ne pas être à la hauteur, vous pouvez emmener quelques hommes avec vous. Mais faites le avec discernement, je refuse que cette fâcheuse nouvelle s’ébruite.

Le ton du roi laissait entendre que ses désirs avaient valeur d’ordre.

Pour autant, je ne vous autorise à lever la main sur Siran qu’en dernier recours. N’oubliez pas qu’il est mon fils et que de ce fait, il est de sang noble, et rien ne vous autorisera jamais à porter atteinte à ses jours, déclara-t-il sur un ton sans réplique.
Cette phrase sonnait comme une sentence, et laissait entendre qu’un sort peu enviable et certainement douloureux et mortel, attendrait celui qui se risquerait au régicide, fut-ce celui d’un traître.
Ardiosis avait une certaine noblesse, et réservait –bien qu’avec de menus scrupules- l’assassinat de monarque aux gens de sa condition.
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MessageSujet: Re: Révélation d'une traîtrise   Révélation d'une traîtrise EmptyMar 20 Mai 2008 - 18:16

Face à son Roi silencieux, Loran ne pouvait s’empêcher de se sentir mal à l’aise. Cela l’aurait sans doute aidé de ne plus sentir le regard sombre du monarque peser sur sa personne, mais visiblement, il n’y était pas décidé. Le capitaine n’en menait pas large, pestant contre sa stupide idée de venir avertir le Roi. En même temps, s’il ne s’y était pas risqué, les conséquences auraient pu être fâcheuses, mais là, face à ce regard implacable, il aurait donné beaucoup pour être ailleurs.
Ardiosis ne soufflait mot, et même lorsque Loran termina son bref récit, un long silence s’établit, durant lequel le jeune homme sentait la poigne de la culpabilité se refermer sur son esprit. Il se sentait coupable d’avoir menti à son Roi, coupable d’avoir laissé fuir un traître, coupable de mille et une chose, supplicié sous le regard de son monarque. Le Roi en avait-il conscience ? Sans doute pas, jugea Loran en risquant un œil vers l’homme qui lui faisait face, perdu dans de sombres pensées qu’il ne pouvait pas connaître. De toute façon, pas sûr qu’elles lui auraient plues.

Puis le Roi avait repris la parole, calmant la nervosité de son capitaine. Au moins, avec des ordres, Loran savait où il en était, et pouvait se positionner. Il mit de côté ses appréhensions quand à cette mission, de toute manière, il ne se voyait pas la refuser. Certes, cela s’avérerait périlleux, mais en même temps, l’idée de quitter enfin la capitale, pour aller se dégourdir les jambes à travers le Gwendir, n’était pas pour lui déplaire. Lui qui aimait l’aventure, il n’était pas contre un peu de piquant.
Mais il cacha soigneusement son enthousiasme. Le Roi n’avait pas à être importuné par sa joie qui, après tout, était plutôt déplacé en un tel moment. Les appréhensions qu’avait d’abord ressentit le jeune homme s’effaçaient progressivement au vu de ce que cette aventure promettait. Mais, malgré son impatience à partir en mission, il se rendait bien compte de ce que cela impliquait…

Le Roi lui demanda de se relever, et le capitaine obéit. Il comprenait l’inquiétude de son souverain, quand au fait qu’ils partagent ce secret, mais Loran ne comptait pas le divulguer. Ardiosis le rassura en quelques mots, expliquant que sa loyauté n’était pas remise en doute, ce qui flatta le jeune homme. Il était toujours gratifiant de s’entendre dire de telles choses de la part de quelqu’un que vous admirez par-dessus tout, et de le voir vous réitérez sa confiance. Les menaces d’il y a quelques secondes n’étaient plus à l’esprit du jeune capitaine, qui s’inclina légèrement pour remerciez son souverain de ces paroles.
C’était peut-être naïf de sa part, mais lorsqu’il s’agissait du Roi, Loran avait une tendance à être aveugle. Fruit de sa formation à l’académie militaire, d’une existence dévouée à ce Roi auquel il se soumettait sans aucune arrière pensées, ou même d’une éducation pieuse telle qu’il en avait reçu ? Il aurait été bien en peine de dire pourquoi il admirait cet homme, Ardiosis Bennefoy, et pourquoi il lui accordait une telle confiance. Mais une chose était sure : Loran ne trahirait pas son Roi, il ne pouvait même le concevoir.

Sa question était un peu stupide, Loran l’admettait, et le regard ennuyé que le Roi posa sur son subordonné lui fit comprendre à quel point. Néanmoins, il tenait à avoir des ordres clairs, ne serait-ce que pour éviter, dans un avenir proche, les foudres de son monarque. Si Siran était blessé, voir pire, il préférait savoir à quoi s’en tenir.
Qui plus est, le Roi lui permit d’avoir une escorte, s’il ne s’estimait pas à la hauteur de la tâche qui l’attendait, ce à quoi Loran répliqua avec véhémence :

Je vous ramènerais le Prince, votre Altesse, soyez-en sur. Si j’accepte de prendre quelques uns de mes hommes avec moi, ce n’est pas par faiblesse, mais seulement parce qu’une escorte sera moins suspecte qu’un homme seul.
Nul ne pourra m'accuser d'être un Parjure.


Le jeune capitaine se rendit compte, un peu trop tard, que sa réponse frisait l’impertinence, voire même l'accusation, et qu’il était probable que le Roi n’attendait pas de réplique à ses ordres. Certes, Loran ne s’y était pas opposé, mais il aurait du choisir un ton plus protocolaire pour répondre, au lieu d’adopter celui d’un gamin que les adultes refusent de prendre au sérieux. Son impulsivité n’était guère appréciée parmi ses supérieurs, il le savait, et ce qu’il venait de faire n’était pas très intelligent. Mais c’était bien trop tard pour qu’il puisse retenir ces paroles, aussi ajouta-t-il d’une voix beaucoup plus humble.

Pardonnez-moi cet éclat, Sire, cela ne se reproduira plus.

Quoi qu’il en soit, il était habituel au Gwendir de faire escorter émissaires et messagers, surtout en raison de la longue route qui les attendait pour se rendre d’un royaume à un autre. Le Roi lui laissait le choix, il prendrait donc ses propres hommes, sans pour autant leur dévoiler tous les tenants de l’affaire. Une fois Siran capturé, il pourrait toujours inventer quelque chose, mais quoi qu’il en soit, avant que cela soit fait, personne ne devait être au courant. Même si Loran avait une entière confiance envers ses soldats, il ne pouvait se permettre un mot malheureux, qui signifierait sans doute un sort funeste non seulement pour lui, mais aussi pour ses proches.
Même si Ardiosis n’avait pas spécifiquement précisé qu’il s’agissait d’un ordre, Loran l’avait bien compris en tant que tel. Et la suite du discours royal, empreint du même ton, ne laissait planer aucun doute quand à ce qu’il lui arriverait s’il s’avisait de porter la main sur le Prince.

Du coup, il lui faudrait agir en finesse. Le Roi semblait sur que son fils ne se laisserait pas convaincre, mais Loran devrait utiliser tout ce qu’il savait. Le poison… bien qu’il s’agisse d’une arme de lâche, il ne voyait pas trop comment l’éviter. Quand à lui tendre une embuscade, cela semblait encore le meilleur moyen, mais si Siran était blessé, Loran savait bien que cela risquait de se retourner contre lui.
Quoi qu’il en soit, le ton péremptoire du Roi n’attendait pas de réponse et, cette fois ci, Loran se garda bien de répliquer.
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MessageSujet: Re: Révélation d'une traîtrise   Révélation d'une traîtrise EmptyVen 23 Mai 2008 - 21:19

[Pour des questions de rps on va décider que Ardiosis cède à la requête d'Eleade de la veille^^"]

Ardiosis lui lança un regard mauvais.

Même si j'expédiais un vol de colombes à mes loyaux sujets, ils ne pourraient trouver mes actes que "suspects". Ils n'ont que trop de raisons de se défier de moi. Et une escorte trop importante serait une raison de nous haïr davantage. Alors ménagez nos hôtes. Et gardez pour eux vos traits d'esprits...

Un rictus indéchiffrable s'inscrivit un instant sur son visage, sans révéler s'il s'agissait là d'ironie ou d'une quelconque approbation.

Ardiosis n'était pas si regardant des protocoles tant qu'aucune autre personne n'en était témoin. Etant donné que la majorité de la cité fuyait sa présence, ou ne s'avançait vers lui qu'avec respect, en détournant les yeux, il n'avait pas tant de précautions à prendre pour protéger son ego. Et en l'occurence, il avait besoin de Loran. Même s'il ne l'aurait reconnu pour rien au monde...

Je vous pardonne pour cette fois, Loran. Mais vous voilà une fois de plus mon débiteur, lâcha-t-il sur un ton cinglant, avec un sourire espiègle.

De ce fait, je vous charge de veiller sur la reine. La fantaisie l'a saisie de se joindre à cette escorte. Et bien que je peine à m'en réjouir, j'ai cédé à sa demande.

A la vue de longue liste de doléances que pouvait faire Eleade à son égard, tout ce qu'il pouvait faire était de laisser à penser qu'il avait octroyé une faveur à la reine, alors qu'à la vérité, son honneur n'aurait pu souffrir qu'il la lui refusa. Même si son honneur ne guidait pas toujours ses actions, loin de là.

Veillez sur elle comme si vos jours en dépendaient. Car malgré l'estime que j'ai pour vous, je fais plus grand cas de son existence que de la vôtre. Yswllyra a besoin d'une reine, je serai contrarié de devoir me remarier.

°Et malheureusement elle croit plus que moi en votre habileté.°

Il hésitait encore. Pouvait-il confier la vie d'Eleade à Loran et une poignée de gardes? C'était pure folie. Mais il ne pouvait pas quitter Iswllyra. Pas maintenant. Son autorité était contestée. Les gens certes, tremblaient devant son ombre, mais s'il partait, son ombre disparaissait aussitôt.
Mais cette décision bien que sage le blessait. Avec son épée pour défendre Eleade, il n'aurait plus tremblé pour les jours de la reine.

Et bien sûr, n'avisez pas la reine de votre mission ni de la trahison de Siran. J'ai peur que la mort probable de son enfant puisse s'avérer un fardeau trop lourd à porter pour elle, précisa-t-il sur un ton détaché, changeant légèrement de stratégie.

Se détourner d'Eleade était l'un des meilleurs moyens de la protéger après tout. Qui donc s'en prendrait à la malheureuse épouse, torturée, éplorée, du sombre seigneur du Nord? Elle qui se voyait contrainte à vivre cloitrée entre les murs d'une sinistre tour. Qui donc alors oserait s'attaquer à cette pauvre femme qui avait vu ses jeunes années sacrifiées à un homme sans coeur?
Ardiosis n'avait pas tant de scrupules. Il n'aurait pas même levé un sourcil face au sort d'une autre dans pareille cas.
Mais ceux qui voulaient l'abattre, avait la compassion, l'altruisme et la sensibilité au rang de leurs faiblesses.
Et les autres avaient des manières plus aisées et moins sanglantes de se ranger de son côté.

Mais il avait l'impression dérangeante de faire une erreur, une erreur inéluctable et discrète, mais une erreur tout de même.
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MessageSujet: Re: Révélation d'une traîtrise   Révélation d'une traîtrise EmptySam 24 Mai 2008 - 20:03

[L’art et la manière de se trouver au pied du mur XD]

Loran ne broncha pas sous le regard mauvais de son Roi. Décidément, cette entrevue commençait à s’éterniser beaucoup trop pour qu’il puisse se sentir à l’aise : lui qui n’était parti que pour annoncer la nouvelle à son Roi, voilà qu’il se trouvait investi d’une mission délicate, et qu’il devait, du plus, subir la mauvaise humeur dudit Roi. Certes, il avait des raisons de lui en vouloir, et le jeune capitaine ne pouvait lui en tenir rigueur, mais il n’empêche, il n’aimait guère ainsi se trouver à proximité du courroux de l’Empereur de Gwendir.
Il hésita à la remarque de son Seigneur, ne sachant s’il devait répondre ou non… et s’il devait le prendre mal ou pas. Loran finit par opter pour la sécurité, et demeura coi. La dernière phrase d’Ardiosis était plutôt ambiguë et le jeune homme, déjà coupable de son impétuosité, jugea inutile un nouvel éclat. Et puis, que répondre ? Qu’il n’était pas stupide, qu’il n’avait pas l’intention de se présenter en force ? Non, le Roi devait savoir tout cela, il ne désirait sûrement que clarifier les choses. Et de fait, il n’avait pas tort. Depuis la mort des Compagnons Gwendoline, les rumeurs courraient bon train, et la côte de popularité du Seigneur du Nord n’était pas au beau fixe. Une escorte armée serait suspecte, certes, mais moins qu’un espion… rôle dont on le taxerai s’il osait se présenter seul. Restait à trouver la limite entre une armée et un homme en armes : Loran jugea que cinq hommes suffiraient. Trop peu pour constituer une menace, mais bien assez pour se défendre contre les bandits qui écumaient les routes.

Ardiosis reprit la parole, sortant son capitaine des réflexions stratégiques dans lesquelles il était plongé. Il annonça qu’il lui pardonnait volontiers, ajoutant que le jeune capitaine lui en était redevable. Loran comprit vite que cela cachait une nouvelle requête, enfin, plutôt un ordre, mais l’un et l’autre étaient trop bien élevé pour le considérer ainsi. Et il ne s’était pas trompé : le Roi lui annonce que la Reine Eleade se joignait à eux, et qu’il était chargé de sa sécurité.
Loran s’efforça de rester impassible, y parvenant avec un certain succès. La Reine Eleade ? Par Loki, quelle folie l’avait poussé à proposer cela et, surtout, comment avait-elle pu convaincre le Roi ? Mais le soldat n’était guère au courant des affaires privées de son monarque et, en vérité, ne pouvait s’estimer que flatter que le Roi lui confie la prunelle de ses yeux. Ardiosis ajouta d’ailleurs que, bien qu’il tienne à la vie de son capitaine, il tenait bien plus à celle de sa compagne.
Le jeune capitaine s’inclina devant cette marque de confiance, et ses yeux bruns, plein de sincérité, s’attachèrent à la silhouette du Roi alors qu’il répondait avec ferveur.

N’ayez crainte, Votre Altesse, la Reine sera en sécurité. Je n’hésiterai pas à mettre en jeu ma vie, et celle de mes hommes pour la protéger.

Ignorant le débat intérieur qui rongeait le Roi, mais s’en doutant un peu, car il ne devait être guère aisé pour lui de confier la vie de la Reine à ses soldats, aussi dévoués fussent-ils, Loran acquiesça à nouveau à la demande de son Roi. Il n’était pas dans ses intentions de trahir sa parole, même s’il s’agissait de la Reine : si elle devait apprendre la trahison de son fils unique, ce ne serait pas de son fait : il avait bien trop à se reprocher pour mettre encore sur le compte de sa conscience une mère éplorée.
La voix d’Ardiosis semblait froide et désintéressée, lorsqu’il annonça que son épouse ne supporterait probablement pas l’annonce de cette nouvelle. Loran ne remit pas en doute la parole de son Roi, songeant à la détresse de sa mère si jamais Tomin, voire lui, venaient à perdre la vie.

Il leva pourtant un regard surpris vers son monarque, sans pour autant oser prendre la parole. La mort probable… tels avaient été les mots d’Ardiosis. Etait-ce donc ça, le sort qu’il réservait à Siran ? Certes, la trahison était puni de la mort, mais tout de même, commander l’exécution de son propre fils…
Bien sur, il ne lui appartenait pas de contester cette décision. De toute façon, dès qu’il avait compris que Siran était un traître, il avait inconsciemment envisagé cette option. Mais entre penser et s’entendre confirmer ce fait, il y avait tout un monde.
Loran détourna rapidement les yeux, cependant, espérant que le Roi ne prendrait pas sa surprise pour une contestation de son autorité. C’était juste que… Loran songea à la Reine, espérant de tout cœur que la route soit trop épuisante pour elle, et qu’elle retournerait vite à la capitale. Il savait d’or et déjà qu’il serait incapable de capturer son fils devant ses yeux… tout comme il n’ignorait pas que si elle abordait le sujet, il lui serait bien difficile de lui cacher la vérité. Mais il avait donné sa parole à son Roi, rien ne le ferait revenir là-dessus. Il n’avait plus qu’à espérer qu’une compagnie en armes soit par trop difficile pour une Dame de la Cour. D’ailleurs, viendrait-elle avec sa cour ? Le voyage en serait considérablement ralenti.

Et la Reine n’aura pas à se plaindre de mes hommes, je réponds d’eux comme de moi-même.

Ajouta Loran à l’adresse de son Roi. Il avait pleine et entière confiance envers ses hommes, qui se plieraient sans rechigner à tous les ordres de leur Reine... et à ceux de leur capitaine.
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MessageSujet: Re: Révélation d'une traîtrise   Révélation d'une traîtrise EmptyLun 26 Mai 2008 - 21:52

[Ardiosis étant momentanément à cours de corvées à te distribuer, on peut clore le rp ici, ou après ton rp, à moins que tu ais encore des choses à dire ^^]

Ardiosis jaugea Loran du regard, comme si lui confier une partie du sort de son fils et la vie de son épouse était un fardeau trop lourd pours ses solides épaules. Non pas qu'il se fasse énormément de soucis pour Loran. S'inquiéter pour Eleade, et malgré lui pour Siran, épuisait largement son quota d'inquiétude et de bonnes intentions, au même titre qu'un homme donnant une pièce à un mendiant, considère qu'il a fait sa bonne action de la semaine.

Il respecta le silence de Loran. L'avantage des gens qui posent des questions stupides, songea le roi, c'est qu'au moins, lorsqu'ils se taisent, on est en droit d'espérer qu'ils aient compris leur mission. D'autre part, il ne voyait pas l'intérêt d'en ajouter davantage. Même un homme aussi bête qu'un pied de chaise aurait compris qu'il était important de garder profil bas et de ne pas ébruiter les travers de son fils...

Il posa un regard étrange sur Loran, lorsque ce dernier parut flatté, alors qu'il venait d'annoncer qu'il tenait davantage à la vie de la reine qu'à la sienne. Bien qu'il se félicita d'arriver à faire des compliments en donnant des ordres, il regretta cette parole maladroite, insister sur son attachement envers Eleade n'était pas spécialement utile.

J'ose espérer que cela sera suffisant.

Et malgré lui, il se reprocha d'avoir interdit à Loran de tuer des êtres de sang noble lors de sa mission. Il lui aurait bien donné le droit d'occire la noblesse orthodoxe ainsi que ce traître de Siran s'il avait pu s'assurer de revoir Eleade saine et sauve à son retour.

La surprise dans le regard de Loran l'agaça. Le capitaine prenait trop de liberté par rapport aux autres soldats. C'était à la fois ce qui en faisait un atout précieux et une pièce dangereuse entre des mains ennemis. Trop bavard, et pas assez avare de ses opinions. A moins que son sens du devoir soit au-dessus de cela. Il n'insista pas. Il aurait bientôt l'occasion de le savoir, d'une manière ou d'une autre.

Je n'ai aucune crainte de ce côté là.

Bien sûr, on ne pouvait jamais être complètement sûr de ses hommes. Mais Ardiosis était d'un naturel bien assez méfiant, et la paranoïa n'avait jamais aidé à régner. D'autant plus que, qu'il s'inquiéta ou non, cela ne changerait en rien l'issue du voyage.

Conviez nos hôtes, pour le soir du septième jour, voilà qui devrait leur laisser un temps décent pour gagner Yswllyra. Faites leur savoir qu'il me serait regrettable de ne pouvoir compter sur leur allégeance.

Il n'en dit pas plus, s'il voulait bien confier un rôle de porte-parole à Loran pour justifier de manière plus pacifique sa présence dans l'escorte de la reine, il comptait bien plus sur Eleade pour convaincre le roi orthodoxe de se joindre à eux.

Si rien d'autre ne vous semble obscur, vous pouvez disposer, déclara-t-il, sur un ton qui démentait le fait que ce put être simplement une formulation polie.

Au vu des événements actuels, entre la trahison de Siran et le départ d'Eleade, ajouté à cela sa fatigue sous-jacente, il trouvait absolument trivial de gaspiller son temps à s'entretenir avec Loran -temps que le capitaine ne devrait plus trouver de peine à occuper dans les jours à venir.
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Révélation d'une traîtrise

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