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| Sujet: Etranges retrouvailles [Elianä] Sam 29 Nov 2008 - 15:51 | |
| 10ème semaine de l'an 835, Troisième jour, Fin d’après-midi. Après avoir laissé quelques ordres, quelques paroles instructives à une partie des troupes dont certaines se devaient de garder un œil sur le royaume des ombres durant leur absence, il s’était tout simplement rendu à son tour dans la cité des elfes. Rester en compagnie de son frère avait quelque chose d’horripilant qu’il avait singulièrement du mal à supporter, aussi avait-il préféré la compagnie des quelques soldats avançant à leurs côtés plutôt qu’aux siens, tout en s’assurant que tout le monde allait bien dans les rangs. Car persister à l’avant pouvait avoir le bienfait d’offrir une direction, mais vérifier qu’aucun problème ne se créait, garder le lien avec ses hommes, avait toujours été quelque chose sur laquelle il prêtait une grande attention. Mais s’il se trouvait ici, c’était, même s’il refusait de l’avouer clairement, pour s’assurer qu’une horreur à l’image de cette première réunion qui avait coûté la vie de son oncle ne se reproduirait pas, car perdre Morzan serait trop brutal, trop tôt, et affaiblirait sans aucun doute la confiance de la population ; mais également d’attendre les ordres de son monarque face à ce qu’il serait décidé ici-même… en ces terres qui n’étaient pas les leurs. Ainsi s’était déroulé le voyage sans qu’il ait jugé intéressant de venir parler à l’un ou l’autre des deux souverains qui montaient à l’avant du cortège qu’ils formaient. Puis les hommes étaient restés à l’écart… pénétrant simplement dans cette cour où la plupart s’immobilisèrent, laissant Morzan et Idril suivre ceux qui les accueillaient tout en prenant soin de son côté à donner quelques ordres sur le fait qu’aucune altercation ne devait avoir lieu, qu’aucune situation indésirable ne devait se produire, et ce de manière à ce que les pourparlers se déroulent le mieux du monde. Silencieux et taciturne, il s’était ensuite esquivé, rejoignant à son tour la chambre qu’on lui avait assigné selon la place qu’il occupait parmi l’armée des ombres, bien qu’il n’aimait pas particulièrement se trouver si loin de ses hommes… Propre et rafraichit de son voyage, il avait passé son uniforme d’apparat, et non celui des combats qu’il avait porté pour venir jusqu’ici. Plus léger, plus fluide et agréable à porter, il en appréciait mille fois plus le contact sur sa chair, bien que l’autre était devenu une part de lui-même à l’image du fringant destrier qui avait rejoint les écuries de la ville. Et à présent il se tenait face à la fenêtre qui lui offrait une vision sur ce monde qui s’étirait à ses pieds, ses doigts laissant retomber la fragile tenture destinée à dissimuler les activités de cette pièce aux plus curieux, puisqu’il n’avait rien noté de suffisamment conséquent pour le captiver plus que nécessaire. Puis sa main vint trouver refuge à sa taille, vierge de toute arme contrairement à sa cheville contre laquelle il avait glissé une dague destinée à préserver sa vie en cas de danger… Il fallait se montrer pacifique, il en convenait, mais il ne fallait néanmoins pas se montrer fou ou inconscient au point d’accorder une entière confiance en ceux à qui l’on venait demander une alliance. D’ailleurs… peut-être n’était-il pas totalement à l’aise, puisqu’il greffa son épée à sa taille… en vérité, il était désireux d’aller parcourir les rues de la cité et comme toute ville, elle devait posséder son lot de racailles et de va-nu-pieds, bien qu’il ne les percevait pas comme des êtres détestables comme bon nombre de noble, mais il n’en était pas un… pas véritablement tout cas. Ses pieds foulèrent les marches… son allure se montra des plus altières, dévoilant ce charisme qu’il négligeait avec délectation, sans même en avoir pleinement conscience. Rapidement, il parvint jusqu’à la cour, la plupart des ombres ne s’y trouvaient déjà plus, certains étant parti prendre soin des différents équidés, d’autres tout simplement avaient rejoint les quartiers ou entamés une quelconque promenade en ces terres si particulières. Mais il ne s’inquiétait pas puisque n’étaient venus avec eux que les meilleurs et ceux en qui Nuran avait une certaine confiance non négligeable. Ses iris dévièrent, naviguant au gré du souffle du vent qui soulevait sa chevelure sombre et parfaitement libre d’agir à sa guise, attirant la convoitise curieuse de mains désireuses de s’y glisser, tandis qu’il s’immobilisait face au temple qui se tenait non loin de lui. Les formes, les courbes de ce lieu étaient d’une saisissante finesse qu’il ne pouvait qu’apprécier en tant qu’homme bercé par la religion, même si elle ne s’adressait pas particulièrement à ce dieu si contraire à ce qu’était son peuple de par sa première symbolique. Mais il ne pouvait que reconnaître que cet endroit lui faisait incontestablement honneur… Un bruit de pas comme il y en avait d’autre l’incitèrent à se retourner alors qu’il allait la seconde précédente, prendre la direction de la cité… ses prunelles venant s’apposer sur un doux visage, mais surtout sur ces perles qu’il ne pouvait que reconnaître, ou imaginer ne pas lui être inconnues. Peut-être que des mots, des paroles… aideraient à la replacer dans ce premier contexte ou l’en éloigner définitivement. Son buste s’inclinant imperceptiblement sous un cérémonial pompeux, son propre visage s’inclinant plus que son torse, Nuran la salua. « Mademoiselle. » laissa-t-il donc s'esquiver de ses lèvres sans rien ajouter de plus, attendant simplement cet instant de vérité qui le pousserait soit dans une discussion sans intérêt, soit dans une toute autre vision du monde. Son cœur se tendait sous cette attente interminable s'érigeant pourtant sous de simples secondes, un vulgaire engrenage qui se jouait de l'aiguille du temps, son souffle s'effritant, et son regard s'immolant dans la contemplation de ses traits sous une certaine perplexité parfaitement légitime en somme. |
| | | Elianä Aziel'Da¤ Modératrice Sadique ¤ Sainte nitouche
Nombre de messages : 1218Age : 35Age : 21 ansClan : Ombre - NeutreFonction : Noble - EruditeDate d'inscription : 17/08/2008
| Sujet: Re: Etranges retrouvailles [Elianä] Lun 1 Déc 2008 - 20:34 | |
| D'aussi loin qu'elle se souvenait, ses parents avaient toujours été de ceux qui accompagnaient les souverains en place dans leurs déplacements officiels. Jamais roi ou reine ne quittait la quiétude de son palais sans une escorte de soldats et d'une autre, beaucoup plus frivole composait par les nobles les plus en vus et ayant le plus d'influence. Elianä et sa famille étaient de ceux là. Mais surtout, pour rien au monde la cadette des Aziel'Da n'aurait laissé passer le chance de voir la magnificence des Elfes, leur cité somptueuse ou tout autre chose qui avait trait à leur culture.
Pour pouvoir profiter pleinement de tout ce qui pouvait s'offrir aux prunelles d'Elianä, elle avait passé le reste du chemin jusqu'à Ellendwraï à cheval, à la droite de son père, tandis que sa mère et Elönia restaient confortablement installées dans le carosse qui suivait. Le patriarche avait, avec une certaine raideur dans la nuque, rassasié l'impressionnante curiosité de sa plus jeune fille concernant les Elfes. Ce n'était pas tous les jours que l'on avait l'occasion de voir leur cité de près et Elianä avait tant et si bien réussit à plaider sa cause qu'il avait finit par céder. Comme souvent par ailleurs. Et quand finalement ils avaient pu enfin constater que la réputation des Elfes n'était pas usurpée, Elianä avait un début de torticolis à force de tourner la tête en tout sens pour ne rien perdre du spectacle qui se dévoilait devant ses yeux.
Leur convoi se sépara du roi Morzan et de la reine Amazone Idril. Sa sœur et sa mère semblèrent se réveiller quand l'idée d'un bain parfumé se profila à l'horizon. Elle prirent possession des appartements qui leur étaient alloués et profiter du confort de la Tour Céleste (HJ : nous sommes bien logés dans la Tour Céleste ?). D'un goût sans faille qui ferait palir de jalousie sa mère quant au goût des architectes Elfes, sa chambre était à elle seule une pure merveille, dans des tons blancs et crèmes et balcon avec pleine vue sur le dehors (HJ : je prend mes aises niveau description, uhuh :p). Finalement, Elianä troqua sa tenue d'équitation contre une robe d'après-midi toute simple et se débarbouilla de la moiteur du voyage. Elle voulait visiter et savait par quoi elle voulait commencer.
Joyeuse, elle alla frapper à la porte de la chambre de sa sœur, pour lui proposer de l'accompagner en ville mais ce fut une servante qui congédia la cadette sur ordre de son ainée. Décidément, Elönia ne changerait jamais.
Escortée comme il se devait par un garde au couleur de sa famille, la jeune fille se retrouva bien vite l'extérieur, sans plus se soucier de l'énième camouflet d'Elönia à son encontre. Elle laissa ses pieds la guidaient à travers les marches, le chemin, jusqu'au bâtiment qui se trouvait au pied de la Tour Céleste. Le Temple de Baldr se dressait fièrement, plus resplendissant en réalité que par tout ce qu'elle avait bien pu entendre. Son seul culte était et resterait à jamais celui de la divine Snotra mais sa Déesse lui avait inculqué le respect des croyances des autres et insufflé la soif de connaissance, de voir et de découvrir ce que les livres ne lui apprendraient jamais.
Elianä allongea le pas, les joues rosies par l'effort et les yeux brillants. Ce n'était que dans des cas semblables que la jeune Aziel'Da semblait s'animer, trouver ce comportement que toute jeune fille devait avoir : l'insouciance, la joie de vivre, l'excitation... l'émoi. Pourquoi pensait-elle à cela maintenant ? Peut-être parce qu'elle se sentait transpercer de part en part par le regard qui venait de se poser sur elle, par la voix qui n'avait prononcé qu'un mot mais qui la renvoyait avec force dans le passé.
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Flash-Back
La musique égrenait ses notes à travers l'immense salle de bal, qui résonnait de rires et de bavardages entrainants. Si une jeune fille n'avait pas autant été paralysée par la foule qui se pressait à ses côtés, insensible au désarroi qu'elle cachait derrière un sourire de façade, elle aurait pu profiter de la musique et de son premier bal. Mais c'était sans compter sur le Destin qui s'amusait de la détresse des pauvres mortels et dont Il se jouait avec tant d'adresse.¤ - L'inconnu du bal...Elle s'arrêta à quelques mètres, incapable de détacher son regard du visage et surtout des yeux de l'inconnu qui n'en était plus un maintenant. C'était l'une de ces choses qui l'avait marqué car dans un bal masqué, on ne pouvait pas s'attacher à autre chose qu'au peu que le masque dévoilait. Et de fait, elle avait rarement quitté les yeux du danseur inconnu pour qui elle avait sacrifié sa soirée, ses danses et tous les courtisans qui pouvaient bien lui tourner autour malgré l'anonymat dont elle aurait dû jouir.
Elianä esquissa une révérence face à Nuran, lui rendant la même perplexité mélanger à un indéfinissable sentiment. |
| | | | Sujet: Re: Etranges retrouvailles [Elianä] Mer 3 Déc 2008 - 20:03 | |
| Elle se tenait face à lui, esquissant une révérence sous l’accord placide de la vérité à travers ses lèvres… ils s’étaient reconnus par cette vision peu commune, leurs traits ne venant dissimuler ce point de leurs existences chantantes. Aussi, avec un peu trop d’audace sans doute, ses prunelles chutèrent jusqu’à ses pieds dissimulés par la robe qu’elle portait, avant de gravir son être, danser sur les lignes délicates de son corps jusqu’à étudier la finesse de ses traits, la douceur de sa lourde chevelure qu’il connaissait déjà. Il ne pouvait douter que ce soit elle… même sans cette perplexité qu’il pouvait lire dans ses yeux, il était inconcevable que cette silhouette puisse appartenir à une autre péronnelle de la cour des ombres. Mais un autre bruit de pas venait de capter son attention, laissant ses iris venir se déposer sur le visage du garde présent pour assurer sa sécurité, mais sans doute aussi sa pureté… voici ce à quoi tout noble digne de ce nom destinait son engeance, mais de ce qu’il avait appris de ces petits jeux et de ses lèvres, c’était sa sœur qui se jouait de ces misérables courtisans qui le laissait pour sa part parfaitement indifférent, et totalement dégagé de ces règles précaires qui condamnaient des jeunes gens à des épousailles parfois non souhaitées. Ainsi, ce fut d’un léger signe de tête qu’il salua l’homme chargé de sa protection, salut que ce dernier lui rendit, avant qu’il ne redirige son entière attention sur celle qui s’était immobilisée à quelques mètres, comme subitement intimidée, à moins que le changement de lieux et d’ambiance soit à ses yeux une raison suffisante pour laisser leurs caractères en prendre ombrage. Comme ce fameux soir l’avait été… Il se souvenait de sa grâce et de sa légèreté, de la douceur de sa main posée sur la sienne, et de leurs discours parfaitement contraires à l’étiquette, mais si plaisants... lui dévoilant cette différence qui faisait tout à ses yeux, lui offrant l’interlude d’une demoiselle bien née mais ayant cet esprit si sauvage dirait-il. ***Esquisse d’un Bal Masqué*** Saluer, bavarder, des passe-temps dont le jeune Chef des armées se serait volontiers passé, mais il s’y pliait comme à son habitude, ayant par ailleurs compris que beaucoup de choses se décidaient lors de ces instants pour le moins étranges. De plus, il sentait peser sur lui les regards de ceux voyant en sa personne quelqu’un bien positionné sur le sentier des titres… car après tout, n’était-il pas le frère du roi ? Son légitime héritier s’il venait à lui arriver quelque chose en cas d’absence de fils ? De cela, Nuran avait toujours fait abstraction, d’autant plus que, soyons logiques, Morzan n’était pas près de mourir, ni même de consentir à se rapprocher de son frère. Mais s’il n’y avait que cela, il serait un courtisan comme un autre… cependant son titre et sa position dans l’armée lui assurait une position et un titre à faire rougir, gageant de sa valeur, mais surtout de la confiance qu’une partie du peuple plaçait en lui. Ainsi, ces mêmes êtres qui avaient souhaité perte, voyait en lui un bon parti pour leurs filles.
Et les ‘puis-je vous présenter’, ‘vous souvenez-vous’, fleurissaient comme la neige fondant en plein soleil, l’agaçant sensiblement, le laissant devenir de plus en plus tendu malgré l’apparente sociabilité qu’il affichait, ses lèvres goûtant la saveur infime de l’une des boissons mises à disposition. S’approchant de Keryan qui lui aussi s’était rendu à la soirée sous l’invitation de son ami, ils avaient ainsi échangé quelques mots qu’une autre personne entendit à son insu : - J’en étranglerais bien quelques-uns. - Prends ton mal en patience… bientôt tu pourras t’esquiver. Avait ainsi répondu son ami avant de le laisser seul, une main venant flâner sur son épaule, tandis que le regard du militaire venait s’ancrer dans celui d’une demoiselle masquée se tenant à une si frêle distance qu’elle n’avait rien dû manquer.***…*** D’un geste qui se voulait assuré, il se rapprocha, laissant ses lèvres s’esquisser sous un léger sourire amusé. C’était elle… ce même regard, cette même tenue, et il ne comptait rien changé de leur relation pour le moins surprenante juste parce qu’ils se trouvaient dans un autre royaume, et sans masque protecteur pour les dissimuler à autrui. Mais qu’importait tout cela quand on connaissait les instants qui avaient été les leurs, ces paroles échangées sous l’inconstante de la sécurité du silence et de l’inconnu. « Lui-même, et vous la douce rebelle de nos instants. Puis-je… savoir ce qu’il en est de votre éventuel mariage ? Vos parents vous-ont-ils déjà trouvé un époux ? » demanda-t-il taquin, faisant fit des convenances, passant outre la présence de ce garde pour le moins… collant ? D’ailleurs Nuran finit par s’adresser directement à lui… « Vous pouvez prendre votre après-midi, je la raccompagnerai, du moins si elle agrée ma présence ? » termina-t-il en l’interrogeant du regard, sa main se tendant vers elle comme pour l’inviter à esquisser quelques pas en sa compagnie. |
| | | Elianä Aziel'Da¤ Modératrice Sadique ¤ Sainte nitouche
Nombre de messages : 1218Age : 35Age : 21 ansClan : Ombre - NeutreFonction : Noble - EruditeDate d'inscription : 17/08/2008
| Sujet: Re: Etranges retrouvailles [Elianä] Jeu 4 Déc 2008 - 22:00 | |
| Sans que cela ne soit expressement commandé par Elianä, ses joues se colorèrent élégament d'une teinte vermeille, sous le regard scrutateur de Nuran. Elle se sentait... déshabillée, comme si elle était nue, sans la protection réconfortante de couches de tissus. Les masques avaient eut cette particularité de refouler le temps d'une soirée son malaise premier dû au fait de se retrouver jeter dans la fosse aux lions. La réserve que se devait d'avoir toute jeune fille de bonne famille avait peu à peu disparu face à la pression exercée - consciemment ou non - par son improbable cavalier de cette improbable soirée...
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Malgré toute l'application qu'elle mettait à la tâche de ne pas entendre ce qui se disait à quelques pas d'elle, Elianä n'y parvenait pas. La musique était passée en arrière plan, la discussion passant au premier. Peut-être parce qu'elle se sentait un peu comme l'inconnu ayant des envies assassines, indisposée par toute cette foule et cette fausseté immuable chez toute personne ayant quelque influence. Elle aussi aurait aimé entendre sa mère ou son père lui dire gentiment qu'elle n'en avait plus pour longtemps à supporter cette mascarade. Que n'aurait-elle pas donner pour être plongée dans ses livres ? Le Gwendir entier, assurément.
Le premier homme passa devant Elianä sans marquer d'arrêt près d'elle, ce qui n'était pas le cas de son compagnon. Ce fut surement le premier choc dans sa courte vie. Comme un décharge qui court sur la peau, provoquant des frissons agréables ou désagréables. A ce jour, Elianä n'en avait pas encore décidé. Naïve et ignorante de ces choses malgré son savoir que beaucoup qualifié de trop imposant pour une femme simplement destinée à se marier et à donner des enfants à son mari, elle restait dubitative quand à cette nouvelle sensation.
Ce fut peut-être cette ignorance qui la poussa vers ce cavalier masqué et qui provoquait de tel chamboulement en elle. Sa gêne disparut aussi vite qu'elle était apparue lentement en début de soirée. Une impression, au fond d'elle, lui faisait avancer d'un pas, puis d'un deuxième et d'autres encore, comme conscient bien avant Elianä que ce qui se passerait ce soir, la changerait assurément.
Ramenant ses jupes par devant elle, elle s'arrêta à quelques pas de Nuran. Peut-être serait-il en mesure de percevoir le pétillement dans ses yeux alors qu'elle parlait, laissant s'échapper ses premiers mots de la soirée :
- Les invités présents devraient-ils craindre de si farouche guerrier tel que vous et votre ami ? Que faudrait-il faire pour éviter votre courroux ?
Pour d'autres qu'Elianä, ces paroles auraient pu contenir des sous-entendus ou une requête qu'une femme expérimentée et peu farouche savait manier avec un art consommé. Mais pour la jeune noble, rien de tout cela. Grande amatrice de récit épique, elle avait l'art et la manière de tourner ces phrases d'une manière que son loisir favori avait imposé comme la marque de fabrique d'Elianä...
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Mais elle avait grandi depuis. Elle avait appris à tenir sa langue même si, en entendant la réponse à son murmure de Nuran Terinfiel, elle se demandait si cela valait la peine avec lui. N'était-il pas trop tard maintenant, pour avoir une relation normale - comme celle que devait avoir une jeune fille avec un homme plus âgé, surtout quand il était le demi-frère du roi et de surcroit, Général des armées - avec lui ? En avait-elle seulement envie ? Il était le seul avec qui elle ait parlé sans y aller pas quatre chemins depuis longtemps. Des années il lui semblait. Depuis qu'elle n'était plus assez jeune pour que l'on mette sur le compte de son jeune âge ses paroles regrettables.- Saviez-vous que les mariages demandent à avoir beaucoup de... paramètres en commun entre l'homme et la femme ? Comme le statut social, le nombre et la taille des domaines en jeu, la fortune de l'un et de l'autre... Cela ne se fait pas en quelques semaines.Elle avait sciemment utilisé un vocabulaire inadapté, soit trop informel, soit trop hasardeux, pour souligner le côté ironique du système. Pour son cas, rien de ce qu'elle avait dit entrer en ligne de compte. Il était connu que peu de personne pouvait se targuer d'avoir fortune, statut ou pouvoir plus grand que les Aziel'Da. Hormis la famille royale en place, surement.
Le soldat se braqua immédiatement quand Nuran lui annonça qu'il pouvait prendre son après-midi. Tous - et en particulier Aldarik - étaient entièrement dévoués à sa famille. Aldarik était son ombre infatigable depuis des années maintenant. Comme un second père, toujours présent derrière elle. Aussi Elianä lui sourit elle, pour faire passer plus facilement l'abrupte manière qu'avait eu Nuran de le congédier.- C'est bon Aldarik, je crois que nous pouvons faire confiance à notre Général pour ma sécurité. Prévenez juste mes parents que je ne rentrerais pas immédiatement.Et alors que le soldat se détournait après un dernier et profond regard envers Elianä, elle se tourna vers Nuran, acceptant la main tendue vers elle.- Je comptais voir de plus près et de l'intérieur le temple de Baldr, vous m'accompagnez donc ? |
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