An 835
1er jour
11ème semaine
Dans la nuit
Depuis déjà quelques jours la Reine convoitait de se rendre en Kalye pour rencontrer Alphaïde Elwing. Cette rencontre avait pour but de mettre en péril la vie des Elfes pour la survie d’inconscients totalement impartiaux à cette guerre. Eowyr ne pouvait pas se résigner à cette décision, tout du moins, si le peuple des Nymphes ne voulait pas défendre les terres d’Ellendwraï, il ne voyait pas en quoi nécessité de conduire une missive pour prévenir que l’armée d’Eluthiel était prête au combat. De plus, le fait est que pour se rendre au palais aux heures d’aujourd’hui, le sentier doit être emprunté. Pour une Reine, un périple dans les Bois Sombres n’est pas toujours de bon augure, et c’est essentiellement pour cette raison que le conseiller refuse cette décision.
Le chef de la milice avait préparé aux ordres d’Eowyr, deux cavaliers ainsi que le noble destrier Vorondil offert part la main même de son Roi. Il avait préparé le voyage pour la fin de soirée, sachant qu’il fallait quelques heures en monture afin d’échoir cette finalité. Il n’avait pas prévenue sa Reine pour garder les tourments à la bonnetière, sa préférence étant de rester dans le secret et de se rendre de lui-même compte la raison d’un tel chahut. Il avait pour espoir de rencontrer Alphaïde mais ne pensait pas que ces bonnes paroles la dissuaderaient de son intention. L’abstention chez les Nymphes est aussi légendaire que l’écriture chez les Elfes ou la naïveté chez les Humains. Il ne suffisait pas qu’une bonne parole soit prêchée pour régler les problèmes, mais le conseiller se devait de comprendre le parti que prenait Eluthiel.
La route fut jonché d’itinérants de toutes sortes, en passant par le chasseur et en finissant par l’érudit de petit chemin. La nuit commençait à tomber, Eowyr avait décidé de se rendre au temple de Jord pour s’acquitter de sa tache d’une préciosité digne d’une Reine. Il espérait tomber sur un sujet d’Alphaïde et de lui convier une rencontre affûté avec le conseiller du peuple d’Amil-Gadia. Le périple fut d’un calme affligeant quant au goût de l’aventure prononcé chez l’Elfe de la grande cité. Ils s’arrêtèrent près d’un cours d’eau pour que les équidés puissent se désaltérer, le fait d’une longue marche entre les capitales d’Ellendwraï ne restait pas anodine à la constitution de ces animaux aussi nobles soient-ils. Après quelques minutes de rémission l’escouade reprit le sentier.
La lune était pleine et le ciel dégagé, laissant place à cette danse émaillé de mille éclats, proférant au-delà de la pensée, une clémence afin d’apaiser les tourments. Eowyr était arrivé et avait demandé à l’un des cavaliers de desseller son cheval le temps de son voyage vers le temple. Il s’avéra qu’il n’y avait pas l’ombre d’une personne ayant foulé ce paysage en cette soirée. En entrant aux travers du jardin, il découvrit la splendeur des plantes et des parfums qu’elles émettaient. Sa venue en ce lieu ne lui était pas indifférente puisque voila une centaine d’années, il avait foulé ces terres pour découvrir la statue de Jord, l’une des sept reliques magiques du Gwendir.
Il resta là pendant quelques heures à contempler la beauté de cette architecture et à se remémorer toute les aventures qu’il avait vécues lors de son exil d’apprentissage. Un bruit retentit à quelques mètres de lui le faisant sortir de ses songes. Il regarda autour de lui d’un air inquiet et posa sa main sur son fourreau.
« Qui est là ?! »