|
|
Auteur | Message |
---|
Arvaël Al'NyrGwendirien
Nombre de messages : 146Date d'inscription : 12/06/2009
| Sujet: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Dim 13 Déc 2009 - 20:16 | |
| Deuxième jour de la trezième semaine An 835 Dans la nuit. - Mais non voyons, puisque je vous assure que je ne sort que quelques instants, juste le temps de prendre l’air et je vous rejoins aussitôt, c’est promis …
La jeune femme recula avec réticence et une petite moue boudeuse s’afficha sur son visage en forme de cœur. Arvaël augmenta l’air de rien l’écart qui les séparait, et sur un petit signe de tête accompagné d’un vague signe de la main, il passa promptement à travers le porte-fenêtre pour se retrouver dans les jardins de son hôte de la soirée. Une fois dehors, il laissa échapper un soupir de soulagement. Non pas que la demoiselle (comment s’appelait-t-elle déjà ? Lara ? Lyra?) fut de compagnie franchement désagréable ; au contraire, sa spontanéité et sa vivacité avaient charmé le jeune courtisan dès son entrée en ces lieux au même titre que ses jolies prunelles bleues et sa silhouette gracile. Mais son incessant babillage avait fini par avoir raison de sa patience, et il s’était vite retrouvé à chercher un prétexte passable pour souffler un peu.
S’éloignant d’un pas leste au cas où la jeune jouvencelle se fut mise en tête de le suivre, il se faufila comme une ombre d’arbre en arbre avant de se retrouver au niveau de la rue principale. Là, il fit une pause et se retourna brièvement. La vaste demeure était à quelques dizaines de mètres derrière lui, scintillante. De sporadiques éclats de rire s’en échappaient, parmi lesquels on distinguait quelques notes de violons. Hésitant, Arvaël tourna ensuite son regard vers la capitale humaine assoupie, qui lui tendait les bras. Qu’il se sentait las ce soir-là ! Depuis son retour des terres amazones, il avait du mal à retrouver l’entrain qui le caractérisait auparavant, et il se surprenait de plus en plus à rechercher ces moments de solitude propres à la méditation et au souvenir. Alors qu’un mois plus tôt, il serait retourné sans même se poser de questions à la soirée, la quiétude la ville endormie l’attirait irrésistiblement.
Le jeune homme se mit en marche, de sa démarche souple et silencieuse, totalement indifférent aux appels lointain lancés d’une petite voix haut perchée («seigneur Arvaaaëëël ! Où êêêtes-vouus ? ») qu’il semblait fuir au contraire. Non finalement, cette Lora ou Lara n’était vraiment pas à son goût. Aussitôt, le souvenir d’Idril vint se superposer à l’image de la jeune humaine et le cœur du courtisan se pinça douloureusement. Ah ! que ne donnerait-il pour revenir à cette nuit magique où le noble humain et la reine amazone avaient valsé au son des violons !
C’est ainsi que plongé dans ses pensées mélancoliques, les pas d’Arvaël le menèrent machinalement au centre d’Yswllyra, où se dressait le majestueux temple de Loki, dieu protecteur des Humains. Emergeant de ses sombres cogitations, le jeune seigneur eut un moment d’égarement avant de se rendre compte de l’endroit où il avait atterris. Un mince sourire sarcastique étira ses lèvres. Cela faisait vraiment longtemps qu’il n’avait pas mis les pieds ici, sacrifiant ses pieuses dévotions à l’existence endiablée de la jeunesse dorée humaine. Mais curieusement, dans son état d’esprit présent, la haute façade du temple lui semblait plus … non pas vraiment accueillante, mais disons attirante. Comme si le dieu l’appelait silencieusement, lui promettant un réconfort utopique.
*Bah, après tout pourquoi pas …*
Poussant silencieusement les lourds battants de la porte du temple, Arvaël pénétra à l’intérieur. Vide. Bien sûr. Au fond, l’imposante statue du dieu Loki trônait, dardant son ténébreux regard sur les simples mortels qui venaient réclamer ses faveurs. Bien que respectueux envers chaque divinité du panthéon gwendirien, Arvaël avait toujours tourné ses prières vers Odin de préférence, éprouvant un certain malaise à solliciter la divinité des Morts et le plus sournois des immortels. La figure paternelle d’Odin lui avait toujours paru plus accueillante, plus réconfortante, lorsqu’il cherchait quelque consolation dans la spiritualité. Mais à présent qu’il se tenait dans ce sanctuaire, il faisait abstraction du dieu pour profiter de la sérénité du lieu.
Errant d’un pas lent dans la vaste salle, le jeune homme retomba lentement dans ses méditations, et totalement oublieux de son environnement, alla s’adosser contre une colonne à mi-chemin de la statue en chantonnant doucement l’air que jouaient les violons lors de cette fameuse soirée sur les plaines de Fazor …
|
| | | Apparition¤ Forme Changeante ¤
Nombre de messages : 201Date d'inscription : 07/01/2010
| Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Sam 16 Jan 2010 - 15:20 | |
| La solitude et le silence. Que demander de mieux pour se ressourcer et travailler un peu sur soi-même ? Eleade avait besoin de faire le vide, mais aussi de se pardonner. Ces derniers jours, elle n'avait accordé que peu de temps aux Dieux et restreint ses visites au temple, au profit de son époux... Elle avait essayé d'être agréable avec lui, organisant même une petite soirée avec leurs amis proches... ceux qui restaient du moins. Rhaer était venu, comme toujours, il avait été chaleureux. Mais cette bonne humeur dans une même pièce avec Ardiosis était vaine. Distant, comme à son habitude, il attendit la fin du repas, par politesse peut-être, avant de disparaître, certainement enfermé dans une pièce lugubre... Une fois encore, les efforts d'Eleade furent vains. Seule et triste, elle avait passé la nuit à se demander si cette situation était bien la faute de Telak... Son mari avait peut-être rencontré une autre femme... Peut-être ne l'aimait-il simplement plus ? Cette pensée lui pinça le cœur. Eux, qui s'étaient jurés de s'aimer pour toujours, étaient en train de se détruire et Eleade était consciente qu'elle ne réussirait pas à faire changer les choses... Elle était impuissante et seule l'aide des Dieux pouvaient la sortir d'une situation aussi désespérée que celle-ci...
Ce fut un instant de doute et de désespoir qui conduit la souveraine à quitter la tour sombre en pleine nuit, accompagnée d'une légère escorte, pour aller prier. Qui mieux que Loki pouvait comprendre le désespoir d'un être rejeté ? Qui mieux que lui pouvait l'aider à punir ceux qui lui voulaient du mal ? Eleade essayait tant bien que mal de se convaincre que Loki allait l'aider, mais au fond d'elle, la souveraine humaine se demandait si le Dieu n'était pas en train de la punir. Plus craint qu'aimé, Loki le semeur de discorde savait taper là où cela faisait mal. Nombreux étaient ceux qui ne voulaient rien avoir à faire avec lui, mais Eleade le respectait, car il ne fallait pas oublier qu'il était à l'origine de la vie de son peuple. Aussi cruel que cela puisse paraitre, il fallait également aux hommes un Dieu capable de les punir pour leurs méfaits... Seulement, être puni soi-même pour un crime dont on ignore tout, était loin d'être compréhensible. Il ne lui restait maintenant plus qu'à se faire pardonner....
Devant le temple, elle pria son escorte de la laisser se repentir en paix. L'un des battants de la porte, encore ouvert, laissait croire qu'un prêtre était présent ici. Qui d'autre, à cette heure tardive de la nuit ? Pénétrant silencieusement à l'intérieur, Eleade ne détourna pas un instant le regard de la représentation de son Dieu. Joignant les mains, la reine sentit l'émotion l'envahir plus elle s'approchait de l'imposante statue. Mais par où commencer ? La réponse parut finalement évidente. Murmurant quelques mots, les premières pensées d'Eleade s'envolèrent vers son unique enfant. Où était-il ? Comment allait-il ? Ces questions resteraient en suspend, encore pendant un moment certainement, mais Eleade pria pour que rien ne lui arrive de fâcheux... Seulement, ses prières furent accompagnée de murmures. Non... d'un fredonnement festif prenant sa source d'un endroit ou d'un autre dans le temple. Captivée par l'imposante grandeur de la statue de Loki, la souveraine avait oublié la présence certaine d'un individu. Il ne s'agissait visiblement pas d'un prêtre... Peu importe, ce lieu était ouvert à toutes les personnes pieuses qui en ressentiraient le besoin. Seulement, à cet instant, Eleade aurait préféré être seule, elle et le silence. « Vos prières sont étonnamment joyeuses... » Sans chercher à savoir où se trouvait l'individu en question, la reine, d'habitude si réservée, espérait simplement retrouver le silence, si cher à son cœur. |
| | | Arvaël Al'NyrGwendirien
Nombre de messages : 146Date d'inscription : 12/06/2009
| Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Dim 17 Jan 2010 - 15:22 | |
| Finalement, Arvaël avait bien fait de venir ici. Si l’on faisait abstraction de la silhouette du dieu qui se dressait, menaçante, non loin de l’endroit où le jeune homme se tenait, la sérénité du temple et l’obscurité ambiante convenaient parfaitement à son humeur méditative du moment. La solitude lui faisait du bien et il savourait le fait de ne plus avoir pour un moment à jouer la comédie devant les autres nobles. Ah ! simplement être là, ne plus se soucier de rien, cette douce mélodie qui s’échappait de ses lèvres comme mue d’une vie propre … Oui, cela valait infiniment mieux que de faire face continuellement à la mesquinerie et l’avidité de ses semblables. Là, ses pensées se dévidaient à leur guise, le faisant revenir en pensée dans les Plaines de Fazor, puis sautant d’un coup à la jeune jouvencelle qu’il avait abandonnée sans un seul remord, pour aller ensuite se pencher sur une certaine missive écrite la veille au soir sous le regard bienveillant de la pleine lune …
La mélodieuse voix féminine qui s’éleva soudain lui fit l’effet d’une douche froide et il se tut aussitôt, soudain conscient du fait qu’il n’avait pas arrêté de chantonner. Il n’avait pas remarqué non plus qu’il n’était plus seul dans le temple. Non, plongé qu’il était dans ses rêves éveillés, il n’avait entendu ni le grincement de la porte qui s’ouvre, ni les légers bruits de pas trahissant l’arrivée d’une autre personne. Qu’est-ce qui pouvait pousser une fidèle, aussi pieuse soit-elle, à venir prier Loki à cette heure-ci de la nuit ?
Arvaël était légèrement perplexe, mais il avait surtout été frappé par la mélancolie, la tristesse, la lassitude aussi qui transparaissaient de cette voix douce, légèrement voilée. Quelle qu’elle soit, cette personne venait manifestement chercher du réconfort dans ses prières.
De là où il se tenait, il ne distinguait qu’une vague silhouette, plutôt menue, la tête inclinée devant la statue du dieu. Le jeune homme se rapprocha sans un bruit de cette frêle et pieuse jeune femme, jusqu’à se trouver juste derrière son épaule, puis lui répondit doucement d’une voix basse :
- Pas vraiment une prière, seulement quelques réminiscences d’un bonheur trop vite envolé …
Arvaël marqua une pause. Cette inconnue semblait triste, si triste. Qui pouvait-elle bien être pour rechercher le réconfort auprès d’un dieu tel que Loki ? Et puis, cette voix … elle ne lui était pas totalement inconnue, mais il n’arrivait pas la resituer. S’agissait-il d’une quelconque dame de la Cour croisée lors d’une réception ?
- Veuillez me pardonner, ma Dame, si j’ai par mégarde troublé vos dévotions. La sérénité de ce lieu apaise l’âme aussi sûrement que les prières, et je m’en voudrais de vous déranger. Puissent les dieux alléger le fardeau que vous semblez porter …
Une autre pause. Arvaël se déplaça prestement pour venir se placer en face de son interlocutrice, mu à la fois par la curiosité et la compassion qu’il sentait poindre en lui. Cependant, même ainsi, il ne parvenait pas à distinguer ses traits dans la semi-obscurité ambiante, et seules ses brillantes prunelles se détachaient, fixées sur sa personne. Cela frustra quelque peu le jeune homme mais il se sentait aussi inexplicablement le désir de la consoler, tant elle semblait mélancolique. Fort peu habitué à ce genre de sentiment, il se rabattit sur ses bonnes vieilles habitudes. Un léger sourire aux lèvres, le jeune homme s’inclina profondément :
- Arvaël Al’Nyr, pour vous servir, ma Dame. Si je puis faire quoi que ce soit pour vous, je suis à votre entière disposition ...
Puis, il recula d'un pas, attendant de voir la réaction de la jeune femme pour se retirer et la laisser à ses prières, ou en savoir plus sur cette mystérieuse inconnue à la voix si étrangement familière ... |
| | | Apparition¤ Forme Changeante ¤
Nombre de messages : 201Date d'inscription : 07/01/2010
| Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Mar 19 Jan 2010 - 17:09 | |
| Et le silence arriva. Le chantonnement disparut instantanément laissant place à un certain malaise. Eleade n'avait pas voulu paraître trop froide, mais il fallait en convenir, cette simple phrase venait radicalement de changer la situation. Elle ne voulait pas non plus chasser l'individu de ce lieu de culte. Non, elle voulait simplement la paix... Reprenant là où elle en était restée, Eleade s'adressa à son Dieu, lui demandant de l'aider, elle et son époux. Il devait intervenir pour lever ce voile de malheur qui s'abattait sur eux. Il devait également avoir pitié pour pardonner leurs péchés. Eleade promit à Loki de venir ici, tous les jours, pour lui prouver son amour et sa dévotion.
- Pas vraiment une prière, seulement quelques réminiscences d’un bonheur trop vite envolé …
Surprise par la soudaine intervention de l'individu qu'elle croyait dehors, la Reine sursauta. Ne comprenait-il donc pas qu'il la dérangeait ? Qu'une femme, visiblement seule, se rendant au beau milieu de la nuit dans un temple avait des choses à se faire pardonner ? Des démons contre qui il fallait lutter ? Lutter contre Telak... Mais étrangement, les quelques mots qu'il prononça la rassurèrent... Elle n'était visiblement pas la seule à pleurer un bonheur perdu, un bonheur lointain... Malheureusement, lorsque celui-ci tape à notre porte, il parait difficile d'en profiter pleinement et d'imaginer qu'on puisse le perdre un beau jour...
Il reprit alors la conversation, ou du moins, son monologue. Il était sincèrement désolé et visiblement compatissant... Non, la compassion était peut-être un sentiment trop fort pour caractériser quelques mots agréables. Que savait-il de sa situation ? De son mal être ? Rien. Elle était seule et bien seule.
« Arvaël Al’Nyr »
La Reine répéta ce nom, après que son interlocuteur se soit présenté, comme si le prononcer allait l'aider à se souvenir de qui il s'agissait. N'osant relever la tête ou chercher son regard, Eleade se demandait si elle aurait pu tomber encore plus mal. Ce nom là lui disait quelques choses et dans sa logique, ce ne pouvait-être qu'un noble de la cour ou bien un représentant d'un autre royaume... La Reine pencha pour un noble de la cour, se demandant ce qu'il pouvait bien faire ici, en pleine nuit, surtout vis-à-vis de son rang. Un léger sourire naquit sur son visage fatigué, car cette remarque pouvait bien facilement lui être retournée. Seulement, s'il s'agissait d'un noble, pouvait-il la reconnaître ? Certainement, il n'allait tout de même pas oublier du jour au lendemain sa Reine, mais elle avait tellement changé... Les jours, plus sombres les uns que les autres, avaient marqué son visage. Ainsi, son joli sourire qui avait séduit, il y a fort longtemps Ardiosis, avait disparu, laissant place à une mine pâle et à des yeux souvent cernés. Elle avait également maigri et se tenait éloigner de la cour autant que possible. Alors, pouvait-il la reconnaître ? Que raconterait-il à la cour s'il découvrait à qui il s'adressait ? Eleade soupira : peu importe ce qu'il pouvait penser et ce qu'il pouvait raconter : ce n'était pas cela qui lui ramènerait son époux ou qui aggraverait la situation.
Pourtant, malgré cette théorie, Eleade s'éloigna du jeune homme, dans un des coins les plus obscures du temple. Que faire maintenant ? Sortir ? Appeler son escorte ? Dialoguer ? Mais de quoi ? ! De la pluie et du beau temps ? !
« Monsieur Arvaël, vous êtes bien présomptueux de croire que vous êtes en mesure de m'aider... »
Rassemblant ses souvenirs, Eleade voyait se dessiner le visage de cet homme joyeux qui avait toujours le mot pour rire ou pour séduire les dames. Esquissant un nouveau sourire Eleade se remémorait un de ses exploits à la cour il y avait quelques temps maintenant...
« Vous venez de la cour n'est-ce pas ? »
Au moins, elle serait fixée... |
| | | Arvaël Al'NyrGwendirien
Nombre de messages : 146Date d'inscription : 12/06/2009
| Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Ven 29 Jan 2010 - 18:26 | |
| Le silence qui s’était installé dans le temple devenait de plus en plus pesant. Arvaël se sentait légèrement ridicule de rester là à parler tout seul, sans recevoir aucun signe de vie de l’inconnue. Celle-ci semblait se murer dans son mutisme et ne désirait de toute évidence pas engager la conversation avec un parfait inconnu. Alors qu’était-ce qui le poussait à insister, à rechercher à tout prix à provoquer une quelconque réaction chez cette pieuse éplorée ? La tristesse qui émanait de cet être au point d’en devenir quasi-palpable ? Ou bien n’était-ce pas plutôt cette voix, aux douces tonalités chantantes, cette voix qu’il était sûr de connaître, et dont il prenait de plus en plus conscience qu’il aurait du être capable de mettre aussitôt un nom dessus ?
Pendant qu’il s’interrogeait et envisageait même d’abandonner, cette même voix s’éleva soudain, perçant le silence qui s’éternisait. Elle répéta son nom, juste son nom, sans rien rajouter de plus. Un simple constat. Elle prenait acte de sa présence, voilà tout. Et pourtant … le nom d’Arvaël dans la bouche de cette femme évoqua en lui un souvenir lointain … Le jeune homme se creusa les méninges, tentant éperdument de mettre le doigt sur ce souvenir qui persistait à lui échapper. Oui, il se revoyait le premier soir où il avait été introduit à la Cour, ce même soir où son père avait eu tellement honte parce que son fils avait réussi en l’espace d’une heure à se mettre à dos par ses outranciers badinages l’un des hommes les plus influents du moment … un mince sourire étira ses lèvres. Il se souvenait parfaitement de cet épisode, oh oui ! et ne regrettait absolument rien. Il s’était bien trop amusé à voir ce vaniteux personnage tomber d’apoplexie en surprenant sa fille en pareille compagnie. Mais c’était un autre détail qui lui revenait … au tout début de cette mémorable soirée, au cours de ces si ennuyeuses présentations aux membres les plus éminents de la Cour … oui … c’était bien là que cette voix, aux chaudes tonalités, avait retenti pour la première fois aux oreilles d’Arvaël. La Reine ! Eleade Bennefoy dans l’une de ses dernières apparitions mondaines, était présente ce soir-là, pour le plus grand plaisir de Keryn Al’Nyr qui avait sauté sur l’occasion pour présenter son fils à l’épouse d’Ardiosis ! C’était la seule et unique fois où le jeune homme avait approché la souveraine mais il s’en était bien vite désintéressé, empressé qu’il était à se plonger dans cet univers scintillant qui n’attendait plus que lui. Il n’avait ainsi guère prêté attention à la femme qui l’avait salué exactement de la même façon, en répétant simplement son nom, assorti de quelques politesses, et d'un petit sourire qui avait illuminé quelques instants son visage, avant de bien vite se retirer dans ses quartiers.
Il se tenait donc devant la reine Eleade ! Le jeune homme comprenait mieux alors la situation. Personne ne l’avait plus revue depuis plusieurs mois, et l’on murmurait que l’arrivée du mystérieux orphelin, la fuite de son fils unique, le prince Siran, ainsi que le caractère de plus en plus sombre de son époux la minaient de l’intérieur. Les rumeurs semblaient bien en dessous de la réalité …
Et voici que la reine reprenait la parole, de ce même ton las, pour le remettre à sa place. Oui évidemment … Qui était-il pour soulager le fardeau de sa suzeraine ? Nul n’ignorait la lente descente en enfer qu’elle subissait, et il semblait naturel que seuls les dieux soient en mesure de la consoler à présent.
Comme pour appuyer les réflexions du jeune homme, Eleade se retirait lentement, disparaissant dans quelque recoin ténébreux du temple. Ombre parmi les ombres, c’est à peine si sa silhouette se distinguait dans la faible lumière qui émanait de quelques cierges.
Arvaël ne la suivit pas comme il l’aurait fait avec toute autre personne. C’était la reine, et il lui devait le respect qu’il avait tendance à oublier avec ses autres congénères. Resté seul devant la statue du dieu Loki, il ne put s’empêcher de songer que même la divinité vers laquelle se tournait Eleade n’était guère réconfortante. Tout cela était bien triste.
Soudain, la voix de la reine retentit à nouveau. Une simple question, qui faisait l’effet au jeune noble d’une perche tendue, comme si elle tentait par là de se soustraire à ses noires pensées – ce qui était peut-être bien le cas.
- Effectivement … ma Reine.
Voilà, le mot était lâché, elle savait à présent qu’il l’avait reconnue, avec certes un peu de retard il est vrai. S’en formaliserait-elle ? Elle semblait tellement perdue dans sa mélancolie que rien n’était moins sûr … Eût-il été magicien, Arvaël aurait fait apparaître un peu de lumière, un peu de couleur, un peu de chaleur pour tenter d’égayer cette femme tellement désemparée.
- Et je puis vous assurer que sans votre ravissante présence, les réceptions et les bals perdent assurément de leur attrait … Vous manquez à vos sujets ma Dame.
Ah c’était plus fort que lui ! Même devant sa propre reine, laquelle ne se trouvait pas au mieux de sa forme, il fallait qu’il glisse une parole flatteuse. Il ne changerait jamais …
- Et je suis certain que la Cour vous accueillerait certes avec un peu plus de chaleur que notre hôte de ce soir, ajouta-t-il malicieusement avec un petit geste de la main en direction de la statue de Loki avant de se souvenir qu’Eleade, de sa nouvelle position, ne pouvait sans doute pas voir ce mouvement.
Et se déplaçant silencieusement vers la position approximative de la reine qu’il ne distinguait que confusément, il ajouta dans un souffle, vers ce qui semblait être son oreille :
- En tout cas, moi, je prendrais assurément plaisir à vous voir paraître à nouveau en société, et à contempler votre beau sourire … |
| | | Apparition¤ Forme Changeante ¤
Nombre de messages : 201Date d'inscription : 07/01/2010
| Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Jeu 11 Fév 2010 - 18:08 | |
| Toujours retirée dans un coin du temple, Eleade aurait aimé disparaitre... Elle s'imagina aspirée par un trou noir sans fond, qui l'emmènerait là où bon lui semblerait, là où elle pourrait fuir, voir disparaitre à jamais. Eleade était fatiguée, fatiguée de devoir toujours se justifier, de devoir toujours faire bonne figure face aux courtisans. Elle aurait aimé pouvoir pleurer et exprimer sa douleur, comme toute femme normale qui n'avait pas à porter le fardeau d'une couronne devenue bien trop lourde à porter. Seulement, craquer maintenant, devant le premier homme de la cour prétendant vouloir l'aider était déshonorant... Il pouvait prétendre aujourd'hui être son allié avant d'aller la dénigrer auprès des vautours qui peuplaient la cour. Seulement, il l'avait reconnu. La Reine avait beau chercher comment nier cette évidence, elle n'y arrivait pas. Bas les masques, il était trop tard pour s'enfuir comme une sauvage sans la moindre éducation.
« Vous êtes bien flatteur... Mais même sans ma présence, la cour restera la cour, égale à elle-même. »
Faisant référence à l'accueil glacial de la statue de Loki, Eleade releva les yeux vers la représentation de ce Dieu. Oui, le monologue qu'elle entretenait avec les membres du panthéon était parfois lassant, mais au moins, ses secrets ne seraient jamais divulgués... Ils étaient ses meilleurs confidents, même si parfois, leurs réponses tardaient à arriver. Pourtant, Eleade était consciente qu'une bonne partie de son peuple avait remarqué que la famille royale était dans une mauvaise passe. L'héritier du trône était en cavale et le souverain vivait enfermé entre quatre murs, loin de l'agitation. Il n'y avait plus d'apparence à sauver : les nobles devaient bien être au courant que quelque chose ne tournait pas rond chez ses dirigeants, la majorité avait d'ailleurs été informées pour la disparition de Siran... L'absence de plus en plus importante du Roi, ne pouvait pas non plus passer inaperçue. Quant à elle, Eleade se moquait, depuis un petit moment, des discussions que pouvaient bien entretenir les nobles de la cour à son égard.
- En tout cas, moi, je prendrais assurément plaisir à vous voir paraître à nouveau en société, et à contempler votre beau sourire …
Touchée par ces dernières paroles, la souveraine se demandait s'il était réellement sincère. Ne voulait-il pas, en la flattant, s'attirer ses faveurs ? Un bruit de couloir l'avait informé d'une des sorties d'Arvaël auprès d'Idril Calafas, Reine des amazones. Cette rencontre avait fait grand bruit, car beaucoup la juger malsaine. Après tout, les rapports entre humain et amazone n'étaient pas vraiment tendres ces derniers temps...
« Mon sourire. Hélas, je crains fort qu'il sombre à jamais dans le néant... Quelle mauvaise reine je fais, n'est-ce pas ? »
Étrangement, ses pensées s'envolèrent une nouvelle fois vers la jeune Reine amazone. Contrairement à elle, les rumeurs disaient qu'elle était pleine de vie et gouvernait son pays comme il le fallait. Eleade soupira. La souveraine humaine n'était que la potiche du monarque tandis que celle des amazones pouvait fièrement porter ce titre.
« Sieur Arvaël... Racontez moi. Racontez moi comment la cour des amazones est pleine de vie. Racontez moi comment la Reine est majestueuse... » |
| | | Arvaël Al'NyrGwendirien
Nombre de messages : 146Date d'inscription : 12/06/2009
| Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Ven 12 Fév 2010 - 21:20 | |
| Les ombres épaisses drapaient de leur noir manteau le noble et sa reine, transformant leurs silhouettes en vagues formes indistinctes alors même qu’ils se tenaient à deux pas l’un de l’autre. Arvaël n’avait guère l’habitude de ce genre de situation, lui qui ne s’épanouissait qu’à la pleine lumière et entouré d’une vaste foule. Le contraste avec Eleade n’en était que plus saisissant ; les ombres l’entouraient et faisaient parfaitement écho avec ses sentiments à fleur de peau. Le jeune homme ne savait pas trop comment réagir, et aux mélancoliques réflexions de la souveraine, il n’avait su que répondre par les belles paroles dont il était accoutumé …
La réponse d’Eleade était justifiée bien sûr. La Cour effectivement n’était pas vraiment le lieu le plus approprié pour rechercher une quelconque manifestation sincère, et la maladroite tentative d’Arvaël pour la tirer de sa morosité n’était guère adéquate. Et pourtant, bien que membre de cette même Cour, et parfaitement connu pour ses frasques, il n’en ressentait pas moins le besoin de consoler cette femme qui était aussi sa Reine. Il prit alors conscience à ce moment combien il était plus facile de se moquer et de blesser autrui par une seule parole plutôt que d’apporter soutien et réconfort à une personne qui en avait besoin. Lui qui se piquait de l’habileté de sa langue, il se trouvait confronté à l’incapacité de trouver ne serait-ce qu’une phrase susceptible de redonner le sourire à sa reine.
Et en parlant de sourire … La remarque amère d’Eleade à ce sujet ainsi que sur ses qualités de reine et sa brusque demande concernant les Amazones tirèrent brusquement le jeune nobliau de ses doutes et de ses hésitations. A travers ces deux simples phrases, la jeune femme laissait transparaître toute ses désillusions, toute sa douleur et son chagrin. Arvaël eut fugacement la vision d’une femme prisonnière de sables mouvants, qui s’enfonçait lentement mais inexorablement. Impulsivement, il s’avança et serra brièvement la fine silhouette contre lui, comme il l’aurait fait d’un enfant en proie à un gros chagrin. Sans réfléchir aux possibles conséquences de son acte, il libéra la jeune femme et attrapa vivement sa main qu’il serra doucement.
- Ma Reine, je vous en prie, ne vous mortifiez pas ainsi! Bien cruel serait celui qui vous blâmerait d’avoir un cœur comme tout un chacun et de souffrir comme n’importe quel être humain ! Je ne prétends pas comprendre les causes profondes de votre mélancolie, mais quelle que soit votre peine, jamais je ne m’aviserais de vous blâmer pour cela, jamais !
Le jeune noble marqua une pause dans sa tirade enflammée. Que dire à présent ? La demande d’Eleade avait ravivé ses propres souvenirs, et la mélancolie qui les imprégnait à ses yeux. Se rendant compte qu’il tenait encore les doigts de la Reine, il les lâcha brusquement et alla faire quelques pas, en proie à l’agitation. Les images d’Idril revenaient à la surface de sa mémoire, et un léger soupir franchit ses lèvres. Ah Idril ! Que dire d’elle sans se trahir, sans froisser sa royale et triste interlocutrice ? Hésitant, Arvaël revint devant celle-ci et reprit la parole en ces termes :
- Ma Reine, vous me demandez de vous parler des Amazones, et je ne sais trop par où commencer … Pour tout vous dire, leur Cour est en bien des points semblable à la nôtre : j’y ai vu de nobles intrigants, recherchant la faveur des plus grands et méprisant les plus petits ; j’y ai vu de belles damoiselles et de fringants damoiseaux, parés de leurs plus beaux atours et murmurer entre eux leurs sombres intrigues, travaillant à la perte de leurs prochains ; j’ai vu la haine et j’ai vu l’ambition. Comme vous pouvez le constater, rien de bien différent de la Cour des Hommes … dès qu’il s’agit de pouvoir, toute frontière semble abolie entre les races …
Arvaël s’arrêta un instant. Reprenant son souffle, il continua d’une voix plus faible, car emporté par son élan, son vibrant plaidoyer avait éveillé des échos dans le sombre temple de Loki.
- Et leur Reine, ma Dame … J’ai certes eu l’honneur de rencontrer Idril Calafas elle-même. Et je me souviens d’une jeune femme du même âge que moi à peu près, d’une volonté de fer mais orpheline depuis peu et confrontée à la nécessité de s’imposer à ses nobles ainsi que de gouverner son peuple avec toute la sagesse requise. A vrai dire ma Dame, j’ai effectivement vu une Reine, mais la femme que j’ai entraperçue n’était pas exempte des doutes et des troubles inhérents à sa fonction.
Dans un souffle, le jeune homme ajouta :
- Je crois que j’ai alors commencé à comprendre combien l’exercice du pouvoir était une tâche bien solitaire …
Le silence s’imposa pendant quelques instants, laissant aux deux protagonistes le temps de méditer sur les paroles qui venaient d’être échangées. Puis, avec un léger sourire malicieux, le jeune Al’Nyr reprit :
- En tout cas, je peux vous assurer que vous portez assurément votre couronne avec infiniment plus de grâce et de noblesse que ne l’auraient fait nombre de jeunes oiselles écervelées de haute lignée que j’ai pu rencontrer.
Prenant alors conscience qu’il ne faisait que parler depuis plusieurs minutes, il se maudit en silence pour sa trop grande propension à l’emphase et se tut, attendant plus ou moins nerveusement la réaction de la Reine. |
| | | Apparition¤ Forme Changeante ¤
Nombre de messages : 201Date d'inscription : 07/01/2010
| Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Dim 14 Fév 2010 - 13:21 | |
| Eleade s'en voulait d'être si vulnérable. Il fallait avouer que la nuit et la froideur de ce temple ne pouvaient mener les gens vers une attitude plus positive. Non, au contraire, ils les enfonçaient un peu plus dans leur morosité. Après réflexion, la Reine comprit qu'il valait mieux revenir au temple en plein jour, car accompagnée des rayons du soleil, elle réussirait peut-être à se sortir de cet état d'esprit tellement négatif. Pourtant, l'espace d'un instant, Arvaël lui parut comme un rayon de soleil tentant de transpercer le voile nocturne qui l'entourait. Surprise lorsque son interlocuteur la prit dans ses bras, l'épouse du Seigneur Nordique ferma les yeux, comme si elle avait affaire à son mari, comme si s'était Ardiosis qui venait la réconforter et partager son chagrin, comme s'il venait de la libérer de tous ses démons. Ce sentiment ne dura qu'un petit moment, comme leur étreinte, mais le jeune noble ne lâcha pas complètement prise, prenant l'une de ses mains dans la sienne. Ce geste plein d'attention la touchait, ainsi que ses paroles qui se voulaient de plus en plus rassurantes. Il restait donc des personnes sincères à la cour, des personnes qui pouvaient encore avoir un cœur pour d'autres qu'eux-même.
Elle sourit pendant que le jeune homme lui dépeignait une cour qui ne lui était pas étrangère. Il avait raison : peu importe où aller, la noblesse gardait le même mode de vie, la même mentalité... Comme Eleade l'avait dit précédemment, la cour restait égale à elle-même... Après, c'était aux différents monarques d'apprendre à l'apprivoiser et à la canaliser. Seulement, la reine s'en sentait bien incapable.
Le laissant dans son monologue, Eleade n'avait toujours rien dit. Elle préférait l'écouter. On ne pouvait pas reprocher au jeune homme de ne pas y mettre du sien. Non, Madame Bennefoy remarquait bien les efforts d'Arvaël pour lui démontrer que le monde humain n'avait rien à envier à celui des amazones. Il était également vrai que la Reine avait oublié les circonstances de l'accession au trône des derniers monarques. Son estomac se noua lorsqu'elle repensa à ses évènements et aux bruits qui couraient concernant la supposé implication de son mari. Chassant ses mauvaises pensées, Eleade maudit ses colporteurs. On pouvait accuser Ardiosis de beaucoup de choses, mais pas de tout les malheurs du monde !
Étrangement, Eleade se reconnut en la jeune Reine amazone. S'imposer et se faire respecter : voilà une chose pas toujours facile. Quant aux doutes, ils paraissaient inséparables de la couronne, que l'on veuille ou non, le bien de son peuple.
La plaidoirie du jeune homme finit par arracher à sa Reine un léger gloussement. Elle savait au combien les gens de la noblesse pouvaient se montrer écervelés, en se souvenant de sa jeunesse et de son entrée dans la cour des grands. A cette époque, elle était encore bien naïve et croyait que le monde était simple. Sa position de Reine l'avait fait rapidement murir et les derniers évènements certainement vieillir trop vite. « Vous avez certainement raison. Sur de nombreux points. Seulement et contrairement à Idril Calafas, je n'ai plus toute la vie devant moi. Mes meilleures années sont loin derrières et je ne pense pas être capable de suivre les désirs actuels de la cour et les nouveautés de la jeunesse. Même si je le voulais, si je souhaiterais revenir, je ne sais pas si j'en serais capable. » Eleade exagérait peut-être un peu. Elle n'était pas assez vieille pour tenir ce genre de discours. Non, elle se cherchait des excuses, pour justifier une fois encore de son absence, mais celle-ci, n'était pas à classer dans ses meilleures... Elle s'en rendait bien compte... « J'aimerais vous remercier de vous inquiéter pour moi. Mais ne vous donnez pas cette peine. Je pense qu'il y a bien plus malheureux que la Reine du peuple humain dans ce monde. Alors, Sieur Arvaël, ne perdait pas votre temps avec moi...» |
| | | Arvaël Al'NyrGwendirien
Nombre de messages : 146Date d'inscription : 12/06/2009
| Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Lun 15 Fév 2010 - 18:49 | |
| Le léger éclat de rire qui ponctua les dernières paroles d’Arvaël sonna comme la récompense de ses efforts pour dérider la Reine. La trop faible lumière l’empêchait de voir distinctement ses traits, mais il imagina aisément les plis amers de la bouche s’estomper brièvement, laissant place aux douces rides d’un fugace sourire. Qu’elle semblait fragile, cette faible manifestation d’amusement, qui s’envolait avec légèreté dans les airs, sitôt née, sitôt enfuie ! Ce simple son détonnait quelque peu dans le Temple de Loki, où les fidèles n’avaient guère l’opportunité de manifester de tels sentiments.
Les paroles de la Reine qui suivirent furent cependant teintées de la même amertume. Ses paroles sonnaient un peu faux, comme si elle n’y croyait pas vraiment elle-même, mais aux yeux du jeune homme, le simple fait d’avoir réussi à la faire rire l’espace d’un instant l’encourageait dans la voie qu’il avait choisie, et il s’empressa de s’engouffrer dans la brèche, en s’exclamant avec emphase :
- Que dites-vous ma Dame ? Mais voyons, qui diantre serait assez aveugle pour oser penser une chose pareille ? Je vais vous dire moi ce que je vois …
Un grand sourire aux lèvres, Arvaël posa doucement les mains sur les épaules d’Eleade et la fit reculer de trois pas, de sorte qu’elle se trouve juste en dessous d’une ouverture par laquelle se déversait la lumière pâle lumière de l’astre nocturne. Ses doux rayons vinrent caresser les fins traits du visage de l’épouse du Seigneur Nordique, estompant les cernes, faisant scintiller les yeux aux sombres reflets.
- Moi, je vois une femme belle, à qui les années n’ont rien ôté de son charme, mais au contraire lui ont donné une dimension nouvelle, et qui se distingue autant des jeunettes de la Cour que la rose en fleur qui n’a rien à envier aux jeunes pousses nouvellement écloses.
Toujours souriant, il se sentait de plus en plus redevenir l’audacieux courtisan qui défrayait les bruits de couloir. A accumuler les belles paroles, l’assurance et la confiance en lui crûrent d’autant, et pour un peu il en oublierait presque le statut royal de son interlocutrice. Il prenait à présent pour un défi personnel de faire reculer durablement les ténèbres qui s’accrochaient tenacement à Eleade Bennefoy. Aux ultimes paroles de cette dernière, il s’inclina devant elle dans une révérence aussi impeccable que sophistiquée, et répondit :
- Peut-être n’êtes vous pas seule, ma Dame, mais me soucier de vous ne constitue en aucun cas une perte de temps ! De plus, vous êtes ma Reine, et en tant que telle, il est de mon devoir de vassal de vous apporter aide et conseil. Quoique devoir soit un terme peu approprié à mes yeux ; le simple fait d’entendre la douce musique de votre rire suffit à m’emplir de contentement.
Le jeune homme marqua une pause. Une idée venait de lui traverser l’esprit, qui quelques minutes plus tôt lui aurait semblé totalement inenvisageable ; oserait-il ? Prenant une mine songeuse, il observa attentivement la jeune femme qui lui faisait face et prit aussitôt sa décision. Au pire, il se ferait refouler …
- Si je puis me permettre ma Reine, il me vient une idée. J’ai pu remarquer ces derniers temps que les pensées moroses ont tendance à ne guère supporter la lumière du soleil et l’exercice en plein air. Or, il se trouve que les vertes campagnes d’Yswllyra sont absolument divines à contempler en cette saison ; peut-être le vent de la course d’une bonne monture aide-t-il à chasser les idées noires, qui sait ? Mais sans doute devriez-vous essayer …
C’était bien d’Arvaël de proposer ce genre de remède à sa mélancolique souveraine ! Mais même s’il y avait toutes les chances pour qu’Eleade considère son conseil au mieux avec circonspection, il n’avait pu s’en empêcher. Et dans un mouvement souple, presque machinal, il se pencha vers elle, en ajoutant dans un soupir, comme s’il confiait un secret :
- Même les plus exquises des fleurs s’épanouissent d’autant plus à la lumière du soleil … |
| | | Apparition¤ Forme Changeante ¤
Nombre de messages : 201Date d'inscription : 07/01/2010
| Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Ven 19 Fév 2010 - 18:42 | |
| Éclairée par la pâleur de l'astre lunaire, Eleade contemplait le visage de son interlocuteur. L'écoutant, elle ne s'amusa pas à retenir un sourire, qui s'harmonisait à merveille avec le petit rire survenu il y a quelques instants. Arvaël Al'Nyr savait parler aux femmes et ils savaient les flatter. Voulant croire à son discours, uniquement pour cette nuit, Eleade se convint que derrière toutes ces flatteries se cachait, peut-être, une vérité. Elle avait envie de croire que tout irait bien et que rien dans son malheur n'était de sa faute. Le visage de Telak apparut alors, malgré elle, dans son esprit, mais elle chassa cette image aussi rapidement qu'elle lui était apparue.
S'inclinant dans une révérence parfaite, le jeune homme semblait vouloir remettre des barrières entre sa condition de courtisan et sa majesté. Barrières qui, l'espace d'une discussion, semblaient avoir disparus pour laisser place aux sentiments de deux individus qui s'étaient dévoilés en toute simplicité.
L'évocation des vertes prairies voisines éveilla la curiosité de la jeune femme. Se retirer quelques temps à la campagne, voilà peut-être un moyen de s'évader, de se reposer et d'oublier. Peut-être que cette idée plairait à Ardiosis ! Il aimait tellement faire du cheval dans sa jeunesse... Envahie par une joie immense, comme si elle tenait l'idée du siècle, la Reine dut faire face au contre coup d'une réflexion plus poussée : emmener Ardiosis galoper ? Quelle idée stupide... Il n'accepterait jamais. Si son époux décidait de lui accorder une entrevue seulement pour écouter sa proposition, ce serait déjà une victoire...
« Est-ce dont de la nature que vous tenez votre joie de vivre ? »
Tentant de cacher son nouveau malaise, Eleade se demandait s'il n'était pas plus simple de se retirer seule à la campagne. Ainsi, elle pourrait prendre un peu de temps pour elle. Qui remarquerait son absence ? Certainement pas son mari, ni même la cour déjà passablement habituée à son absence. Cette idée lui séduisait, mais elle ne pouvait se résigner à y céder. Ce serait fuir et elle ne devait pas. Non, Ardiosis pouvait avoir besoin d'elle à un instant ou à un autre et elle se devait d'être là au cas ou cela se produirait. La Reine savait bien qu'elle se berçait d'illusion, mais elle ne pouvait pas non plus songer à abandonner les années d'amour passées ensemble sans le moindre nuage.
« Une journée... Pensez-vous que respirer l'air frais des campagnes durant une journée soit un bon début ? »
Seulement, rien que le trajet pour s'éloigner un peu de la capitale prendrait une bonne partie de la journée et imaginer faire déplacer ses dames et quelques soldats, en guise d'escorte, pour une simple journée l'ennuyait. « Sieur Arvaël, accepteriez-vous de m'accompagner ? »
Se sentant gêner, comme si elle était courtisane et s'adressait au Roi, elle se demandait si elle n'en avait pas trop fait. Elle aurait bien aimé demander à Rhaer de l'accompagner pour une petite escapade, mais avec sa jambe meurtrie, Eleade savait très bien que ce serait une épreuve plus que douloureuse et non agréable pour le pauvre homme qui aurait accepté cette proposition, rien que pour lui faire plaisir.
« Non, excusez-moi, vous devez avoir des choses bien plus urgentes à faire. Promettez-moi simplement de venir me voir à la cour. Ce sera amplement suffisant ! » |
| | | Arvaël Al'NyrGwendirien
Nombre de messages : 146Date d'inscription : 12/06/2009
| Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Lun 22 Fév 2010 - 20:28 | |
| Une douce chaleur métissée d’une touche d’étonnement s’empara d’Arvaël quand un nouveau sourire vint illuminer le fin visage d’Eleade. Tandis qu’elle réfléchissait à la suggestion du jeune noble, elle semblait tellement fragile, tellement déboussolée, telle un petit oiseau tombé du nid qui ne savait plus où aller. Comment la Reine des Hommes avait-elle pu en arriver là ? Nul doute que le rapide enchaînement des évènements avait imprimé sa cruelle marque sur cette fragile personne. Mais comment diable Ardiosis avait-il pu la laisser s’enfoncer ainsi dans le doute et les ténèbres sans réagir ? Lui qu’on disait si attaché à son épouse, chose rare dans un monde où les mariages ne sont guère plus que des alliances politiques … Pourquoi agissait-il ainsi ? Pourquoi ?
Les questions se bousculaient dans l’esprit du jeune homme, faisant ressurgir ses propres doutes qu’il s’efforçait de refouler. Sans être un fervent patriote, il avait toujours été loyal à son peuple et à son roi, mais comment ressentir de la loyauté vis-à-vis d’un homme qui fait disparaître l’ensemble des souverains du Gwendir en une journée, impose ses diktats à tout va et plonge sa bien-aimée dans un tel gouffre de désolation ?
Alors que la colère commençait à poindre en lui, la douce voix d’Eleade s’éleva, le tirant de ses sombres cogitations. Sa question le prit totalement au dépourvu. La nature ? Sa joie de vivre ? Jamais il ne s’était interrogé de cette façon. Il faut dire aussi que l’introspection n’avait jamais été son fort, et qu’il avait toujours tendance à agir de façon impulsive sans vraiment réfléchir aux conséquences. Etait-ce cela que la Reine appelait sa joie de vivre ? Agir dans l’instant, sans s’empêtrer dans la multiplicité des possibles qui pouvaient découler de ses actes ? Et la nature y jouait-elle un rôle ? Il était vrai que bien que parfaitement à l’aise dans la vie de Cour, il aimait aussi de temps à autre se retirer l’espace d’une journée afin de galoper en solitaire et de rester seul à seul avec ses pensées. De pouvoir être lui-même, sans jouer au m’as-tu-vu et amuser la galerie avec ses pitreries. Car si cela était fort amusant et distrayant, il arrivait des moments où çà en devenait un peu fatiguant. Mais était-ce là ce que la Reine voulait dire ?
Finalement, il lâcha dans un petit rire qui éveilla quelques échos dans le temple :
- Je ne me suis jamais posé la question ainsi ma Dame. Mais peut-être avez-vous raison ; peut-être est-ce grâce à ces sorties que j’arrive encore à rire de la Cour au lieu d’en étrangler certains des membres …
Et tandis que s’étouffaient les échos sous le regard désapprobateur du dieu, la Reine semblait en pleine réflexion, ses doutes et ses peurs laissant leur trace sur son visage et dans ses yeux. Plus que jamais, elle semblait déchirée en deux. Comment pouvait-elle supporter toutes ces émotions si contradictoires qui la traversaient ? Arvaël l’ignorait, mais c’était précisément parce qu’il sentait que cela ne pourrait plus durer bien longtemps qu’il avait décidé de sortir Eleade de ce bourbier, définitivement si possible.
Finalement, elle reprit la parole sur un ton hésitant, guettant l’avis du jeune noble, se remettant entièrement à son jugement. Elle ne rejetait pas sa proposition, et cela assurément pouvait être considéré comme une seconde petite victoire sur ses démons intérieurs, mais de quelle façon ! Si le courtisan avait pu nourrir des bribes de réticence quant à sa résolution, les fêlures, l’avide besoin d’être rassurée, d’être soutenue qui transparaissaient derrière cette simple phrase les avaient définitivement balayées. Comment Ardiosis ne se rendait-il pas compte des affres dans lesquelles se débattaient son épouse ?!
- Oui, ma Dame, une journée, c’est un bon début, surtout si cela fait longtemps que vous n’êtes pas remontée à cheval …
Mais il eût à peine le temps de formuler sa réponse qu’Eleade demanda d’une petite voix s’il pouvait l’accompagner. Elle quémandait presque ! Comme si elle n’était pas Reine, et lui son sujet ! Ces mots qui sonnaient comme une supplique laissèrent le jeune homme interdit. Comme si elle avait peur de le contrarier alors qu’un seul ordre de sa bouche l’aurait assurée de ce qu’elle désirait ! Et la façon dont elle venait à présent de revenir sur ses paroles, comme s’il s’était agit d’un souhait prononcé accidentellement à voix haute, comme si elle n’était pas dans son bon droit ! Tout cela, et peut être un peu plus, expliquait sans doute la fougue peut-être un brin excessive avec laquelle Arvaël répartit avec ironie et souriant de plus belle :
- Eh, que diantre aurais-je de plus important à faire ? Mendier les faveurs des nobles biens en Cour comme les autres de ma condition ? Marivauder avec quelque jeune demoiselle en fleur et ignorante des choses de ce monde ? Je ne sais si le qualificatif d’utile peut être vraiment appliqué à ce genre d’occupation. Distrayant, si l’on sait s’y prendre, çà oui, mais pas utile.
Mais être à vos côtés ma Dame, vous redonner le sourire, voilà ce qui figure désormais en première place de mes priorités, et rien ne me ferait plus plaisir que de vous faire découvrir certains lieux charmants qui vous aideront à apaiser vos tourments, j’en suis persuadé …
Tout en parlant, il avait repris les mains de la Reine entre les siennes, presque machinalement, et les avaient serrées doucement pour témoigner de son soutien à sa suzeraine. Alors même que sa colère contre le conjoint de cette dernière menaçait de se ré-enflammer à tout moment, ses yeux se posèrent sur la statue de Loki, et silencieusement, il lui fit le serment que la prochaine fois qu’Eleade Bennefoy, épouse du Seigneur Nordique reviendrait face à lui, les ténèbres de son cœur se seraient au moins en partie définitivement dissipées. Vœu futile, issu de la farouche volonté d’un homme à peine sorti de l’adolescence, ou vœu réalisable, seul l’avenir le dirait. |
| | | Apparition¤ Forme Changeante ¤
Nombre de messages : 201Date d'inscription : 07/01/2010
| Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Jeu 4 Mar 2010 - 18:39 | |
| Observant le jeune homme insouciant, la Reine réalisa à quel point ce dernier avait vraiment pris à cœur sa mission d'une nuit. Elle le voyait à son visage : ce dernier s'illuminait au fur et à mesure des avancées de la souveraine en direction de la lumière. Eleade aimait la sincérité de son attachement, cette compassion tellement rare chez les personnes de son rang, bien plus que cette fougueuse réponse quant à sa proposition pour une sortie à cheval. Ce ton, tellement naturel et joyeux, semblait défier tous les malheurs du monde.
« Je ne sais comment vous remercier Sieur Arvaël... »
Elle réfléchit alors aux présents qu'elle pouvait lui offrir ou aux titres de noblesse qu'elle pouvait bien lui donner... Avec l'accord de son époux évidemment. Seulement, ce jeune homme n'avait pas l'air d'être de ceux qui attachaient une importance aux présents, certes de grandes valeurs, mais le plus souvent inutiles. Quant aux titres de noblesse, ils pouvaient être révoqués d'un jour à l'autre, en fonction des humeurs de son époux.
Redressant la tête en direction de la statue du Dieu Loki, la souveraine joignit ses mains avant de fermer les yeux et de prier. Elle remercia Loki pour lui avoir envoyé une personne comme Arvaël. Certes, elle avait des problèmes, mais elle ne devait pas laisser ses démons lui volaient, lui arrachaient toute sa joie de vivre. Non ! Si elle abandonnait maintenant, ils allaient gagner ! Et jamais, jamais Eleade ne se résoudrait à abandonner ! Pour elle, pour son époux et pour son peuple qu'elle aimait tant. Alors, elle décida ici et maintenant de se battre, jusqu'à son dernier souffle contre ceux et celles qui voudraient lui nuire. Personne, ni même Telak, ne réussira à lui faire baisser les armes. Elle avait encore de nombreuses choses à faire sur cette terre et elle comptait bien en venir à bout !
Ouvrant les yeux, elle sourit une dernière fois à son courtisan avant de lui tourner le dos et de se diriger vers la sortie, là où ses serviteurs l'attendaient. Marchand fièrement, droit comme un i, Eleade venait de retrouver la dignité qui lui faisait tellement faute ces derniers temps. La Reine des humains ne comptait plus se laisser faire et cela, elle voulait le montrer au monde ! Ainsi, ses détracteurs pourront assister à son retour triomphale et comprendre cela d'un seul regard !
« Je vous contacte prochainement pour planifier cette sortie. Tenez-vous prêt à partir ! »
Rejoignant son escorte, la Reine fixa un instant la couverture étoilée avant de faire un vœux, adressé à une étoile filante, morte devant ses yeux. [Hrp] Je termine ici ce rp. A toi de voir si tu veux répondre une dernière fois. Au plaisir =) [/Hrp] |
| | | Arvaël Al'NyrGwendirien
Nombre de messages : 146Date d'inscription : 12/06/2009
| Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] Ven 5 Mar 2010 - 20:46 | |
| Alors que les mots venaient de sortir de la bouche d’Arvaël, alors que la Reine, à nouveau souriante, le considérait, songeuse, avec une petite flamme dansante au fond de ses sombres prunelles, le jeune homme prit soudain conscience que cet instant précis constituait une étape décisive dans le conflit que menait Eleade contre les sombres forces du désespoir. Pour la première fois depuis le début de cet étrange entretien, la souveraine semblait reprendre confiance en elle, et son visage, sa posture même en furent subtilement métamorphosés. Les rides que le souci et le chagrin avaient creusées s’estompaient, ses pâles joues reprenaient quelque couleur. Imperceptiblement, elle se redressa, rejetant ce manteau de ténèbres qui s’accrochait désespérément à elle.
Ses remerciements touchèrent Arvaël plus qu’il n’aurait voulu l’admettre. Se penchant sur la fine main de la Reine qu’il n’avait point lâchée, il y déposa un léger baisemain et répondit dans un sourire :
- Mais tout le plaisir est pour moi, ma Dame.
Plongeant ses yeux de glace dans les sombres iris de l’épouse du Seigneur Nordique, il y rechercha la preuve de cette victoire inopinée. Et la soudaine dureté, la résolution farouche qu’il y lut confirmèrent sa prime impression. La douce Eleade, la fragile Eleade, par la seule force de ce regard, prouvait, malgré les doutes exprimés auparavant, qu’elle possédait véritablement la force et l’étoffe d’une Reine. Le jeune homme pouvait presque voir les ombres se rétracter, se réfugier dans les sombres recoins du Temple, vaincus pour le moment par la volonté ressuscitée de la souveraine.
Puis, sur un sourire, sans ajouter un mot de plus, prise dans la magie de l’instant et encore toute empreinte de sa confiance retrouvée, elle se retourna dans un mouvement gracieux. Et si c’est en femme éplorée qu’elle était entrée dans ce temple, c’est en Reine des Hommes qu’elle le quitta, rejoignant les gardes qui attendaient dehors la fin des dévotions de leur suzeraine. Arvaël la regardait s’éloigner, pas peu fier d’avoir contribué à l’épanouissement de cette femme dont la tristesse l’avait tellement touché, alors même qu’il ignorait encore son identité, au moment où il avait posé les yeux sur elle.
Puis, juste avant de franchir le seuil du temple, elle marqua une pause pour se tourner vers le jeune noble et lui adresser une dernière parole. Souriant largement, Arvaël s’inclina de là où il se tenait, et répondit :
- Mon cheval et moi-même n’attendons plus que vous ma Dame !
Puis, une fois la Reine partie, il se retourna vers la statue de Loki, songeur. Il arborait toujours son air sombre, comme si la scène dont il venait d’être témoin ne lui plaisait guère. Haussant les épaules, le jeune homme adressa une prière de remerciement au dieu, car malgré tout, c’est dans son sanctuaire qu’il avait eu la chance de croiser sa souveraine et dans son sanctuaire que celle-ci avait réussi à dominer, du moins pour un temps, les démons qui la rongeaient. Puis, sans plus un regard pour la statue, il sortit à son tour du temple. S’arrêtant un instant sur le seuil pour observer la voûte étoilée, il se résigna dans un soupir à retourner à la soirée et à la jeune mais écervelée jouvencelle qu’il avait abandonné avec si peu de considération. [Merci beaucoup pour ce Rp ] |
| | | | Sujet: Re: Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] | |
| |
| | | | Sous les yeux de Loki ... [Eleade *] | |
|
Sujets similaires | |
|
Page 1 sur 1 | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|