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Elönia Aziel'DaAdministratrice Charmeuse ¤ Courtisane désabusée ¤
Nombre de messages : 2865Age : 22 ansClan : Résistance Fonction : Noble Date d'inscription : 07/04/2009
| Sujet: Voulez-vous danser avec moi ce soir ? [Pv*] Mer 24 Mar 2010 - 20:07 | |
| Quatorzième semaine de l'an 835 3ème jour Soirée Elönia Aziel'Da aimait faire la fête. Le principe dans ce genre de situation était de s'amuser, de se laisser aller, de rire et de danser. C'était dans ce monde de fêtes que la jeune femme avait grandi et elle s'y plaisait. A l'aise en public et dans ces soirées, il était difficile de concevoir que ce bal était un désastre. Du moins, c'était comme cela qu'Elönia percevait cette soirée qui n'avait pas été à la hauteur de ses espérances. Le Roi était absent. Elle ne savait pas si ce dernier allait venir ou non, mais l'annonce de la mort du Monarque des Druides avait certainement chamboulé les projets du Souverain même s'il n'y avait pas, particulièrement, d'affinités entre les deux peuples. Son absence n'avait, peut-être, rien avoir avec la disparition de Galdor Fenril, mais Elönia se cherchait une raison ou essayait de mettre en pratique les connaissances politiques qu'elle venait d'acquérir en ce début de semaine.
S'il n'y avait que l'absence de Morzan Terinfiel pour la contrarier, la jeune ombre aurait peut-être passé une bonne soirée, mais la présence de Lady Emïelda la dérangeait au plus haut point. Cette demoiselle ne trouvait rien de mieux à faire que de passer son temps à essayer de lui nuire avec de basses manières. Attitude qui caractérisait bien la jalousie de certaines des femmes de la cour à son égard. Que croyait dont cette écervelée ? Qu'elle allait réussir à l'atteindre en gloussant à la manière d'un cochon avec deux de ses amies ? Elönia se moquait d'eux, mais rien que la présence de cette femme lui gâchait la soirée... Un peu contradictoire comme raisonnement. Sa mère s'en était aperçue. Laissant son père, elle vint aux côtés de sa fille pour tenter de comprendre ce qui la dérangeait et lui suggéra de rentrer si elle ne se sentait pas bien. « Rentrer ? Et lui faire croire qu'elle a réussi à me faire disparaitre ? Jamais ! » Il fallait dire qu'Elönia n'était pas gâtée concernant ses alliées : la majorité de ses amies étaient absentes et peu de ses connaissances, qu'elle appréciait, étaient présentes. Des fourmillements dans les pieds, les dents grinçantes, Lady Aziel'Da prit le taureau par les cornes, parcourant la salle du regard à la recherche du parfait cavalier. Trop grand, trop petit, visiblement trop moche, Elönia perdait presque patience et se demandait pourquoi on ne l'avait pas simplement invité à danser ! Son regard se posa alors sur le Capitaine des fantassins. Assis dans un coin de la pièce, un verre à la main, il se contentait de regarder les jeunes gens sur la piste. Il n'avait pas l'air de s'amuser, mais plutôt de noyer un chagrin dans l'alcool. Elönia pensa finalement qu'elle devrait arrêter de faire des hypothèses sur tout et n'importe quoi, car la dernière fois qu'elle avait spéculé sur une personne, elle s'était trompée de sexe. Chassant ce souvenir, elle s'avança d'un pas ferme en direction du soldat, se positionnant devant lui, l'empêchant ainsi de voir le spectacle, un sourire radieux aux lèvres. La jeune femme y allait au culot, elle le savait. Mais quel homme aurait la bêtise de la repousser ? Cette hypothèse ne s'était jamais produite, ce qui confortait Elönia dans l'idée que son charme était absolu. Sa victime n'était pas dénuée de toute beauté, bien au contraire, la jeune courtisane voyait en lui un certain charme qui suffirait peut-être à faire pâlir cette idiote d'Emïelda. « Capitaine Embral'Denh ! Que je suis heureuse de vous voir ici ! » Lui offrant une charmante révérence, elle se pencha vers lui, affichant son sourire parfait dont elle avait le secret, avant de reprendre d'une voix cristalline : « Accordez-moi cette danse Capitaine et vous ferez de moi la femme la plus heureuse au monde ! » Ne le laissant protester ou acquiescer, elle le prit par le bras, l'entrainant sur le centre de la piste.
Dernière édition par Elönia Aziel'Da le Mer 28 Nov 2012 - 12:11, édité 1 fois |
| | | Lenhar Embral'DenhOmbre des Ombres
Nombre de messages : 370Age : 27 ansClan : Ombre- RésistantFonction : Capitaine des FantassinsDate d'inscription : 03/03/2010
| Sujet: Re: Voulez-vous danser avec moi ce soir ? [Pv*] Mer 24 Mar 2010 - 21:22 | |
| Pendant l'après-midi, un jeune page était venu chercher Lenhar afin qu'il reçoive une invitation. Lenhar, en décachetant le vélin, savait déjà qu'il s'agissait d'une petite fête privée que les nobles adoraient, ce genre de fête où il n'y a pas plus de trente personnes, et où l'ambiance est plus intime que dans les grands bal. Mais c'était aussi le genre de fête où les coqueluches de la cour se précipitaient, et alors c'était à celles qui roucoulaient le plus fort. Néanmoins, une journée passée à entraîner les recrues le matin et signer des papiers l'après-midi l'avait quelque peu ennuyée, il certifia donc au valet qu'il serait présent le soir.
Il se tourna vers l'horloge accrochée au mur, et leva un sourcil en se rendant compte que la fête commençait d'ici une heure. S'il avait été une Ombre, il aurait été affolé de ne pas avoir le temps de se préparer. Par chance, il était UN Ombre, et se souciait moins de son apparence. Il choisit pourtant un beau pourpoint de satin bleu nuit, à manches bouffantes, mis une ceinture de cuir ouvragé où il accrocha sa dague seulement, puis il enfila un pantalon ivoire, et ses bottes au-dessus. Bien évidemment, il s'agissait de ses belles bottes de soirées, pas celles du quotidien. Il termina en coiffant ses cheveux, et attacha certaines de ses mèches en un catogan lâche, le reste de ses cheveux pendant devant son visage. Puis, il s'assit confortablement dans son fauteuil face à un bon feu de cheminée, et lu un peu avant de se diriger vers la petite salle de réception où se déroulait le bal semi-improvisé.
En entrant dans la salle, son intuition fut confirmée: tous les hauts nobles et beaux Ombres s'étaient rassemblés. En tout cas, les plus influents et les plus charismatiques, car alors dans le cas contraire il manquait quelques très vieux ducs grincheux. Il y avait aussi beaucoup de jeunes venus s'amuser. Lenhar remarqua l'absence du roi Morzan, et s'en demanda bien la raison. Il accepta une petite coupe d'hydromel qu'un page lui proposa à l'entrée, et alla se positionner près d'un mur où quelques mégères parlaient en regardant leurs filles et fils virevolter sur la piste de danse. Il était très amusant de les entendre se disputer sur laquelle des jeunes Ombres avait le plus beau maintien, et lequel des jeunes Ombres invitait ses cavalières avec le plus de charme. Le plus drôle, bien évidemment, était que les nobles femmes étaient toutes persuadées qu'il s'agissait de leurs enfants.
En jetant quelques coups d'oeil à travers la salle, Lenhar se confirma à quel point les Ombres masculins étaient plus nombreux que les féminins, et comment chacune des demoiselles était entourée d'une ribambelle de prétendants l'invitant à danser. Le problème, avec la rareté des femmes Ombres, était qu'elles ne s'en faisaient que plus désirer, et cela en frustrait plus d'un. Lenhar se rappela, non sans sourire, que lui-même, dans sa jeunesse, jusqu'à environ 23 ans, faisait de même, et réussissait la plupart du temps à inviter de très jolies cavalières, au grand dam de ses concurrents. Plongé dans ses pensées, il finit par entendre les mégères parler un peu plus fort.
"Oh, regardez, c'est la jeune Lady Aziel'Da!! Pour sûr, celle-ci est vraiment une très jolie plante! -Et elle ne semble pas avoir de cavalier. Vous allez voir, je sais que c'est mon fils qui finira par l'inviter. Attendez, je lui fait des signes... -Non, mon fils l'invitera d'abord! Je vous le dis!"
Lenhar abandonna son écoute pour se retourner vers la-dite Lady Aziel'Da qui, à sa grande surprise, se dirigeait d'un pas décidé vers lui. Ah. Bon? Mais... Pourquoi? Enfin, normalement une femme n'accoste pas un homme comme ça... Il espéra un instant qu'elle veuille parler à une des vieilles nobles, ou qu'un jeune Ombre qu'il n'avait pas vu se cachait près de lui. Peine perdue. La jeune fille attaqua sec.
"Capitaine Embral'Denh ! Que je suis heureuse de vous voir ici ! " Elle semblait radieuse, et, respectant l'étiquette, lui adressa une charmante révérence, à laquelle Lenhar répondit en souriant et inclinant légèrement le buste.
"Accordez-moi cette danse Capitaine et vous ferez de moi la femme la plus heureuse au monde !"
Il eut tout juste le temps de déposer son verre sur le plateau vide d'un page qui passait par là. Lenhar, bien que dans un rapport plus mûr envers les fêtes et les réjouissances, n'aurait jamais refusé de danser avec une cavalière aussi jolie. Il se sentit un peu forcé, mais néanmoins il réussit à imposer doucement le rythme de la danse à la jeune Ombre qui semblait passer ses nerfs sur lui. Il se demanda vaguement pourquoi. Il se retourna un instant, et aperçut les vieilles nobles absolument outrées que ce soit lui, et pas un de leurs fistons adorés, que Lady Aziel'Da avait choisi. Il se permit un rire discret. Il reporta immédiatement son attention sur sa cavalière.
"Veuillez m'excuser, chère Dame, je ne ris que grâce aux magnifiques expressions qu'affichent les nobles femmes là-bas..."
Très doucement, de l'index, il lui tourna le visage afin qu'elle voit les-dîtes réactions. Il est vrai qu'elles étaient vraiment drôles. Après avoir rit franchement, Lenhar la fit virevolter de plus belle (à croire qu'il était vraiment doué, le petiot), et alors qu'une des valses se terminait en un grand final, où les musiciens s'amusaient autant que les danseurs, il sentit un élancement sur son flanc. Il grogna; sa blessure, bien que la guérison soit fortement avancée, le tiraillait encore un peu. Sa jolie cavalière parut s'en préoccuper, et il répondit avec un doux sourire:
"Ne vous en faîtes pas, charmante demoiselle, il s'agit d'une éraflure obtenue lors d'un combat à mains nues contre une trentaine de chimères!! Il a fallu, après trois jours de combats, que j'achève les survivantes à coup de dents arrachées aux autres cadavres!"
Bien sûr, il disait n'importe quoi, mais il valait mieux la faire rire que de l'informer d'une affaire d'état, n'est-ce pas? Et puis, lui arracher un sourire n'avait rien de mal; elle l'avait si joli.
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| | | Elönia Aziel'DaAdministratrice Charmeuse ¤ Courtisane désabusée ¤
Nombre de messages : 2865Age : 22 ansClan : Résistance Fonction : Noble Date d'inscription : 07/04/2009
| Sujet: Re: Voulez-vous danser avec moi ce soir ? [Pv*] Sam 27 Mar 2010 - 10:01 | |
| Elönia fut ravie de voir que le jeune homme n'opposa aucune résistance, se laissant conduire dans un premier temps avant de prendre l'initiative du mouvement dans un second. Il semblait d'un coup moins nostalgique et beaucoup plus joyeux, laissant même échapper un petit gloussement. La jeune femme était fière d'elle, car elle faisait d'une pierre deux coups en mettant des bâtons dans les roues de Miss Emïelda et en redonnant le sourire au soldat. Jetant un coup d'oeil à sa détractrice, elle constata qu'elle paraissait plus étonnée qu'envieuse. Qu'importe, cette harpie pouvait aller au diable, car Elönia avait décidé de l'oublier. La jeune femme émit un petit rire à son tour lorsque son cavalier lui expliqua la cause de son gloussement soudain, avant de lui tourner délicatement la tête. Regardant du coin de l'oeil les deux nobles femmes, elle ne put s'empêcher de jouer la commère :
« Celle de droite s'appelle Lady Arenza. Il parait qu'au moins un de ses enfants n'est pas de son mari ! Après ce scandale, elle s'est éloignée de la cour pendant plusieurs années, mais visiblement, elle n'éprouve plus aucune honte à se montrer de nouveau en public ! »
Se laissant guider par son cavalier, Elönia fit un tour sur elle-même, changea de bras, avant d'entreprendre de nouveaux pas, plus sophistiqués que le Capitaine suivit à merveille. Enfin presque, car une grimace brouilla son visage. Observant son partenaire, elle comprit rapidement qu'une de ses jambes le faisait visiblement souffrir. Elle avait cru avoir échappé au pire, mais elle avait finalement choisi un infirme ! Cette situation semblait amuser le jeune homme qui la tourna à la rigolade plutôt que de s'en plaindre. Elle ne put s'empêcher de rire de bon cœur face à sa grossière plaisanterie. Imaginant un instant la scène : des chimères tuées à coup de dents ! Un tableau digne des plus grands romans d'épouvantes... Ce garçon avait mal choisi son métier, il aurait dû devenir écrivain ! L'effet de la plaisanterie passé, Elönia ne voulait quand même pas que cette blessure s'aggrave à cause d'elle... mais le Capitaine semblait bien décidé à continuer cette danse encore un petit moment, alors elle n'y fit plus référence.
Grognant légèrement de surprise, après s'être fait écraser le pied, elle marmonna quelque chose d'incompréhensible, avant de le faire remarquer au Capitaine, faisant semblant de faire la moue :
«C'était mon pied ! »
Elle lui sourit finalement. Le pauvre était à moitié handicapé, elle ne pouvait pas lui reprocher ses maladresses. La jeune noble devait s'estimer déjà heureuse qu'il sache se débrouiller comme danseur, car Elönia considérait la majorité des militaires comme des hommes trop orgueilleux et insensibles. Elle qui croyait qu'ils n'étaient tous que des bêtes sanguinaires, préférant la guerre à toutes autres activités, elle sentait qu'elle changerait d'avis au cours de la soirée.
De par son rang, elle connaissait le Capitaine Embral'Denh, mais ils ne furent jamais aussi proches qu'à cet instant. Jetant un coup d'œil à sa mère, elle se demandait bien ce qu'elle pouvait penser à les regarder s'amuser ainsi. Peu importe, car elle en avait assez. Toujours suivre l'étiquette, toujours faire ce que papa et maman voulaient, faire attention à quoi dire, quoi faire, sans jamais laisser place à ses envies ou autres fantaisies... La vie des nobles était oppressive. Oppression que sa sœur avait certainement contourné en se plongeant dans ses livres. Quant à Elönia, elle vivait avec l'unique but de mener à bien ses projets, mais cela devenait lassant, surtout quand les choses n'avançaient pas...
Saisissant une coupe de champagne au page qui passait par là, elle en but une gorgée, bien décidée à s'amuser franchement ce soir, oubliant ses détracteurs, oubliant le Roi, qui l'avait visiblement oublié... Si tant est qu'il ait pensé à elle à un moment...
« Rassurez-moi capitaine, vous n'allez pas me laisser boire un verre seule! »
En disant ses mots, elle se dégagea de son étreinte avant de faire un tour sur elle-même, de reposer son verre et de rejoindre son cavalier. Pour une fois qu'elle tombait sur un homme qui ne la collait pas de trop près, sans non plus se trouver de l'autre côté de la pièce.
« Parlez-moi un peu de vous Capitaine. Que faites-vous de vos journées, hormis vaincre des chimères, taper sur vos nouvelles recrues qui ne comprennent rien et venir vous ennuyer dans ce genre de fête où l'ambiance y est moyenne comme ce soir ? »
En disant ces mots, Elönia fut ravie de voir que sa détractrice avait visiblement levé l'ancre, s'étant lassée du spectacle. Si la pièce continuait à se dépeupler, ils ne seraient bientôt plus que deux à danser ici et cela ne déplaisait pas forcément à la jeune femme. Le Roi n'avait qu'à être là, car Elönia en avait assez de l'attendre sagement ! |
| | | Lenhar Embral'DenhOmbre des Ombres
Nombre de messages : 370Age : 27 ansClan : Ombre- RésistantFonction : Capitaine des FantassinsDate d'inscription : 03/03/2010
| Sujet: Re: Voulez-vous danser avec moi ce soir ? [Pv*] Sam 27 Mar 2010 - 15:31 | |
| Visiblement, la jeune noble ne s'attendait pas à ce que Lenhar puisse mener une danse. La plupart des nobles ne voyaient pas les soldats d'un très bon œil, même quand ils étaient gradés. Alors que lui, était tellement parfait et réussissait tellement bien à respecter l'étiquette... Ahaha. C'en était assez...énervant, dirons-nous. Mais que voulez-vous, on est gradé ou on ne l'est pas. Lenhar s'appliquait donc à ne pas faire de faux pas. Malheureusement pour lui, il ne pouvait pas utiliser tout le potentiel de sa jambe gauche, vu le précédent état de sa hanche. Et alors qu'il tentait de faire virevolter la jeune demoiselle, il lui écrasa noblement le pied (oui, car on peut écraser un pied avec classe. Mais pour cela il faut s'appeler Lenhar.) Il se confondit légèrement en excuses, craignant de lui avoir cassé une ou deux métatarses, mais elle ne semblait pas vraiment affectée par l'évènement. Il en conclut qu'il n'avait pas du lui faire grand mal.
Elle prit alors une coupe de champagne, et en bu quelques gorgées avant de, finalement, décider qu'elle préférait danser. Ils pourraient toujours boire plus tard. Elle fit un tour -en rythme s'il vous plaît, afin de reposer la frêle flûte sur le plateau du petit page. Elle jetait des coups d'œil alentours, fixant tantôt ses parents, tantôt une jeune femme qui finit par s'éclipser. Elle parut alors satisfaite. Lenhar fut soulagé de ne pas être né noble, et de ne pas avoir gravité toute sa vie dans un tel étalement de luxe, de potins et de petites vengeances mesquines. Il avait d'ailleurs l'impression que sa charmante cavalière avait envie de s'amuser ce soir-là, et d'oublier un peu toutes les intrigues de la cour. Il remarqua qu'elle arrivait à tenir parfaitement une conversation tout en dansant, et il fut quelque peu impressionné. Elle devait avoir quelque endurance! Il avait épuisé plus d'une de ses anciennes cavalières à les faire danser et parler jusqu'à ne plus tenir sur leurs jambes; mais celle-ci pourrait très bien retourner la situation à son avantage. Lenhar jugea prudent de ne pas la froisser, et quand elle lui demanda, ma foi fort poliment, et avec une grande part d'ironie, ce qu'il faisait de sa vie à part les bêtes clichés soldatesques, il se fit un plaisir de lui répondre.
"Et bien, je mène des missions, seul ou avec mes fidèles fantassins, je fais la fête autre part que dans des réceptions comme celles-ci... Il faut dire que l'on s'ennuie un peu, ne trouvez-vous pas? Il faudrait que vous découvriez un jour les joies d'une bonne cuite dans une excellente taverne de la capitale... Mais bon, je ne sais pas si ce genre de choses vous amuserait."Il décela pourtant dans les yeux de sa cavalière un intérêt, une expression pétillante de curiosité et d'amusement. Il enchaîna."Bon, et bien il faudra que vos parents vous excusent une petite fugue... Et puis sinon, que fais-je? Je suppose qu'avec la guerre qui se profile, et tous les malheurs qui s'enchaînent depuis plusieurs semaines, je vais devenir un homme fort occupé... Vous avez tant de chance de me trouver ici ce soir, parfaitement à votre disposition!"conclut-t-il avec un sourire malicieux.
Il la fit virevolter de plus belle, réussissant à comprendre les contrepoids qu'il devait utiliser pour que sa blessure le fasse moins souffrir. A moins d'être au courant, personne n'aurait pu deviner qu'il avait été blessé quelques jours plus tôt. Il jeta un rapide regard sur les parents de sa cavalière. Ils semblaient partagés. Le père affichait un demi-sourire, légèrement cynique, comme s'il était heureux de voir sa fille danser, mais qu'il n'avait pas escompté que ce soit entre les bras d'un militaire. La mère, elle, avait une expression douce mais neutre, et Lenhar préféra ne pas faire de suggestions sur ce qu'elle pouvait bien penser.
Une valse très languide commença. La danse précédente était beaucoup plus rapide, et Lenhar dut s'adapter rapidement. Il rapprocha légèrement la jeune fille de lui, pour parler un peu moins fort. En effet, la musique était douce, l'orchestre jouant piano. S'ils voulaient continuer leur petite conversation, ils allaient devoir baisser le ton. Il se demanda vaguement si ses parents allaient s'offusquer, mais, que diable! Elle avait bien le droit de s'amuser un peu. Et puis, Lenhar supposait que Lady Aziel'Da, avec son charisme et sa beauté, avait du être assez entreprenante pour réussir à se fiancer à un Ombre de la haute noblesse, donc il ne se faisait pas trop de soucis quant aux regards équivoques que quelques invités jetaient sur eux. On savait danser, ou on ne le savait pas. Et Lenhar eut un sourire en pensant à sa mère qui, de nombreuses après-midis durant, s'était fatiguée et énervée à tenter de lui apprendre autant de pas de danse que possible, sans totalement épuiser ou écraser les pieds de sa cavalière. En ce moment-même, et comme à chaque fois qu'il dansait, il lui était fort reconnaissant.
Il baissa les yeux vers sa partenaire, qui elle aussi s'était tue, concentrée sur le rythme excessivement lent de la danse, qui demandait beaucoup d'habileté afin de conserver une certaine grâce. De la grâce, elle en avait, certes. D'ailleurs, elle semblait le savoir, car elle en abusait, chacun de ses pas étant calculé pour être le plus beau et le plus subjuguant possible. Lenhar leva un sourcil. Combien de temps avait-elle consacré à l'étude de sa démarche, de la façon dont elle appliquait l'étiquette, des meilleurs moyens de sourire, pour pouvoir devenir ainsi une des Ombres les plus désirées dans les nombreux cercles de nobles de la cour? Il se dit que, finalement, la vie de noble dame ne devait pas être si aisé. Il fallait trouver un mari pour ne pas tomber en désuétude dès la première ride apparue, user de tant d'artifice afin de captiver et conserver l'attention... Pour peu, il en aurait presque été ému. Mais bon, Lady Aziel'Da ne semblait pas, actuellement, mécontente de son sort. Alors il s'appliqua pour que la valse lui soit la plus agréable possible.
La musique, très doucement, s'estompa. Il s'écarta d'elle, et la salua, comme de coutume après un mouvement aussi long et réunissant autant de danseurs -tout d'un coup, la piste était devenue bondée, même les nobles d'un âge plus avancé étaient venus.
"Vous dansez d'une façon fort charmante. Je ne pense pas me tromper en disant que vous êtes la meilleure cavalière avec qui j'ai pu avoir l'honneur de danser, et ce n'est pas peu dire. Bon, je suppose que vous avez cependant du danser avec des Ombres bien plus émérites que moi" ajouta-t-il avec un grand sourire.
Doucement, il l'invita un instant à sortir de la piste de danse, car les musiciens prenaient une pause bien méritée. Ils s'approchèrent d'un des murs de la salle, où il y avait un peu moins d'invités. Il prit une coupe de champagne pour la jeune fille, et choisit un verre d'hydromel pour lui même. L'hydromel des Ombres était vraiment excellent. Il la trouva quelque peu songeuse.
"Et bien, douce dame, seriez-vous en train de languir pour un jeune homme qui n'est pas venu ce soir? Attention, cela pourrait me vexer..."
Sa phrase était bien évidemment sur le ton de la plaisanterie. Il lui avait cependant trouvé une expression profonde qu'il n'arrivait pas à comprendre.
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| | | Elönia Aziel'DaAdministratrice Charmeuse ¤ Courtisane désabusée ¤
Nombre de messages : 2865Age : 22 ansClan : Résistance Fonction : Noble Date d'inscription : 07/04/2009
| Sujet: Re: Voulez-vous danser avec moi ce soir ? [Pv*] Mer 31 Mar 2010 - 17:25 | |
| Elönia écoutait le Capitaine Embral'Denh lui faire part de ses occupations journalières. Légèrement choquée par le langage peu châtié de son cavalier, elle mit quelques instants avant de comprendre ce qu'il voulait dire par « les joies d'une bonne cuite ». L'évocation de la taverne lui permit d'éclairer sa lanterne. Lorsqu'il fit référence à la fugue pour partir s'amuser, elle ne put s'empêcher d'afficher un large sourire. Si la jeune femme ne s'était pas amusée à faire le mur, elle serait certainement bonne à enfermer définitivement au jour d'aujourd'hui. Ses petites escapades ne s'étaient pas toutes bien terminées, mais dans l'ensemble, alors que sa famille traversait des moments de crise, Elönia avait réussi à sortir et à s'amuser un peu dans le dos de sa chère maman, sans qu'elle ne s'en rende compte.
L'évocation de la guerre lui ôta son sourire. Qui disait guerre disait mort et elle détestait bien cela. Elönia était égoïste, elle le savait, mais le malheur des autres ne lui faisait pas, toujours, plaisir. Au contraire, si le monde entier pouvait être heureux, et elle la première, elle serait comblée. La jeune femme ne fit pas attention à la dernière remarque du Capitaine, l'esprit envahi d'images terribles, envahi par la peur de la guerre et ses conséquences. Pourtant, elle n'avait pas le droit de se plaindre, elle en était consciente. Ce n'était pas elle qui allait partir se battre sur les champs de bataille pour sauver sa vie et pour la gloire de sa race. Lenhar Embral'Denh qu'elle côtoyait ce soir serait peut-être mort d'ici quelques jours... Il en était de même pour Maza le soldat qu'elle avait rencontré la semaine dernière et pour tous les militaires de la glorieuse armée du Souverain Ombre. Cette idée lui glaça le sang. Mais elle devait s'efforcer de faire bonne figure et de chasser de son esprit ses pensées malsaines.
Lors du changement de danse, la jeune femme s'efforça de paraitre plus joyeuse, plaisantant au creux de l'oreille de son cavalier, avant de se taire et de profiter tranquillement de la valse. Silencieuse, elle espérait que le Capitaine était en train de passer un bon moment et qu'il n'avait pas accepté son invitation juste pour lui faire plaisir... Flattée et rassurée par son compliment, une fois la danse achevée, elle afficha un petit sourire malicieux : en effet, si toutes les cavalières du jeune soldat sortaient de tavernes peu fréquentables, Elönia était bien persuadée d'être la meilleure danseuse qu'il ait connu !
«Des Ombres bien plus émérites que vous ? Je n'en sais rien, mais je peux vous certifier qu'aucun Ombre ne m'avait accompagné en aussi mauvais état que vous ! Alors, je ne peux faire des comparaisons... »
L'invitant à quitter la piste, Lady Aziel'Da prit le bras du Capitaine qui l'emmena dans un coin tranquille de la pièce. Sa jambe le faisait certainement souffrir mais cela ne l'empêcha pas de boire et de proposer à la jeune femme de l'accompagner, ce qu'elle fit avec plaisir. Seulement, sa dernière question la perturba un peu...
« Non je n'attends aucun jeune homme, pour la bonne raison qu'aucun jeune homme ne m'attend. Le seul qui pourrait m'intéresser se moque royalement de moi... C'est bien le cas de le dire ! »
Finissant sa coupe d'une traite, elle maudissait son interlocuteur d'avoir fait référence à son Roi. Une semaine et demie s'était écoulée depuis leur dernière rencontre ! Une semaine et demie ! Elönia attendait jour après jour qu'il la fasse appeler, mais rien ne venait. Et son père qui ne faisait toujours pas avancer les choses ! Cette interminable attente devenait pesante. Elle qui était si solide perdait, peu à peu, confiance en elle. Pourquoi de nombreux hommes tombaient facilement sous son charme alors que le Roi semblait tellement insensible ? Il avait l'embarras du choix, certainement, mais Elönia avait beau réfléchir, elle ne trouvait pas qui à la cour, pouvait lui faire de l'ombre ! Toujours contrariée, elle saisit une nouvelle flute avant d'y tremper ses lèvres puis de la vider entièrement.
Posant son regard sur le Capitaine, elle l'observa de haut en bas durant quelques secondes. Elle allait lui dire, avec tout le culot dont elle était capable, qu'il n'avait aucune raison de se vexer, car il rivalisait aisément avec tous les damoiseaux de la cour, mais l'arrivée de sa mère l'en empêcha :
« Elönia, nous rentrons ! Ne traine pas trop. »
Se contentant d'un simple hochement de tête en guise de réponse, Elönia la regarda s'éloigner avant de saisir une nouvelle coupe. |
| | | Lenhar Embral'DenhOmbre des Ombres
Nombre de messages : 370Age : 27 ansClan : Ombre- RésistantFonction : Capitaine des FantassinsDate d'inscription : 03/03/2010
| Sujet: Re: Voulez-vous danser avec moi ce soir ? [Pv*] Lun 5 Avr 2010 - 20:34 | |
| Lenhar ne s'attendait pas au fait qu'à sa malicieuse phrase, la jeune fille réponde aussi sèchement, en pinçant les lèvres. Il chercha, dans ses mots, la réponse muette à la question posée. Qui pouvait-elle bien attendre pour ainsi paraître vexée et contrite par une simple plaisanterie? Quelqu'un qui se moquait royalement d'elle...Dans sa petite cervelle de capitaine habitué aux phrases tarabiscotées des prisonniers lors d'interrogatoire, il finit par émettre une hypothèse, qu'il se garda bien de dire à haute voix. La jeune fille avait-elle des intentions envers le monarque des Ombres? Bon sang, mais qu'avait-il, cet être gentil et timide, qui n'arrivait qu'à peine à regarder son chef des armées et ses capitaines droit dans les yeux, pour pouvoir ainsi attirer autant de jeunes femmes? La réponse était tellement évidente que Lenhar ne put s'empêcher de sourire doucement, alors que sa cavalière vidait sa coupe de champagne à une vitesse impressionnante: Morzan était tout simplement le roi. Il avait un pouvoir total sur le peuple des Ombres, des privilèges et une grande influence. Bref, tout ce qu'il fallait pour charmer une jeune femme noble en quête de grande vie, et curieuse de connaître la jouissance du pouvoir.
Le capitaine voyait bien que Lady Aziel'Da était bien embêtée, d'autant plus qu'elle bu d'un trait une nouvelle coupe de champagne. Comme à son habitude, un de ses sourcils se leva. Il avait ce tic depuis si longtemps quand il était étonné ou désabusé qu'il ne s'en rendait même plus compte. Mais tout de même, cette petite avait une sacrée descente!! Il se demanda vaguement s'il l'avait réellement vexée, et se surpris à avoir quelques remords. Et bien quoi, pour une fois qu'il trouvait quelqu'un avec qui parler en soirée, danser convenablement, et même s''amuser un peu! Il attendit poliment qu'elle reprenne la parole et, pour tout dire, n'osait pas la prendre en premier de peur qu'elle ne s'en fâche. Il la surprit alors à le détailler de la tête aux pieds. Quoi, il avait la démarche bancale? Il baissa les yeux et considéra ses hanches, qui semblaient encore tenir parfaitement le coup. Il tâta discrètement sa plaie de son coude, et ne ressentit qu'une douleur sourde. Satisfait, il se dit qu'il irait faire un stage de premiers secours chez les Amazones dès qu'il en aurait l'occasion.
La jeune femme sembla prête à prendre la parole, et Lenhar reporta toute son attention sur elle, ne se rendant pas compte que la noble mère de sa cavalière venait vers eux. Quand il se rendit compte de sa présence, elle déclara à Elönia qu'elle se retirait avec son mari. Sans attendre de réponse orale, et voyant sa fille hocher la tête, elle se retira, alors que la jeune Ombre s'emparait d'une nouvelle coupe. Lenhar secoua doucement la tête, et arrêta le geste de la jeune fille qui allait commencer à boire.
"Allons allons! Ne noyez pas vos soucis dans l'alcool. Vous allez vous rendre malade, par la suite. Et puis, l'alcool fait grossir, c'est bien connu. Vous ne voudriez pas perdre votre jolie taille, mademoiselle?" conclut-il avec un clin d'oeil.
Il posa lui-même sa chope d'hydromel bue à moitié et la coupe de champagne sur le plateau d'un page qui passait par là, et qui ne comprit d'ailleurs pas trop d'où diable sortaient ces deux nouvelles coupes (et bien oui, Lenhar est leste, et le page petit. Et peut-être pas très débrouillard non plus.) Puis, il prit la main de sa cavalière et l'entraîna à nouveau sur la piste; en effet, les musiciens avaient terminé leur pause et s'étaient remis à jouer.
Par un hasard bienheureux, il s'agissait d'une de ses valses préférées, une valse sur laquelle il avait tant dansé qu'il connaissait chacune des parties, aussi bien lentes que rapides. Il trouvait à sa cavalière un air mi-figue mi-raisin, comme si elle était heureuse de danser avec lui, mais une expression légèrement cynique lui restait, et ne voulait pas s'en aller de son joli visage. Elle dansait sans réfléchir, comme si elle voulait totalement décompresser. Sauf que Lenhar n'aimait pas voir les filles qu'il côtoyait tristes. Il n'aimait pas voir la tristesse des autres, car elle lui rappelait la sienne. Il n'aimait pas la tristesse des femmes, car alors il pensait à sa mère, et de son veuvage. Il prit alors la parole, lors d'un mouvement assez rapide, et la tint plus contre lui pour qu'elle puisse entendre sa voix hachée par la concentration et la volonté de suivre le rythme et de ne plus lui marcher sur les pieds.
"Allez, Lady, ne me tenez-pas rigueur de cette petite phrase... Vous êtes venue ici pour vous amuser, non?Et bien, amusez-vous, détendez-vous, ne pensez plus à qui que ce soit... Pour l'instant, peu importe le passé, le futur, les caractères et ambitions, nous sommes en train de danser, et c'est bien suffisant, n'est-ce pas? Pour que votre sourire fleurisse à nouveau? Libérez-vous de ce cynisme qui vous colle depuis quelques minutes..."
Il lui laissa un peu plus d'espace, alors qu'elle le considérait. Après un léger silence, et alors qu'un dernier mouvement, bien plus lent, de la valse commençait, il se pencha à son oreille, voyant bien que personne ne les observait, ni ne les jugeait. On n'était jeune qu'une fois.
"Pour cette soirée, laissez-moi être votre "roi", hein? Je ne suis pas un chevalier servant, ni un homme plein de pouvoir, mais pour le moment, juste maintenant, je parviens peut-être à vous faire oublier un peu vos soucis...Non? Et puis, si ce n'est pas le cas, et bien j'espère que vous garderez comme moi un agréable souvenir de cette soirée..."
A quoi bon les mots, de toute manière? Elle connaissait aussi bien que lui leur maniement, mais comprendrait toute seule qu'il essayait de lui sortir ses soucis de la tête. Il pouvait affirmer sans crainte qu'elle savait même mieux parler que lui, question "langage de cour"...
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| | | Elönia Aziel'DaAdministratrice Charmeuse ¤ Courtisane désabusée ¤
Nombre de messages : 2865Age : 22 ansClan : Résistance Fonction : Noble Date d'inscription : 07/04/2009
| Sujet: Re: Voulez-vous danser avec moi ce soir ? [Pv*] Mer 7 Avr 2010 - 14:40 | |
| Les yeux plongés dans un nouveau verre d'alcool, la jeune femme se demandait si elle n'avait pas déjà assez abusé de ce délicieux nectar pour ce soir. Elle allait reposer sa coupe, maîtrisant sa colère et retrouvant sa raison, lorsque la dernière remarque du Capitaine, concernant justement l'alcool, poussa Elönia à garder cette coupe en main. Comme par provocation, elle finit son verre, non sans difficulté, avant de narguer du regard le jeune ombre. La morale, elle y avait droit tous les jours, alors elle n'avait pas besoin de cet homme pour lui dire quoi faire ou non. Les donneurs de leçons, elle en avait assez.
« Je croyais pourtant que les joies d'une bonne cuite étaient merveilleuses ! »
Il ne lui laissa pas le temps de poursuivre, l'entrainant de nouveau sur la piste de danse, comme elle l'avait fait auparavant. Préférant se taire, Elönia essaya une nouvelle fois de se calmer. Bon sang ! Pourquoi lui avait-il parlé du Roi ? Il ne lui avait pas exactement parlé de son penchant pour le Monarque, mais plutôt de l'attente qui se lisait sur son visage. Elle perdait son sang froid et laissait visiblement trop paraître ses émotions. Où était donc passée l'Elönia qui affichait un sourire de façade inviolable en permanence ? Finalement, Elönia pensa que ce n'était pas elle qui avait un problème, mais le Capitaine qui avait un don. Peut-être était-il doué en psychologie humaine simplement.
Se sentant soudainement faible, la jeune femme réussit à rester droite, même si son dernier pas laissait à désirer. Fatiguée, mais aussi atteinte par l'alcool, elle hésita un instant à quitter la piste de danse. Malheureusement, disparaitre au beau milieu d'une valse n'était pas le moment le plus approprié. Son honneur lui criait d'attendre la fin de ce morceau pour sortir, comme toutes grandes dames qui se respectaient. Seulement, elle enchaîna les catastrophes. Sa colère refoulée était de retour sur le devant de la scène et une nouvelle fois, à cause des remarques de ce cher Capitaine. Il se voulait pourtant plaisant et attentionné, mais Elönia était beaucoup trop éméchée et contrariée pour s'en rendre compte :
« Être mon Roi ?! »
Elle avait presque hurlé cette phrase, arrêtant même de danser avant de se rendre compte que tous les regards commençaient à se tourner vers Lady Aziel'Da, toujours si charmante, qui tombait pourtant dans une décadence flagrante. Se reprenant, elle tenta d'entrer une nouvelle fois dans la danse, mais ce ne fut pas une réelle réussite. Trop chamboulée certainement pour réfléchir, elle s'en voulait de lui être accessible comme un livre ouvert, comme une vulgaire femme du peuple affamée et sans saveur. Avait-il compris qu'elle visait le Roi simplement en la regardant ? Cette remarque était-elle une coïncidence ? Ou avait-il entendu des rumeurs la concernant ? Trop de questions l'envahirent, sans qu'elle ne réussisse à trouver de réponse.
« Mon Roi ! Reprit-elle de plus en plus en colère.»
Elle s'arrêta alors une nouvelle fois de danser avant de s'incliner dans une révérence maladroite.
« Majesté ! En quoi puis-je vous être agréable ? »
Cette soirée aurait vraiment pu être sympathique si son cavalier ne s'amusait pas à remettre de l'huile sur le feu en permanence. Le faisait-il exprès ou était-il simplement stupide ? Oui elle aurait pu s'amuser, oui elle aurait pu oublier pour une soirée, mais visiblement Lenhar Embral'Denh, qui fréquentait trop les tavernes malfamées pour la comprendre, ne connaissait rien des femmes ambitieuses blessées dans leur honneur !
Plus éméchée qu'elle ne le croyait, sa tête commençait à tourner de plus en plus : Elönia perdait pied. Elle n'avait quasiment rien bu pour les puristes de la boisson, mais pour une jeune femme qui se contentait d'une coupe par soirée et qui avait voulu faire la maligne, la quantité absorbée était suffisante pour en sentir les effets. Trois verres et elle commençait à divaguer. S'accrochant soudainement au Capitaine pour éviter de tomber, elle cessa son petit jeu. Visiblement, le jeune homme qui n'était pas dénué de tout bon sens, compris son embarras et l'entraîna une nouvelle fois hors de la piste.
« J'étouffe ! Murmura t-elle »
Toujours accrochée au bras de son partenaire, Elönia réussit à l'attirer hors de cette pièce, dans un couloir, où la fraicheur était telle qu'elle ne put retenir un éternuement. Cette sortie agit quand même radicalement sur ses bouffées de chaleur, mais pas sur sa stupidité. Oui, elle avait été stupide. Elle venait de se ridiculiser devant le Capitaine et peut-être même devant toute la salle en prenant la mouche comme une enfant ! Elle avait été trop impulsive, mais également trop orgueilleuse comme à son habitude. Ne pouvait-elle donc pas accepter l'aide du Capitaine et ses compliments sans broncher et le remercier d'un simple « merci » au lieu de vouloir jouer à la grande dame de la cour qui n'avait besoin de rien ni de personne ? La vérité était qu'Elönia se sentait seule ce soir. Son cœur était vide de celui qu'elle désirait, mais masquer cette solitude commençait cruellement à être pesant. Pourtant, le Capitaine lui avait tendu la main et comme il lui avait fait remarquer, il pouvait être son Roi pour cette simple soirée, devenu fiasco, alors pourquoi refuser ? Mais la stupidité d'Elönia rendait une fois encore les choses plus difficiles qu'elles ne l'étaient déjà.
« Je suis désolée... Souffla t-elle. Je suis une imbécile, veuillez me pardonner. »
Elle se sentait mieux. Ses légers vertiges avaient disparu, même si elle se sentait toujours altérée par l'alcool. Se collant contre le mur froid, elle entendait les musiciens dans la salle des banquets jouer, mais le couloir, lui, était des plus silencieux. Elle n'avait pas fait attention par où ils étaient sortis, elle avait emprunté la première porte que le soldat lui avait ouvert sans chercher à comprendre, mais visiblement, ils ne se trouvaient pas dans un endroit très fréquenté. C'était mieux ainsi.
«Je suis désolée. Reprit-elle à nouveau. Quelle femme pitoyable je dois faire ! Je suis vraiment désolée. Si vous voulez partir je ne vous en voudrais pas...»
Il était difficile de croire ce soir qu'Elönia Aziel'Da était une femme qui avait horreur de s'excuser. Pourtant, c'était ce qu'elle faisait, en lui demandant pardon et en prenant ses mains dans les siennes.
« Mais si vous voulez rester, je veux bien essayer de me faire pardonner...»
En disant cela, elle serra plus fort la main du Capitaine, sans peut-être vraiment sans rendre compte. |
| | | Lenhar Embral'DenhOmbre des Ombres
Nombre de messages : 370Age : 27 ansClan : Ombre- RésistantFonction : Capitaine des FantassinsDate d'inscription : 03/03/2010
| Sujet: Re: Voulez-vous danser avec moi ce soir ? [Pv*] Dim 11 Avr 2010 - 14:01 | |
| Lenhar ne comprit pas trop la réaction de sa partenaire. L'alcool semblait avoir quelque peu obscurci sa raison. Elle semblait entre la colère et l'hystérie, lui hurlant presque à la figure. Quelques invités se retournèrent, contrariés. Qui diantre pensait-elle être pour agir ainsi, devaient-ils penser. Lenhar eu un regard mauvais pour ceux qui les regardaient, et les yeux noirs du Capitaine convainquirent les curieux de retourner à leur danse. Pendant ce temps, Elönia était toujours aussi troublée, et réagissait n'importe comment. Elle se reprenait, cambrée, et continuait la danse en décuplant sa grâce, puis l'instant d'après elle défaillait dans ses bras. Lenhar ne savait pas vraiment quoi faire. Il considéra que beaucoup d'invités étaient déjà partis. Mais la Lady semblait être de plus en plus troublée, et n'arrêtait pas de changer de ton. A un moment, elle s'écarta vivement de lui, et esquissa une révérence. Avec un peu de chance, les gens croiraient qu'ils avaient terminé la danse. A ce moment, le Capitaine devait gérer en même temps le moral de sa partenaire qui en avait pris un coup, et celui de protéger sa réputation.
Quand soudain, elle s'affaissa presque dans ses bras, murmurant "j'étouffe", Lenhar cru qu'il allait paniquer. Il repris cependant bien vite les choses en main. Il ne fallait surtout pas montrer qu'elle avait un problème. Ne pas montrer qu'elle se sentait mal et surtout, ne pas faire croire qu'ils pouvaient être proches. Mais bon, pour le moment, il était surtout important de prendre soin d'elle. Elle tentait de le mener hors de la salle de bal, et il sentit qu'elle le faisait presque par instinct. Il décida de l'aider, et demanda rapidement à un petit page qui passait de les mener vers l'appartement de Lady Aziel'Da. Le page lui jeta un regard suspicieux. Il soupira, se tint droit, dominant le page de près de trente centimètres, et gronda:
"Obéissez, page. Vous ne voudriez pas que, par votre manque de vivacité, Lady Aziel'Da défaille en plein public, n'est-ce pas?"
Le petit garçon déglutit, et s'exécuta rapidement. Il les mena à travers quelques couloirs, Elönia pesant de plus en plus sur son bras. Il finit par leur ouvrir une porte, et ce fut une pièce vaste, chauffée par un bon feu, et pleine de couleurs, décorée avec goût, qui les accueillit. Un couloir frais empli de porte-manteaux précédait la pièce principale, que l'on voyait un peu plus loin. Elönia parvint à se poser, et posa son front sur le couloir. Il faisait effectivement bon dans la pièce, mais beaucoup moins chaud que dans la salle de bal. Elle semblait faible, défaillante, mais tentait de reprendre ses esprits. Lenhar ne put que la respecter encore plus; plus d'une se serait tout simplement laissée aux vapeurs de l'alcool. Mais elle ne semblait pas en état d'ébriété; et seulement quelque peu éméchée. Elle avait toujours des propos cohérents, mais qui troublèrent Lenhar. Elle s'excusa de son comportement plusieurs fois, ce qui ne lui semblait pas habituel. On aurait plutôt dit qu'elle était apte à mourir plutôt que de s'abaisser à s'excuser. Et de plus, plusieurs fois!! Mais ce fut la suite qui le choqua presque.
"Mais si vous voulez rester, je veux bien essayer de me faire pardonner..."
En disant cela, elle avait pris ses mains et semblait s'y accrocher, désespérément, comme un naufragé s'accroche à une corde. Elle avait honte d'être ainsi devant lui, mais en même temps désirait qu'il restât à ses côtés. Avait-elle quelque chose à se reprocher? Il fut soudain contrit et désolé de l'avoir mise dans cet état, car c'était entièrement sa faute. Elle semblait au bord d'une crise de nerfs, qu'elle n'aurait pas eu sans les vapeurs de l'alcool. Il jugea bon de rester auprès d'elle, afin que cette conversation ne soit connu de personne d'autre, et que sa réputation ne soit pas entachée. Il se rendit soudain compte que le jeune page les regardait. Un frisson glacé parcourut son échine. Il ne fallait pas que le jeune garçon ai vu cela. Les interprétations qu'ils pouvait alors faire étaient très douteuses, le Capitaine n'en doutait pas. Il enleva très doucement ses mains de celles de la Lady, lui soufflant très doucement qu'il revenait dans l'instant. Il s'approcha du jeune page, et se pencha vers lui, chuchotant au petit garçon.
"Lady Aziel'Da est un peu malade, et elle n'aurait pas du venir à la fête ce soir. Elle ira bien mieux demain, mais pour le moment, elle a besoin d'un ami. Je vais m'occuper d'elle, mais je voudrais que tu comprenne qu'il serait très fâcheux pour elle que tu interprète mal cette situation. Elle est gentille, Lady Elönia, n'est-ce pas? Tu ne voudrais pas que tout le monde la regarde en se moquant d'elle, parce que tu as répété ce que tu as vu, n'est-ce pas? Allez, vas-t-en, je me charge de tout, d'accord?"
Lenhar avait usé de toute la douceur et le charisme possible pour convaincre le petit garçon, qui hocha la tête gravement, et se retira sans bruit. Le jeune homme retourna près de sa "malade"; elle semblait affaissée, et il espéra vivement qu'elle ne se mette pas à sangloter. En arrivant près d'elle, il sentit qu'elle cherchait ses mains. Il lui pris délicatement les siennes, blanches et fines, mais alors fébriles et tendues. Elle chuchotait continuellement des excuses, ne pouvant plus faire autre chose. Lenahr se pencha un peu pour chuchoter, afin qu'elle l'entende bien.
"Qu'avez-vous à vous reprocher, gente dame? Si vous êtes dans cet état, c'est uniquement ma faute. Je dois certainement en conclure que j'avais raison quant à notre Seigneur. Mais vous devez savoir aussi bien que moi que ce jeune homme a un caractère tel qu'il choisira d'épouser seulement l'élue de son coeur. Vous pourrez l'être, lais peut-être ne le serez-vous pas. J'ai une question. Êtes-vous certaine de l'aimer? Désirez-vous l'épouser uniquement par convoitise? Peut-être n'avez vous que peu de considération pour l'amour... Enfin, je ne sais."
Il la fit s'assoir dans un bon fauteuil devant la cheminée, et attendit qu'elle parle un peu pour se soulager. Le feu formait d'élégantes arabesques d'ombres sur son visage fin et fier, actuellement rongé par la honte d'être dans un tel état. Elle refusait tout simplement le fait de pouvoir être vaincue par l'alcool. A tout hasard, Lenhar jeta un coup d'oeil dans la pièce et avisa des pots de chambre. Il soupira. On ne savait jamais comment quelqu'un pouvait réagir à de l'alcool et une déprime. Au cas où, il y avait de quoi s'occuper d'elle. La jeune femme n'était pas très claire, et Lenhar sentit son coeur se serrer devant l'être fragile qui se dévoilait sous l'armure d'orgueil qu'elle avait bâti autour d'elle. Chaque être avait ses forces et ses faiblesses. Il se sentit soudain très triste pour elle. C'est lui qui l'avait menée à cet état. Plus il se le répétait, plus cette idée lui minait le moral.
Alors qu'elle continuait de parler, qu'il entendait cette voix chargée de confiance en soi se briser en s'ouvrant à quelqu'un, il fut miné par les remords. Il y a certaines personnes que l'on aimerait jamais voir tristes. Lenhar essayait de ne jamais montrer ses humeurs à ses soldats, pour ne pas déteindre sur eux. Et bien là, Elönia versait sa tristesse et sa frustration dans Lenhar comme on transvase de l'eau entre deux récipients. Puis, à un moment, il n'en put plus, et doucement, la pris dans ses bras, comme on prendrait un enfant pour qu'il arrête de pleurer, comme on enlacerait une femme pour revoir son sourire. Il savait que ce n'était pas bien. Mais au point où on en était, qu'importait l'étiquette, la cour, la guerre. On avait le droit de se concentrer sur une seule personne, quelques fois. La suite par ici mes petits =D |
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