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Melindaë Gordonian Fille de la Lune
Nombre de messages : 201Age : 36Age : 33 ansClan : NeutreFonction : Ancienne Grande PrêtresseDate d'inscription : 06/06/2008
| Sujet: Une rencontre imprévue [Idril] Dim 24 Aoû 2008 - 17:16 | |
| Troisième jour, Neuvième semaine de l'an 835, Dans la matinée... En ce matin du troisième jour de la neuvième semaine de l’an 835, une vague de froid s’était déversée sur le Gwendir. De lourds nuages ténébreux s’étendaient dans les cieux et des petites gouttes fines commencèrent à tomber sur Sudorna. Le doux clapotis de l’eau contre les vitres réveilla Melindaë, qui dormait d’un sommeil léger ces temps-ci.
Les nuages sont-ils donc aussi tristes que mon cœur… se dit-elle, mélancolique.
Le Soleil venait à peine de débuter sa course. La jeune prêtresse se leva doucement, puis se rallongea dans ses draps, tremblotante. La température extérieure était si basse, qu’elle préféra retourner au chaud dans son lit. Mais, ce matin là, elle avait une mission : rendre visite à la prêtresse amazone, Lindra Naelind. En effet la jeune prêtresse avait pris pour habitude de rendre visite à ses confrères et consoeurs le plus souvent possible, bien qu’eux, n’en fassent pas autant… Résolue à se rendre à Eralo, elle se releva, et sortit du lit. L’air de la pièce était aussi frais qu’à l’extérieur. Le feu de sa cheminée s’était éteint durant la nuit. Elle le ralluma tant bien que mal, y fit bouillir une marmite pleine d’eau qu’elle déversa ensuite dans une baignoire en porcelaine. Etre prêtresse lui offrait certains privilèges, comme celui d’avoir un mobilier assez luxueux. Etant ecclésiastique, elle a bien entendu fait vœux de pauvreté et dépensait l’argent pour s’acheter le plus strict nécessaire et en cas de force majeure. Les meubles étaient donc des dons, faits par les familles les plus riches de Sudorna, afin de s’attirer les bonnes grâces de la prêtresse, et bien évidemment de Mani, le dieu des Druides. Melindaë resta plus d’une heure dans son bain, dans lequel elle avait versé quelques huiles naturelles. La jeune femme délectait ces moments de détente où elle pouvait tout oublier, et ne penser qu’à son bien être. Rassasiée de ces instants de béatitude, elle sortit de son bain, et s’enveloppa dans des draps de bain secs et chauds. Puis elle se para de sa traditionnelle robe de satin noir. Le noir… La seule couleur qu’elle s’obligeait à porter depuis la mort de son Amandil… Soudain, un flot de souvenirs remonta de sa mémoire, et des larmes coulèrent sur ses joues. Cela faisait deux ans à présent qu’elle portait le deuil. Un deuil beaucoup trop long pour une jeune femme… Oui, mais voilà… Elle l’aimait toujours, et ne souhaitait pas qu’il parte dans l’au-delà. Prolonger le deuil lui donnait l’impression que l’esprit de son Amandil était toujours là, auprès d’elle. Bien qu’elle sût que les âmes devaient passer de l’autre côté, elle n’arrivait pas à s’y faire. Sans lui, elle n’était plus… rien.
Melindaë termina de se préparer. Elle démêla ses cheveux et passa un léger baume sur sa peau afin d’éviter les gerçures et autres caprices du froid. Puis, elle enfila sa cape sombre, et se dirigea vers la porte d’entrée de sa chambre. Elle posa sa main sur la poignée, et se stoppa net. Son regard fixait la claddagh qu’elle portait à l’annulaire droit. Un cadeau de son Amandil… Elle sortit de ses pensées et quitta la pièce en claquant la porte. Elle avait pris sa décision : elle se rendrait aux Falaises Argentées avant d’aller voir la prêtresse Lindra.
Elle se dirigea donc vers les écuries. Plusieurs chevaux avaient déjà été sellés par les palefreniers du Bastion. Elle salua les ouvriers puis leur emprunta un des destriers. Le jeune étalon était originaire des Plaines de Fazor et était donc robuste et rapide. Il permit à Melindaë d’atteindre les falaises en quelques minutes. Arrivée à destination, elle descendit de cheval, et s’agenouilla au bord des falaises. Un terrible orage avait débuté son concert symphonique. Un terrifiant tableau se dressait sous les yeux de la prêtresse. Des éclairs déchiraient le ciel, le tonnerre grondait dans l’air glacial, les flots se déchaînaient, rendant la mer blanche d’écume. Mais ce spectacle ne semblait pas l’intimider. Après avoir prononcé plusieurs prières funestes, Melindaë, d’un geste vif, inversa le sens de sa claddagh, couronne vers l’extérieur. Elle tendit sa main ornée en direction du ciel et murmura d’une voix sereine :
Paix à ton âme mon Amandil… Je ne t’oublierais jamais.
La jeune prêtresse resta agenouillée encore quelques instants, puis se remit en selle. Elle était soulagée et tranquille. Son cœur avait retrouvé la paix qui lui avait été retirée, il y a deux ans de cela…
Le jour était à présent complètement levé. Melindaë, malgré les tumultes de la matinée, n’en avait pas pour autant oublié sa mission. Elle se rendit donc au portail du temple, moyen le plus rapide pour se rendre sur les terres des Amazones. Aidée de deux novices, elle actionna le portail, qui la transporta en quelques secondes dans le temple de Freyja. Celui était vide. Pourtant, il y a quelques jours, Melindaë avait envoyé un émissaire afin de prévenir la prêtresse Lindra Naelind de sa visite. Décontenancée, elle alla s’asseoir sur un des bancs vides du temple, et attendit qu’on vienne l’accueillir. [HJ : Hum, pas extra… Ma Muse est en vacances T_T]
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| | | Idril CalafasSouveraine Colérique ¤Petit Lardon de Léander¤
Nombre de messages : 3012Age : 20 ansClan : RésistanceFonction : Reine des AmazonesDate d'inscription : 10/02/2008
| Sujet: Re: Une rencontre imprévue [Idril] Lun 25 Aoû 2008 - 21:30 | |
| Le grincement des roues de la calèche et le claquement des sabots contre la route furent les seuls bruits qui furent entendus durant la course menant Idril au temple. Les deux gardes qui étaient installés dans la petite voiture n'osaient parler, de peur de déranger leur Reine qui était particulièrement silencieuse depuis qu'elle avait quitté le Palais. Ses traits semblaient graves et son regard était comme perdu. Une certaine mélancolie s'y était reflétée, depuis leur départ. Elle observait, par l'orifice qui faisait office de fenêtre, le paysage qui défilait sous ses yeux. La cité d'Eralo se dessinait petit à petit, dans les grandes étendues, succédant aux plaines sauvages. Il était tôt, mais la ville fourmillait déjà d'activités. Le marché quotidien avait commencé, et de nombreux marchands et clients échangeaient les dernières nouvelles, tout en parlant affaires ... La calèche passa plutôt inaperçue, Idril ayant veillé à ce qu'on lui prépare une voiture d'apparence modeste pour ne pas être reconnue. L'objet de sa visite était purement personnel et elle ne voulait pas traiter d'autre chose pour le moment.
Azeleen. Ce nom résonnait toujours dans l'esprit de la jeune Reine. Elle était convaincue que l'amazone à la chevelure flamboyante serait une précieuse alliée, maniant aussi bien la rhétorique que la lame. Elle parlerait d'elle à Elea, à son retour. Pour l'heure, le temple était désormais disponible à la vue du cochet. Il ne leur fallut que quelques minutes pour l'atteindre. La voiture s'arrêta et le garde assit aux côtés du conducteur descendit le premier pour ouvrir la porte à sa Reine. Cette dernière sortit de la calèche, aidée par le premier garde et suivie par les deux autres. Ils gagnèrent rapidement l'escalier du temple et grimpèrent avec rapidité et détermination. Surtout Idril. Lorsqu'ils arrivèrent à la porte, deux jeunes novices les saluèrent et les firent entrer. La jeune femme ordonna à ses gardes de rester sur le pas de la porte, elle avait besoin de se recueillir. Seule. Les trois soldats s'exécutèrent tandis qu'Idril rabaissa sa capuche, avant de se diriger vers le coeur de la maison de Freyja. Elle se tint droite devant l'autel, récitant un psaume de salutations à la déesse, et alluma un bâtonnet d'encens en guise d'offrande. Puis, comme une simple citoyenne, elle retourna dans le fond du Temple et s'assit sur un des bancs destinés aux prieurs. Dans l'antre de Freyja, tous devaient être considérés comme égaux et Idril redevenait pour un temps une simple jeune fille de vingt ans, venue confier ses pensées et ses états d'âmes à la mère de toutes les amazones. D'autres fidèles étaient installés, mais elle n'y fit pas attention, baissant la tête et fermant les yeux. Elle ne vit donc pas qu'une femme d'allure étrangère semblait la regarder avec attention ... Pour le moment, toute son âme était tournée vers Freyja la Bienveillante.
Freyja, mère de toutes les amazones, mon coeur est toujours alourdi par le chagrin et la tourmente. Pourquoi avoir réclamé si tôt la présence de ta fille Ardentia à tes côtés ? Souhaite tu me mettre à l'épreuve ? Je tente d'être forte, mais le fardeau de l'absence se fait plus lourd de jour en jour. Mère me manque, je ne puis te le cacher plus longtemps. Je sais que tu le sais, puissante Freyja. Ton oeil est grand et avisé. Il sait voir la peine de tes enfants. J'aime à croire que mère se plaît aux côté de notre Père, Odin le magnifique. Je suis même convaincue qu'elle m'observe, quand elle en a l'occasion. J'espère que je suis fidèle à ses attentes. Et aux tiennes Freyja. Tes espérances sont grandes pour ce qui concerne tes enfants. Mais comment dois-je mener les amazones à la victoire ? Suis-je dans le droit chemin, grande Freyja ? Que ta Sagesse illumine mon Front ... Sois éternellement glorifiée par tes enfants et que les tiens, jamais, ne te renient.
Idril rouvrit les yeux et elle sentait monter en elle le poids du chagrin. Les larmes affluèrent jusqu'au bord de ses yeux, mais elle se retint de pleurer. Elle avait juré de ne plus pleurer. Ardentia était partie. Le deuil devait être fait. Elle se releva doucement et salua une dernière fois la statue qui trônait au fond du Temple. Elle regagna furtivement l'allée centrale, yeux baissés. Quand elle redressa sa tête, elle se trouva nez à nez avec une femme d'allure étrangère qui la dévisageait. Elle était de taille moyenne et possédait une chevelure et un regard d'ébène. Une aura de bienfaisance et d'humanité entourait la jeune femme qui semblait vouloir parler à l'amazone. Cette dernière resta plantée debout, attendant un signe quelconque de celle qui lui faisait face ... |
| | | Melindaë Gordonian Fille de la Lune
Nombre de messages : 201Age : 36Age : 33 ansClan : NeutreFonction : Ancienne Grande PrêtresseDate d'inscription : 06/06/2008
| Sujet: Re: Une rencontre imprévue [Idril] Ven 29 Aoû 2008 - 16:02 | |
| Melindaë attendit la venue de la prêtresse pendant plus d'un quart d'heure. Lindra aurait-elle oublié notre rencontre... Impatiente, elle se leva du banc et fit quelques pas en direction des chapelles latérales. L'air ambiant était doux et agréable à humer. Les rayons d'un soleil matinale venaient transpercer les vitraux, déployant une multitude de touches de couleur sur les parois et le sol du temple.
La demeure de Freyja s'était vite remplie de pèlerins et autres fidèles venus prier leur bienfaitrice. Tous paradaient dans l'immense déambulatoire qui composait la bâtisse. Melindaë en fit de même. La prêtresse connaissait très bien le temple mais ne se lassait jamais d'y faire un tour. Dans chaque petite lucarne qui bordaient le chemin pavé, se trouvait une statue de Freyja. Qu'elles fussent d'or, d'ivoire ou de pierre, toutes étaient aussi magnifiques les unes que les autres, et témoignaient de l'excellence et de la pureté de ce peuple. Jamais Melindaë n'avait vu de peuple aussi pieux (mise à part les orthodoxes, bien sûr). Bien que son peuple fut dévot lui aussi, il ne mettait pas autant de moyens financiers et matériels dans la célébration du culte de Mani. Navrée de ce constat, la jeune femme retourna s'asseoir à sa place. L'impatience avait laissé place à l'agacement...
Ne tenant plus, elle s'approcha d'un fidèle. C'était une jeune amazone, plutôt pauvre d'apparence. De grands cheveux bouclés légèrement crasseux lui descendaient jusqu'à la taille. Elle était parée d'une simple robe et de sabots boueux. Ses petits yeux noisettes fixèrent Melindaë. La paysanne, étonnée de l'apparence de son interlocutrice, fit un haussement de sourcils et laissa la jeune prêtresse, pantoise. Son agacement monta en flèche. Elle décida alors de se tourner vers un des ecclésiastiques du temple. Elle reconnut un novice, occupée à épousseter l'autel.
Qu'Odin te salue mon Ami, fils de Freyja. Je suis la Grande Prêtresse druide, Melindaë Gordonian, fille de Mani le tout-puissant. Je suis à la recherche de ta Maîtresse, Lindra Naelind. Nous avions une rencontre de prévue pour ce matin. Sais-tu où je puis la trouver?
Le novice salua d'une courbette la jeune femme. Avec un sourire crispé, il apprit à Melindaë que la prêtresse des lieux s'était absentée depuis un petit moment.
Comment ça "un petit moment"? Ta prêtresse ne connaît donc pas la politesse? Ne pouvait-elle m'envoyer quelques pigeons ou autres mammifères capable de m'apporter une lettre de sa part... Pourquoi ajouter encore des tensions quand le Gwendir en est déjà comblé!
Ses tempes battait de colère. Melindaë reprit contenance, et s'adressa à nouveau au novice, devenu pâle de terreur.
Ne t'inquiète point, Novice, Mani m'a doté de la sagesse qu'est la sienne. Ton peuple n'a pas à craindre sa colère contre Freyja... Ecoutes moi jeune homme, je vais te confier une mission. Rapportes les paroles que je vais te confier à ta prêtresse, et dis lui de m'envoyer son avis dans les plus brefs délais. "Les temps sont durs, et nous nous devons, Serviteurs Terrestres, de garder notre calme et notre soutien. Les voix de nos Souverains Célestes sont impénétrables, et ne doivent prendre un quelconque chemin dans cette guerre...".
Melindaë prit congé de l'écclésiastique et alla s'asseoir au fond du temple, afin de méditer quelques instants avant son départ. C'est alors qu'elle vit venir s'asseoir non loin d'elle une jeune femme qui ne lui semblait pas inconnue. En effet, la chevelure blanche argentée, les traits du visage, le maintien du corps, le port de tête qu'elle avait en face d'elle ne lui faisaient penser qu'à une seule et unique personne : la Reine des Amazones, Idril Calafas. La jeune Reine semblait assez mélancolique. Melindaë ne pouvait que la comprendre : la mort de sa mère, les évènements à venir, le destin de son peuple entre ces mains encore si jeune...
Pauvre petite, elle ne mérite vraiment pas ce qui lui arrive...
Melindaë n'avait pas encore pu présenter ses condoléances à la jeune fille. La mort de sa propre souveraine et le couronnement du nouveau roi lui en avait fait oublié que chaque royaume avait aussi souffert de la disparation de l'Ordre des Sept Compagnons Gwendiriens. Quand elle vit l'amazone se diriger vers l'allée centrale, elle décida qu'il était temps qu'elle remplisse son devoir un peu trop tardif. Elle se retrouva vite face à la Reine, qui semblait surprise de cette visite. Melindaë fit une petite révérence avant de se présenter.
Mes salutations, Reine Idril Calafas. Je suis la Grande Prêtresse druide, Melindaë Gordonian. Je suis venue en paix, chez votre peuple, afin d'y rencontrer Lindra Naelind, votre Prêtresse. Mais Mani et Freyja en ont décidé autrement, et ont préféré que l'on se rencontre... Votre Majesté, recevez mes sincères condoléances pour ce drame tragique qui a dû ébranler votre coeur et celui de votre peuple.
Les grands yeux verts émeraudes qui fixaient le regard sombre de Melindaë fit poindre en elle un soupçon de compassion. Si elle l'avait pu, elle aurait pris cette jeune reine dans ses bras. Réconfort et compassion... fut les seules solutions que la prêtresse trouva au chagrin d'Idril.
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| | | Idril CalafasSouveraine Colérique ¤Petit Lardon de Léander¤
Nombre de messages : 3012Age : 20 ansClan : RésistanceFonction : Reine des AmazonesDate d'inscription : 10/02/2008
| Sujet: Re: Une rencontre imprévue [Idril] Mer 3 Sep 2008 - 17:15 | |
| [c'est mauvais ... T_T]
L'élégance de sa toilette et la fierté de son maintien laissèrent supposer Idril que l'étrangère n'était pas n'importe qui. Une haute fonction et du sang noble devaient être ses atouts. La jeune Reine ne fut donc pas surprise d'entendre cette femme se présenter comme la prêtresse druidique. Après qu'elle se soit inclinée pour saluer son interlocutrice, cette dernière en fit de même. Idril était une personne pieuse, respectant les membres cléricaux, quelque soit leur religion ou leur race. Inutile de préciser dans ce cas que l'amazone ne voyait pas en cette prêtresse une ennemie potentielle. Non, tout religieux était un ami pour cette jeune Reine. Lorsque Melindaë expliqua qu'elle était venue rencontrer la prêtresse de Freyja, Lindra Naelind, mais qu'elle était visiblement absente, Idril fut étonnée qu'on ait pas pris la peine de prévenir la visiteuse. Sur un ton d'excuse, elle décida de lui en dire un peu plus :
Nul doute que vous avez fait ce chemin pour rien, noble Dame Gordonian. Vous me voyez navrée qu'on ne vous ait pas averti plus tôt. La prêtresse Lindra est gravement malade et ne peut plus s'occuper des visiteurs ces temps-ci. Elle se repose actuellement dans mon Palais.
Aux condoléances de la prêtresse druidique, Idril sentit son coeur se serrer un peu plus dans sa poitrine. Elle détourna son regard d'émeraude pour observer l'immense statue qui trônait dans le coeur du temple. Freyja la Resplendissante. La sculpture était un magnifique ouvrage représentant la déesse dans son éternelle armure d'or et de rubis, munie de son sabre à la ceinture. Elle arborait un petit sourire et une tête baissée. Humble, elle semblait prête à prendre soin de ses fidèles et à les écouter avec toute son attention. D'une voix qu'elle aurait voulu moins teinté de mélancolie et d'amertume, Idril répliqua :
Nous devons accepter les épreuves que dresse notre déesse devant nous. Elle veille sur nous, que demander de plus ? Mère ne peut qu'être heureuse à ses côtés. C'est ainsi qu'il faut accepter une telle tragédie.
Elle reporta son attention sur la prêtresse Melindaë et lui adressa un petit sourire mitigé. Cependant, en lisant dans ses pupilles, Idril put déceler soutien et compassion. Mais plus loin encore, dans leur éclat brillant, elle crut comprendre que la religieuse avait elle aussi subi ce genre d'épreuve. La perte d'un être cher. L'envie de lui poser la question brûla les lèvres de la jeune femme, mais elle se retint, de peur de paraître déplacée. La pudeur restait un trait caractéristique de la personnalité d'Idril, parfois trop hâtivement confondue avec de l'austérité ou de la froideur. Elle montra de sa main droite la sortie du Temple, tout en demandant :
Que diriez-vous de prendre l'air quelques instants ? Je ne voudrais pas déranger la quiétude de ces lieux par nos bavardages. Et j'aimerais vous parler davantage, Dame Gordonian. Ou peut être préférez-vous ne pas vous attarder et rentrer chez vous au plus vite ?
Dernière édition par Idril Calafas le Dim 14 Sep 2008 - 9:56, édité 1 fois |
| | | Melindaë Gordonian Fille de la Lune
Nombre de messages : 201Age : 36Age : 33 ansClan : NeutreFonction : Ancienne Grande PrêtresseDate d'inscription : 06/06/2008
| Sujet: Re: Une rencontre imprévue [Idril] Sam 6 Sep 2008 - 20:41 | |
| Melindaë apprécia grandement la marque de respect que lui fit la jeune Reine. Elle avait l'impression de retrouver la qualité et le prestige de son statut, un peu trop oubliés ces temps-ci par son peuple et ses confrères. Idril ne sembla interloquée par les dires de Melindaë à propos de l'absence de sa prêtresse. Il lui vint alors à l'esprit que quelque chose de grave pouvait être arrivé à Lindra. Mais si cela avait été vraiment le cas, le jeune novice avec lequel elle s'était entretenue l'en aurait informé. A son grand étonnement, la jeune souveraine lui apprit que la prêtresse amazone était gravement malade depuis quelques temps, et qu'elle avait pris congé de ses fidèles. Abasourdie par cette terrible nouvelle, Melindaë fit un rapide signe de croix vers le ciel, puis ramena toute son attention vers son interlocutrice.
Par Odin! Quelle tragédie! Cette pauvre Lindra ne mérite vraiment pas ce châtiment... Elle qui est si pieuse et dévouée à votre déesse... C'est inconcevable. Si je l'avais su avant, je lui aurais ramené quelques plantes et remèdes dont seules les nymphes ont le secret. Je vous donne ma parole, très chère Idril : dès mon retour à Unae, l'Ordre du Temple brûlera des encens afin que Mani intercède pour la guérison de votre prêtresse.
Melindaë fit un sourire gratitude à la jeune fille. Puis, quand elle lui fit ses condoléances, Idril détourna son regard en direction de la grande et magnifique statue de Freyja la Guerrière. Malgré les sages paroles de la jeune Reine, la prêtresse sentait bien que la douleur était toujours présente, bien que celle-ci tentait au mieux de le cacher. Melindaë fut stupéfaite par le courage de son interlocutrice. Beaucoup de poids pesait sur ces frêles épaules : un peuple, une guerre, un royaume et la mort soudaine de sa mère. Idril était une jeune fille hors du commun, et Freyja veillait de très près sur sa petite protégée. La prêtresse druidique en était persuadée. D'ailleurs, toutes deux, Idril et Melindaë, avaient vécu la même situation : elles avaient perdu soudainement l'être qui comptait le plus pour elles, celui qui détenait leurs coeurs et leurs pensées... En un mot, leur âme soeur.
C'est alors qu'Idril ramena son attention vers la prêtresse. Le regard dans le vague, celle-ci ne s'aperçut pas que la jeune Reine pouvait lire à livre ouvert en elle. Lorsqu'elle reprit conscience, elle vit Idril la fixer. Elle avait l'impression que celle-ci voulait lui poser une question. Mais la jeune fille changea aussitôt d'attitude et proposa à la prêtresse une balade à l'extérieur, afin de lui parler davantage.
J'en serais enchantée votre Altesse. Cela fait bien des années que je ne me suis pas promenée dans votre si belle cité d'Eralo!
Les deux jeunes femmes sortirent en silence. L'air était aussi glacial qu'à Unae. Melindaë rajusta sa cape et enfila son capuchon. Idril et elle empruntèrent alors un petit sentier bordé d'arbres. Seuls le roucoulement des oiseaux et les crissements des souliers sur le sol caillouteux venaient rompre le silence. Gênée par ce calme matinal, Melindaë reprit la parole.
Ainsi, Reine Idril, vous vouliez me parler. Bien, causons. [Toi, un RP mauvais?? Quand les poules auront des dents ma tite Drilou =)]
Dernière édition par Melindaë Gordonian le Dim 14 Sep 2008 - 15:24, édité 1 fois |
| | | Idril CalafasSouveraine Colérique ¤Petit Lardon de Léander¤
Nombre de messages : 3012Age : 20 ansClan : RésistanceFonction : Reine des AmazonesDate d'inscription : 10/02/2008
| Sujet: Re: Une rencontre imprévue [Idril] Dim 14 Sep 2008 - 10:40 | |
| Idril proposa à la prêtresse druidique de continuer leur conversation à l'extérieur, pour ne plus troubler le calme du Temple et les fidèles venus se recueillir auprès de Freyja. Son interlocutrice accepta son invitation, et les deux jeunes femmes se dirigèrent vers l'entrée de la maison divine. La garde de la Reine leur ouvrit la porte et les escorta avec beaucoup de sérieux. Arrivée sur le parvis du Temple, Idril vit Melindaë réajuster son manteau, et elle en fit de même. L'air qui soufflait sur les plaines de Fazor était d'ordinaire froid, en cette saison. D'autant plus que la neige avait envahit les terres amazones. Avant de se diriger vers un petit sentier boisé, l'amazone intima à ses soldats de rester à une distance suffisante afin de ne pas les perdre de vue, mais également afin de ne pas troubler leur conversation. Ces derniers acquiescèrent et la petite troupe se mit en route.
Pendant un temps, seuls les gazouillis des oiseaux et le bruit des pas contre le sol rocailleux vint perturber le silence matinal. Eralo n'était qu'à une distance raisonnable du Temple, mais l'agitation perpétuelle qui y régnait ne parvenait pas encore aux oreilles des deux jeunes femmes. Il était troublant de voir à quel point elles étaient dissemblables : l'une était parée une chevelure d'or, l'autre d'une chevelure de jais ; la première était grande et imposante, la seconde, menue et frêle ; la plus jeune arborait un regard froid malgré des iris chatoyants, la moins jeune affichait un regard doux malgré des pupilles sombres. Seuls l'élégance et le raffinement semblaient trouver leurs origines dans ces deux figures nobles. A un croisement, Idril bifurqua de manière ostentatoire, ne souhaitant pas se rendre dans la cité amazone pour le moment. Leurs pas les menèrent jusque dans les jardins du Temple, fierté de l'ordre ecclésiastique de Freyja. La prêtresse Lindra était particulièrement attachée à cette parcelle de végétation. Au fur et à mesure de leur avancée silencieuse, Melindaë semblait quelque peu gênée par ce calme inhabituel. Ainsi, elle décida de rompre le mutisme qui avait gagné les deux jeunes femmes. Idril esquissa un demi sourire avant de reprendre la parole.
Il est vrai que je souhaitais bavarder avec vous, Dame Gordonian. En ces temps de troubles, nous n'avons que peu d'occasion de recevoir en nos terres les représentants de chaque peuple. Mais aujourd'hui, comme par un merveilleux fruit du hasard, nous nous sommes rencontrées. Je soupçonne les dieux d'y être pour quelque chose.
Elle émit un petit rire cristallin, discret et léger. Il y avait bien longtemps qu'elle ne s'était pas sentie d'humeur à plaisanter. Étrange contraste vu l'état d'esprit dans lequel elle se trouvait avant de rencontrer la prêtresse druidique. Sa confession à Freyja y était sans doute pour quelque chose, mais la présence de Melindaë semblait rassurer la jeune Reine. Elle incarnait enfin une sorte de puissance supérieure sur laquelle Idril pouvait se reposer. Sa fonction de religieuse et son âge mûr semblaient être les caractéristiques nécessaires pour que l'amazone se sente en présence d'une personne pouvant l'épauler. Bien sûr, la présence de Morzan était également un apaisement pour sa tourmente, mais leur rapport était quelque peu différent de celui qu'elle pouvait entretenir avec la prêtresse. La voix de la jeune reine se fit à nouveau entendre :
Quelles sont les nouvelles de Sudorna ? J'ai cru entendre dire que le nouveau souverain n'était pas le prince héritier Nillviem Fenril, mais son cousin Galdor. Est-ce donc vrai ? Je n'ai pas encore eu l'occasion de rencontrer votre monarque, ni de lui porter mes hommages. Les évènements récents se sont enchaînés si rapidement, je dois dire ...
La dernière phrase était légèrement teintée d'amertume et Idril espéra que son interlocutrice ne le remarquerait pas. Chaque peuple avait été confronté à la même tragédie. L'amazone n'avait pas été la seule à perdre un membre de sa famille...
[dizoulée pour le retard ...] |
| | | Melindaë Gordonian Fille de la Lune
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| Sujet: Re: Une rencontre imprévue [Idril] Mar 14 Oct 2008 - 18:52 | |
| [HJ : Bon, ce n'est même plus un retard, c'est un siècle d'attente...dsl =$]Tandis que les deux jeunes femmes marchaient silencieusement, la princesse amazone pris soudainement la direction opposée à la ville. Melindaë lui en était intérieurement reconnaissante. Le calme pouvait parfois avoir des ressources apaisantes, et la prêtresse sentait qu'elle en avait besoin. Après avoir rompu le silence, ce fut au tour de la princesse de s'exprimer. Celle-ci souhaitait en effet discuter avec Melindaë. Elle avait eu dernièrement peu l'occasion de dialoguer avec des personnes extérieures, et ceci lui causait quelques déceptions. Tout comme Idril, Melindaë avait compris que leur rencontre n'était pas le fruit du hasard, et que leurs dieux respectifs devaient avoir leur part de responsabilité.
Je suis de votre avis Reine Idril, les dieux ont décidé de croiser notre destinée. Où souhaite-il donc nous mener...
Ses dernières paroles furent plus adressées à elle-même qu'à son interlocutrice. Melindaë se plaisait souvent à trouver une signification à chaque geste divin. Néanmoins, elle tentait de garder une part de mystère dans les agissements de Mani. Etant un fils d'Odin, il n'avait pas à justifier ses actes. Mais la tentation était trop grande. En tant que prêtresse, peut être cherchait-elle inconsciemment à établir un lien mental avec Mani, et ainsi pouvoir prévoir ses moindres agissements?
Plongée dans ses pensées d'ordre religieux, elle écouta à peine la question d'Idril. Néanmoins elle perçut quelques bribes de mots qui lui permirent de déduire la question de la Reine. Il s'agissait de la succession au trône druide, par Galdor Fenril, le roi illégitime. Melindaë mit quelques temps à répondre, se préoccupant peu de la politique de son royaume. A part le couronnement du Roi et ses visites mensuelles, elle avait peu de rapport avec le nouveau roi, surtout depuis que celui-ci avait rejoint la terreur, et plongé le royaume et ses fidèles dans une profonde frayeur... Après quelques minutes de silence, elle se résolut à répondre à Idril.
Excusez-moi de ma petite absence. Oui, en effet, Galdor Fenril est notre nouveau roi. J'ai eu le privilège de présider la cérémonie de couronnement. Je ne sais pas si nos ministres ont fait le bon choix en le choisissant... Je n'ai pas l'impression qu'il ait... comment dire... les qualités pour être roi. Certes, il a eu tous les enseignements qu'un prince devrait avoir, mais... il est indirectement lié au trône.
Melindaë ne savait pas si elle avait bien fait de confier ses convictions politiques à la Reine des Amazones. Néanmoins, elle avait confiance en elle même si elle ne la connaissait pas autant qu'elle l'aurait souhaité.
Les deux jeunes femmes marchaient depuis un bon moment lorsqu'elles entendirent un croassement sonore. C'était Elendil, le corbeau de Melindaë. Le volatile au plumage jais vint se poser délicatement sur l'avant-bras de sa protectrice, en prenant soin de ne pas égratigner sa peau lactée.
Melindaë, tes fidèles s'impatientent... N'oublies pas qui tu es. Si tu restes trop longtemps en terre amazone, on pourrait t'accuser de trahison.
Oui, Sage Elendil, tu as raison. Retournes à Unae, et préviens mes Novices de mon retour immédiat.
Le corbeau s'envola, et Melindaë se tourna vers Idril.
Veuillez m'excuser, Votre Altesse, mais je dois vous quitter. Ma présence n'a que trop duré, et des esprits malhonnêtes pourraient y voir une insulte envers ma patrie. Je vous fais donc mes Adieux, en espérant vous revoir sous peu et dans d'autres conditions.
Melindaë salua la reine, et repartit en direction du temple de la puissante et divine guerrière, Freyja. |
| | | Idril CalafasSouveraine Colérique ¤Petit Lardon de Léander¤
Nombre de messages : 3012Age : 20 ansClan : RésistanceFonction : Reine des AmazonesDate d'inscription : 10/02/2008
| Sujet: Re: Une rencontre imprévue [Idril] Lun 20 Oct 2008 - 17:02 | |
| Après avoir entendu les interrogations d'ordre politique de la Reine Amazone, Melindaë resta plongée dans une réflexion silencieuse qui ne dura pas très longtemps, mais toujours assez pour permettre à Idril de sentir un léger trouble chez son interlocutrice. Ses impressions furent confirmées par les dires de la religieuse qui se confia sans retenue. Son visage se rembrunit quelque peu, plongeant à son tour dans ses pensées. Qui était réellement prêt à succéder à un monarque aimé, surtout dans une situation de crise comme celle que connaissait actuellement le continent nordique ? Si Galdor ne semblait pas être un bon souverain, est-ce que son cousin l'aurait été davantage ? Est-ce qu'elle même n'était pas sur le point de s'écarter du droit chemin en défiant l'autorité de l'Empereur gwendirien ? Qui pouvait prétendre que le choix de chaque monarque était le bon ? Ou au contraire, une erreur fatale ? Tant de questions qui venaient se bousculer dans l'esprit de la jeune Reine, l'empêchant de trouver le sommeil lorsqu'il était temps de partir pour le monde des rêves. Avait-elle fait le bon choix ? Avait-elle agi pour l'intégrité de son peuple ou simplement et purement par orgueil, colère ou désir de vengeance ? N'était-ce pas plutôt Galdor Fenril qui, en reformulant ses serments d'allégeance, s'était conduit de la manière la plus respectable pour la protection des siens ? Les deux jeunes femmes replongèrent dans un état de mutisme, chacune perdue dans les limbes de son esprit. Le silence fut seulement rompu par le croassement rauque et puissant d'un rapace au plumage de jais qui vint se poser sur l'avant-bras de Melindaë. Les deux êtres semblèrent communiquer mentalement et Idril détourna le regard, comme elle l'aurait fait pour des personnes discutant à haute voix. Il était réputé que les Druides connaissaient le langage animal et l'amazone n'en doutait plus depuis qu'elle avait vu sa Chef des Armées parler à sa monture. Le volatile s'envola finalement et la prêtresse se tourna à nouveau vers son interlocutrice pour lui annoncer son départ. Visiblement, il n'était plus possible en ces temps de troubles qu'un quelconque représentant haut placé reste trop longtemps en territoire ennemi, sous peine d'être accusé de trahison. Idril trouve cela regrettable et entrer dans une phase de suspicions de vaste envergure ne l'enchantait guère. Mais il fallait s'y attendre. Elle poussa un soupir inaudible et adressa un sourire chaleureux à la prêtresse : Vous serez toujours la bienvenue en ces terres, Dame Gordonian. J'espère que vos fidèles ne vous tiendront pas rigueur de votre courte absence. Mes gardes vont vous raccompagner jusqu'au Temple. Votre sécurité est primordiale en ces temps obscurs. Et je n'aimerais pas que votre peuple nous accuse trop hâtivement s'il vous arrivait quelque chose. Que Mani veille toujours sur vous.La jeune Reine s'inclina pour saluer la religieuse qui partait déjà vers le Temple, escortée par l'un des soldats amazones composant la garde personnelle d'Idril. Cette dernière regarda la prêtresse s'éloigner, avec une pointe de regrats dans les pupilles. [RP Terminé] |
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