Prophétie Nordique
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 Drôle de rencontre. [Arvaël *]

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Marcus Graybach
Chef des Armées incompris
Marcus Graybach


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MessageSujet: Drôle de rencontre. [Arvaël *]   Drôle de rencontre. [Arvaël *] EmptyDim 9 Mai 2010 - 14:32

Quatorzième semaine, Jour six.
Matin.
"Mon général! Les fidèles s'entretuent dehors!

Marcus et ses conseillers se retournèrent à l'arrivé brutale du jeune garde. Sa voix résonna encore dans la pièce circulaire et les quelques murmures des hauts dirigeants de l'armée s'étouffèrent dans la surprise et la consternation. Le général interrogea du regard le garçon, apparemment essouflé et légèrement appeuré.

-Les fidèles de Loki et d'Odin s'affrontent près du temple. La rue en est ravagée!"

Les sourcils du général fraichement sorti de prison s'arquèrent, ses prunelles dures fixèrent un moment le garde, puis l'assemblée, et enfin Faël, venait de lui remettre quelques informations pour la plupart très intéressantes. Mais le moment ne s'y prêtait pas. Ces foutus fanatiques venaient de ravager la rue située près du temple et il était de son devoir de mater ces imbéciles qui croyaient encore en l'intervention possible des Dieux dans cette guerre.

"Nous nous reverrons plus tard, Faël, nous discuterons du cas de notre ami."

Prenant au passage quelques gardes montés avec lui, Marcus mena ses soldats au temple. Les sabots des chevaux claquèrent contre les vieux pavés alors qu'un tumulte infernal frappa les oreilles des soldats. On se battait, effectivement.

~ ~ ~
Jour six, Début d'après midi.


"Sa vie me semble bien aisée. Il a des antécédents?

-Il fut difficile durant sa jeunesse et certains lui reconnaissent une certain caractère. Sinon, le principal problème vient de sa mère, c'est une Elfe. Je doute donc de son adhésion totale au combat que nous menons. Et enfin, le plus important ; il est revenu la semaine dernière du territoire Amazone où, semble-t-il, il aurait fait forte impression à la Reine.

-Nos espions sont certains de ça?

-Quelques langues pendues et beaucoups de ragots trainent trop à la cour Amazone et même dehors pour que nos meilleurs éléments n'en tirent pas les meilleures conclusions.

-Très bien. En ces temps, les membres de la cour sont d'une parfaite inutilité, j'espère que notre jeune ami prouvera le contraire.

-Général...

Faël, la responsable des services d'espionnage, savait à quel point son supérieur pouvait faire preuve de sang-froid, mais les récents évènements lui faisaient craindre le pire. Elle, plus que quiconque, connaissait Marcus, ils étaient d'ailleurs les seuls à se tutoyer au sein de cette assemblée de conseillers en tous genres et de parasites commères. Elle savait combien il avait souffert et qu'aujourd'hui ne lui restait plus que son Roi, elle savait qu'il était dur pour lui de mener cette guerre contre des peuples qu'il avait approché de prêt et dont il connaissait la plupart des coutumes, mais elle savait également qu'il était le meilleur.

-Je ne ferai pas de gaffe cette fois-ci."
~ ~ ~
Fin d'après-midi.


Arvaël attendait le général et ce dernier appréciait être à l'heure. Les bottes de Marcus claquèrent jusqu'aux portes de la caserne, deux gardes le suivirent comme il se devait et tous trois sortirent de l'imposant batîment dont le sommet était atteint par les derniers rayons de la journée. Bientôt, la Tour ferait honneur à son nom et surplomberait Yswllyra de sa grandeur, comme responsable de l'obscurité qui s'abattait sur la ville.

Marcus avait donné rendez-vous au jeune courtisan devant la Tour, restait à savoir si le jeune homme pouvait se montrer ponctuel.


Dernière édition par Marcus Graybach le Ven 14 Mai 2010 - 22:21, édité 2 fois
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Arvaël Al'Nyr
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MessageSujet: Re: Drôle de rencontre. [Arvaël *]   Drôle de rencontre. [Arvaël *] EmptyDim 9 Mai 2010 - 17:24

*Mais qu’est-ce qu’il peut bien faire, bon sang !*

Faisant nerveusement les cents pas devant l’imposante Tour Sombre, Arvaël rajusta son épaisse cape de fourrure afin de se protéger des bourrasques de vent glacées qui balayaient la vaste place. Son regard s’égarait régulièrement sur le Palais de Justice tout proche, devant lequel il se tenait au début de la semaine, et pour la même personne. Mais les circonstances n’étaient alors pas vraiment les mêmes. Pour la centième fois, il se ressassa les mêmes questions, et pour la centième fois, il s’y répondit par les mêmes hypothèses, mais l’attente ne faisait rien pour arranger son anxiété. Car ce n’était certainement pas pour prendre le thé que le général Graybach en personne l’avait convoqué si peu de temps après sa remise en liberté.

Quelle n’avait pas été sa surprise quand en prenant connaissance de son courrier du matin, il avait repéré la signature du Chef des Armées en bas d’une feuille de papier de grande qualité. Oh, bien sûr, l’invitation avait été rédigée dans les termes les plus polis qui soient, mais il ne s’y était pas trompé : c’était bel et bien une convocation en bonne et due forme. Et considérant les dernières activités du jeune Al’Nyr ainsi que le contexte actuel, il n’était guère besoin d’être devin pour comprendre que le temps de l’insouciance était terminé.

Il était bien sûr hors de question de se dérober, et Arvaël avait passé la journée à se préparer à cette entrevue. Ce serait la première fois qu’il rencontrerait le général, au sujet duquel il ne connaissait tout compte fait pas grand-chose, hormis bien sûr ses récents démêlés avec les Amazones et tous les bruits de couloir qui allaient avec. Comme de bien entendu, ses réflexions s’étaient longuement attardées sur son propre séjour à la Cour de la Reine Idril, et elle était encore présente dans ses pensées alors qu’il faisait le pied de grue devant la résidence du Seigneur Nordique, scrutant la place pour repérer l’arriver de Marcus Graybach. Son regard s’attardait sur les groupes ou personnes isolées qui passaient devant lui, saluant d’un bref signe de tête les visages connus. En cette fin d’après-midi, nombreux encore étaient ceux qui se pressaient dans le centre névralgique de la capitale.

Avec un soupir, le jeune homme s’obligea à la patience, en se rappelant qu’il était arrivé en avance. En temps normal, il aurait déjà trouvé le moyen de manifester son mécontentement de mille et une façons à l’homme qui l’obligeait à attendre ainsi, tout seul dans le froid, alors qu’il aurait été tellement mieux occupé à se pomponner pour la réception à venir. Mais les circonstances ne se prêtaient pas vraiment à ce genre de futilités, et Arvaël n’était que trop conscient des menaces qui lui tournaient autour.

S’astreignant à l’immobilisme, il se posta à quelques mètres de l’entrée de la Tour Sombre, bien en vue pour quiconque, exposant dans les rayons du soleil couchant les magnifiques broderies vermeilles ornant son luxueux manteau de fourrure. Cherchant un dérivatif à ses interrogations et à ses craintes, le jeune homme se mit à penser aux échauffourées qui avaient opposé le matin même les fidèles d’Odin et de Loki et qui avaient causé une sacrée pagaille à Yswllyra.

Mais à peine le sujet lui avait-il effleuré l’esprit que son regard se posa sur un homme grand et imposant, entouré de quelques gardes, qui traversaient la place vers sa personne. L’autorité qui émanait de lui le désignait comme le fameux général Graybach. A première vue, un homme à poigne, au charisme incontesté. Affichant alors un sourire de circonstance et résolu à ne rien laisser paraître de ses propres craintes, Arvaël s’avança vers lui et le salua d’une courbette étudiée :

- Je vous souhaite bien le bonjour, général Graybach. Arvaël Al’Nyr, pour vous servir. J’ai cru comprendre que vous souhaitiez me rencontrer ?
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Marcus Graybach
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MessageSujet: Re: Drôle de rencontre. [Arvaël *]   Drôle de rencontre. [Arvaël *] EmptyLun 10 Mai 2010 - 10:55

C'était bien lui. A Yswllyra on reconnaissait bien les nobles à leurs manières, leur irrésistible envie de se mettre en avant, mais Arvaël Al'Nyr semblait être de la pire espèce, celle qui séduit même vos femmes et endort vos soupçons par quelques courbettes, sourires et plusieurs paroles bien pensées. En s'approchant du jeune noble, Marcus put s'étonner du soin qu'il mettait à se vêtir des étoffes les plus chère de la ville, son manteau de fourrure aurait nourri des dizaines de familles durant plusieurs mois. Marcus gagnait également bien sa vie, grâce aux primes qu'il avait auparavant obtenu et notamment grâce à son revenu de général qui lui suffisait amplement, mais il n'aimait pas montrer autant d'aisance que ce jeune homme. Ce dernier se courba, saluant le général et lui présentant ses respects, une attitude qui ne lui seyait pas.

"En effet. Mais ne restons pas ici, la nuit est fraîche. Allons-donc chez moi, nous y serons à l'aise et seuls pour discuter."

Marcus n'attendait pas tellement de réponse et ne laissait de toute façon pas le choix à son "invité". Sa demeure se trouvait non loin, juste dans une des rues qui longeait l'espace circulaire qui entourait la Tour Sombre. Bien bâtie et de bonne facture, elle suffisait au militaire qui aurait put se permettre une bien meilleur toit, mais des souvenirs trop chers peuplaient cette maison, que Marcus ne se décidait pas à quitter. Il ouvrit la porte, réclamant aux gardes d'attendre devant, et invita Arvaël à entrer.

Il régnait dans ce lieu une étrange atmosphère, comme l'écho de murmures lointain. En entrant, on faisait face à un sas d'entrée où déposer manteaux, vestes, ou chapeaux. Marcus referma la porte derrière lui et s'avança, dépassant le jeune noble.

"Défaite-vous donc de cet attirail et rejoignez-moi.

Sans attendre une fois de plus une quelconque réponse, Marcus s'enfonça dans les ténèbres de son salon. Il se dirigea vers la cheminée et alluma le bois sec et déjà prêt pour une flambée, il prit vite et illumina la pièce d'une lumière chaleureuse. Deux fauteuils faisaient face aux flammes, le militaire défit son armure et la posa sur un socle prévu à cet effet, les reflets du feu sur la paroi dorée emplissait la pièce d'étranges lueurs. Sur le rebord de bois de la cheminée reposait un cadre sur lequel était peint trois visages. Marcus y était plus jeune, le regard moins dur, les cheveux plus blonds, ses traits plus adoucis, mais deux autres visages souriaient sur cette toile, une jeune fille qui avait dans les quize ans et sa mère, toutes les deux ravissantes, de longs cheveux bruns ruisselant sur leurs épaules et une certaine malice dans leur regard plein de vie. Arvaël apparut à la lueur et se posa sur le fauteuil en face du général quand celui-ci l'y invita.

"Il est inutile que je vous explique les récents évènements, je suppose. Vous savez autant que moi quelle haine farouche entretiennent maintenant les Amazones à mon égard, d'autant plus que vous avez assisté au procès tout à fait discutable qui s'est tenu au palais de justice il y a de cela quelques jours maitenant. Vous comprendrez donc qu'il est de mon devoir de m'interroger sur les relations étroites qui peuvent lier une Reine ennemie et un jeune courtisan du royaume que je protège. Entre autre, comment en êtes vous arrivé à rencontrer Idril Calafas? Et rassurez-vous, je ne vous soupçonne d'aucune trahison, je comprend que votre intérêt puisse se porter sur une autre cour que celle d'Yswllyra. Répondez-moi juste avec sincérité et notre entrevue se passera pour le mieux du monde."

Les flammes dansaient dans l'âtre et plongeaient la moitié du visage du militaire, maître de la situation, dans l'ombre. Un oeil unique fixait la face illuminée d'Arvaël qui se trouvait dans la situation délicate d'expliquer une relation propice à l'interrogation. Marcus s'adossa, patientant juste à la chaleur du feu et préparant déjà sa stratégie. Le jeune noble pourrait se montrer bien plus utile qu'un simple séducteur, enfin il aurait un réel intérêt et servirait les Humains au mieux dans cette guerre qu'il fallait finir au plus vite.
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MessageSujet: Re: Drôle de rencontre. [Arvaël *]   Drôle de rencontre. [Arvaël *] EmptyLun 10 Mai 2010 - 17:38

Les choses se corsaient. Le général Graybach était de toute évidence le genre d’homme habité par sa fonction, ce qui ne laissait rien présager de bon pour Arvaël. Le regard que l’officier avait porté sur son manteau ne lui avait pas échappé : en voilà un que les riches atours ne séduiraient ou n’impressionneraient guère. Mais ce n’était pas vraiment pour ses beaux yeux que le courtisan s’était ainsi paré, aussi se contenta-t-il d’un soupir de dédain intérieur. Quel dommage tout de même qu’un homme de la classe du général n’apprécie pas les belles choses. Un vrai gâchis.

Mais l’heure n’était pas aux futilités, ainsi que les premières paroles du Chef des Armées se chargèrent aimablement de lui rappeler. A l’invitation de ce dernier, le jeune homme répondit poliment, son sourire de façade toujours affiché :

- A votre guise, général. Je vous suis.

Le chemin n’était pas long, mais largement assez pour laisser Arvaël ruminer ses idées noires. Quelle formidable chose que l’imagination ! Alors que jusqu’à présent les plus plates banalités avaient seulement été échangées entre les deux hommes, l’esprit du courtisan prenait un malin plaisir à lui faire envisager les multiples issues possibles à cet entretien, de la prison pour haute trahison au chantage, en passant par diverses options peu attrayantes. Fini la rigolade, il était à présent temps pour le jeune noble d’assumer ses prises de position et ses choix. Mais c’était une chose que d’en être vaguement conscient en se rendant chez les Amazones, c’en était une autre de se retrouver à suivre le bras droit d’Ardiosis en personne.

Tandis qu’ils arrivaient à la demeure de Marcus Graybach, Arvaël reprit discrètement sa respiration et s’obligea à se calmer. Il n’avait rien fait de mal, et il commençait à ressentir de la colère à culpabiliser pour avoir seulement eu le malheur de nouer une amitié avec la souveraine d’un peuple que les jeux de la politique lui présentaient comme ennemi. Et cela, il ne le permettrait pas. Il n’avait divulgué aucun secret d’Etat à Idril, il n’était coupable d’aucune trahison. Non, il ne se laisserait pas marcher sur les pieds par ce général, aussi puissant soit-il. A présent, il se sentait même furieux et légèrement honteux de s’être laissé diriger par la peur des autorités, preuve cependant de la pression exercée par le climat actuel. Et puis, n’était-il pas parvenu à convaincre Idril Calafas, réputée inflexible, de lui accorder sa confiance ? Il n’y avait aucune raison pour qu’il ne soit pas capable de réitérer la même prouesse dans l’autre sens.

C’est donc avec une confiance en lui revigorée qu’Arvaël entra à la suite du général Graybach dans une maison de taille moyenne, à la façade élégante. Son hôte l’invita avec brusquerie à se défaire de ce malheureux manteau qui manifestement n’avait pas eu l’heur de lui plaire, et à le suivre dans le salon. Pour une fois docile et silencieux, le jeune homme s’exécuta avec vélocité, regrettant seulement que ne se trouve pas au moins un domestique pour l’aider. Vraiment, cet individu ne faisait aucun effort pour tenir son rang. Ce devait être le métier des armes qui voulait çà.

Mais encore une fois, les pensées du courtisan s’égaraient, et il se força à reconsidérer sa situation. Aussi sobre soit-il, Graybach n’en respirait que plus l’efficacité, et son amabilité apparente peinait à cacher ses motivations véritables. S’apprêtant pour l’interrogatoire qui allait suivre, Arvaël pénétra dans le salon où le général avait allumé un feu dans la cheminée, qui réchauffait agréablement la pièce et lui conférait une atmosphère intime. Une atmosphère trompeuse. Ce n’était certes pas la caserne, mais la teneur de leur discussion aurait été plus apprêtée à un tel cadre. Le jeune homme ne devait pas se laisser distraire par cette fausse impression de confort.

Se rapprochant du manteau de la cheminée, il remarqua les portraits qui l’ornaient. Un Graybach plus jeune entouré d’une ravissante femme brune et d’une jeunette lui ressemblant comme deux gouttes d’eau y étaient représentés. Sa famille de toute évidence. Arvaël n’eut cependant pas le loisir de s’attarder plus longuement dessus, car l’officier l’invitait avec la même courtoisie guindée à s’asseoir dans un fauteuil prêt du feu. Lui-même en revanche choisit de rester debout, ce qui plaçait le jeune noble dans une position d’infériorité qui ne lui plaisait guère. Mais n’ayant pas vraiment le choix, il fit ce qu’on lui demandait.

Les choses sérieuses pouvaient commencer.

En tout cas, s’il était une chose que l’on ne pouvait pas reprocher à Marcus Graybach, c’était de tourner autour du pot. Arvaël se doutait bien des raisons de cet entretien, mais il ne s’attendait certes pas à ce que son interlocuteur entre aussi directement dans le vif du sujet. Avec un petit sourire, il commençait à comprendre ce qui avait pu conduire son interlocuteur dans une position si fâcheuse vis-à-vis d’Idril. S’il s’était exprimé avec la même franchise devant elle, il avait dû en effet y avoir des étincelles.

Mais cela n’en rendait pas moins la situation délicate pour lui. Dangereuse même. Arvaël ne croyait pas une seconde aux paroles censées le rassurer. Un leurre destiné à le pousser à se confier sans méfiance. La menace implicite était trop évidente et il tenait trop à sa peau pour s’y laisser prendre. Le jeune homme plongea son regard dans les yeux du général, et avec un petit sourire, se permit de prendre ses aises dans son fauteuil, avant de répondre, narquois :

- Et bien général Graybach, en ce cas, je me ferai un plaisir de répondre à vos attentes. Je n’ai rien à vous cacher.

*du moins, rien qui concerne la sécurité du royaume*
ne put s’empêcher de rajouter en pensée Arvaël.

Pour tout vous dire, je m’étais rendu aux Plaines de Fazor afin de faire l’acquisition d’un nouvel étalon pour mes écuries. J’adore l’équitation voyez-vous et vous n’êtes pas sans connaître la qualité des animaux de ce royaume. Des purs-races splendides et dressés à la perfection ! Avez-vous déjà eu l’occasion d’en essayer un ? Ces montures sont taillées pour la course, et leur galop est si léger ... Ah mais je dévie de notre sujet, pardonnez-moi !

Or donc, tandis que je me trouvais là-bas, ne voilà-t-il pas que je m’égare stupidement dans ce Palais. Oui, parfaitement, moi, Arvaël Al’Nyr, je me perds comme un vulgaire page nouvellement arrivé ! Ridicule n’est-ce pas ? Et vous ne devinerez jamais la première personne que je rencontre pour m’indiquer le chemin. La Reine Idril Calafas en personne ! Avouez que comme coïncidence, celle-ci n’est pas mal.


Sans même s’en rendre compte, Arvaël avait pris le ton et les intonations qu’il adoptait à la Cour, lorsqu’il distrayait ses semblables de quelque anecdote cocasse. Une façon comme une autre de se décharger de sa tension nerveuse, mais aussi de montrer qu’il refusait de se laisser intimider.

Désormais plus à son aise, il croisa les jambes et attendit poliment la réaction du général, le sourire aux lèvres, attentif aux moindres détails. Cette joute verbale était la plus importante de sa jeune existence, il n’avait pas le droit au faux pas.
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MessageSujet: Re: Drôle de rencontre. [Arvaël *]   Drôle de rencontre. [Arvaël *] EmptyLun 10 Mai 2010 - 22:31

Le jeune noble savait conter une histoire et captiver son interlocuteur, on ne pouvait le nier. Après tout, l'intérêt de sa vie se trouvait uniquement dans l'image qu'il pouvait donner de sa personne et il ne s'attendait à rien d'autre que satisfaire ses envies, qu'on lui porte une attention particulière. L'histoire d'Arvaël sortait naturellement et Marcus ne doutait pas qu'une telle coïncidence puisse arriver, l'évoquation des chevaux Amazones fit remonter en lui de bien lointains souvenirs, d'un temps où le jeune garçon qu'il était ne rêvait que de monter ces superbes créatures, fougueuses bêtes, incarnations même du vent. Mais il en avait été autrement, après tout, que serait-il devenu s'il n'avait pas été dirigé vers l'armée Humaine? Un écuyer, un simple servant d'Idril Calafas qui verrait la guerre se dérouler sous ses yeux en pouvant simplement blâmer la cruauté du monde. Et ironie du sort, il se trouvait aujourd'hui être l'arme de l'ennemi de cette même jeune Amazone, un général qu'elle pensait surement avoir écarté, mais qui finissait par se relever.

Arvaël termina son anecdote en adoptant un sourire de façade, à l'intérieur il devait se trouver perdu, craignant que le général n'interprête à sa guise chaque parole, il aurait pu le faire. Marcus pouvait réduire la vie de ce courtisan à un enfer insurmontable, lui faire découvrir des sentiments jusqu'ici inconnus et insoupçonnés, faire s'abattre sur lui le malheur et le désespoir. Ardiosis l'aurait fait, mais même si le militaire était résigné à user de tous les moyens pour mener à bien sa lutte, il se refusait à ce genre de pratique sans bonne raison, il lui suffisait simplement d'en trouver. Faire chanter Arvaël serait d'une facilité déconcertante, il avait un bon nombre de soeurs, sa mère était Elfe et c'était aujourd'hui assez pour que Marcus puisse la mener en justice pour atteinte à la sécurité du royaume et complot. Faël se trouvait être parfaite pour dénicher les moindres informations sur la vie d'un individu en peu de temps, il fallait dire que ce cas ne lui avait pas posé de problèmes particuliers.

Le regard de Marcus passa des yeux impassibles du jeune homme aux flammes dansantes, simplement et lentement il vint s'asseoir en face d'Arvaël, posant ses bras sur ses genoux et gardant l'oeil fixé sur le feu qui semblait raviver en lui quelques souvenirs oubliés ou alors égarés. Lentement un sourire vint égayer son visage, mais aucune malice ne perça la dureté de ses prunelles.

"Ces chevaux sont magnifiques, en effet. Néanmoins, ils perdent de leur intérêt face à un Sleipnir, je vous l'assure. Leur cou fin est un plateau offert aux griffes de l'animal qui, d'un coup, la tranche. Mais nous parlons ici de l'art subtil de la guerre et non d'une séance d'équitation.

Le général espérait être clair, la puissance des Amazones ne reposait que sur leur cavalerie, il suffisait de trouver le point faible. Doucement il ramena son regard sur Arvaël.

-Mais revenons-en à votre rencontre avec Idril Calafas. Je suis surpris d'apprendre qu'elle a pu vous accueillir avec tant de bienveillance, vous, un humain, de plus un noble profitant chaque jour de l'avancée que peux prendre notre Seigneur. Après tout, il est vrai que la suprématie d'Ardiosis vous épargne le maheur et la pauvreté car, soyons sincères, s'il venait à perdre cette guerre, notre peuple serait endetté pour des siècles et les nobles ne seraient plus qu'un lointain souvenir. Voilà pourquoi je suis stupéfait d'apprendre qu'Idril Calafas n'ait pas trouvé anormale, tout au contraire, d'acceuillir en son palais un noble humain dont les espoirs reposent sur la victoire de son roi, ou peut-être n'est-ce pas le cas?

Lors d'un instant, le crépitement des flammes brisa le silence qui s'était installé après que Marcus ait fini sa phrase. La tension du moment était palpable et le général se réjouissait des incohérences qu'il dénichait, sans pour autant le laisser paraître. Alors qu'il avait adopté un sourire réjouit jusqu'à la fin de sa réponse, son visage s'était tendu d'un coup, un seul. Pour une raison inexplicable, personne n'aurait trouvé anormal à ce moment de voir le militaire se ruer sur son interlocuteur tant la puissance et son impressionnant charisme se dégageaient de lui. Alors qu'Arvaël aurait voulu assurer le général de sa sincérité, ce dernier entra dans le jeu auquel s'était prêté le jeune noble en narrant son anecdote, se décontractant soudainement et brisant le quasi silence, Marcus continua sur sa lancée.

-Mais je m'emballe, je m'emballe! Bien entendu, mademoiselle Calafas n'a fait attention qu'à mon grade, puisque la race Humaine ne semble pas lui poser de réels problèmes, même les nobles finançant, par l'intermédiaire de leurs impôts, l'armée qui va bientôt réduire en cendre ses espoirs ne la gênent pas.

Plongeant ses yeux soudainement intrigués dans l'âtre, Marcus se remémora sa discution de la matinée.

-Ah! Puisque l'heure est aux confidences! Vous avez, sans nul doute possible, profité du spectacle que nous ont donné un bon nombre de fidèles en furie ce matin? Eh bien, puisque le malheur frappe chacun sur cette terre, nous ne sommes pas les seuls touchés par une épidémie, c'est le cas de le dire, de malchance. J'ai appris ce matin même que les alentours d'Eralo avaient pris feu et il serait bien malheureux pour les Amazones que leur haras, tout à fait spectaculaire, ne soit réduit en cendre. Vous seriez l'unique propriétaire d'une bien belle bête. Quelle ironie! Un humain possédant le dernier vestige de la puissance Amazone!

On pouvait noter un changement total chez le général, qui s'efforçait de jouer le jeu du jeune noble, se montrant aussi habile que la plupart des jeunes courtisans qu'il cotoyait. Ne laissant pas le temps à son interlocuteur de reprendre un de ses discours, Marcus enchaîna avec un sujet délicat.

-Assez parlé des Amazones pour l'instant, changeons donc de sujet. Je sais à quel point les familles peuvent être brisées lors des conflits, apportant de grands malheurs. Ainsi, il n'est pas difficile pour moi d'imaginer la situation délicate de votre famille. Votre mère, par exemple, une Elfe ; je suis intrigué par ce qu'elle peut penser de notre combat contre les siens, ce ne doit pas être aisé pour elle de vivre cela, de soutenir notre Souverain. Pouvant prétendre connaître assez bien le caractère des races du Gwendir, je me permet de penser qu'elle doit même lui vouer beaucoup de colère ; les Elfs tiennent plus que n'importe quelle autre race à leurs origines, leurs racines. Dites-moi, comment fait-elle?

Le dialogue devenait dangereux, très tendu et la tension qui flottait quelques minutes auparavant atteignait son paroxisme. S'adossant au fauteuil et croisant lui-même les jambes, Marcus contempla sa proie, jouissant de l'inconfort extrème qu'il lui causait. Confiant quant à l'issu de cet entretien, il patienta et laissa à Ärvaël tout le temps nécessaire pour comprendre les messages que lui envoyait le général.
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MessageSujet: Re: Drôle de rencontre. [Arvaël *]   Drôle de rencontre. [Arvaël *] EmptyMer 12 Mai 2010 - 20:21

Plus le général parlait, et plus cela sentait le roussi. Arvaël avait parfaitement saisi le message au sujet des Sleipnirs, mais ne fit aucun commentaire. Inutile de s’engager dans des eaux troubles pour des détails secondaires, le sujet principal était bien assez sensible comme cela.

Le ton que le général avait adopté pour lui répondre n’allait pas. Mais alors, vraiment pas du tout. On aurait dit un serpent qui essayait d’hypnotiser sa proie sans défense. Seulement Arvaël n’était pas sans défense, ou du moins, il se plaisait à se l’affirmer. Il avait pour lui son expérience de courtisan, mais aussi la plus noble motivation qui soit : la volonté de tirer sa peau de ce guêpier.

Si le jeune noble avait réussi à passer l’obstacle de la première question sans dommages, la seconde se révélait beaucoup plus problématique. Avec un sourire, il se revit peu ou prou dans la même situation face à Idril, essayant de la convaincre par son seul bagou de l’honnêteté de ses intentions à son égard. Sauf que là, son interlocuteur n’était ni une charmante jeune femme en fleur, ni une souveraine ayant d’autres chats à fouetter et découvrant malencontreusement un hurluberlu humain sur son chemin.

Non, Arvaël se sentait plutôt dans le rôle de la souris coincée dans un coin et cernée par le gros matou de la maison. Et justement, le brusque redressement du Chef des Armées dans le fauteuil qu’il avait condescendu à occuper lui conférait des ressemblances inquiétantes avec ledit prédateur.

Le jeune noble prit le temps de la réflexion. De toute façon, quelque soient les raisons qu’il invoquerait – l’intelligence de ne pas juger sur une simple étiquette, la curiosité, ses propres et modestes talents d’orateur – elles le placeraient obligatoirement en porte à faux ou sonneraient comme de mauvaises excuses. Aussi décida-t-il de passer à l’attaque. Se carrant plus confortablement dans son siège, Arvaël esquissa un sourire subtilement différent, presque carnassier :

- Mon cher général, si vous essayez de me faire avouer une quelconque et coupable tendance à la contestation de notre Seigneur, je crains que vous ne fassiez fausse route. J’ai toujours été et demeure loyal à Ardiosis Bennefoy, Seigneur Nordique des Sept Peuples. S’il faut pour cela que je proclame ce serment devant Loki en personne et en présence de toute la Cour pour vous en convaincre, soyez certain que je n’hésiterai pas.

Voilà, il n’avait dit que l’entière vérité. Peut-être avait-il tout de même un peu forcé le trait, mais l’heure était grave, et il n’était plus temps de faire dans la demi-mesure. Après une petite pause, il reprit :

- Quant aux raisons qui ont pu pousser la Reine Idril Calafas à accorder sa confiance à mon humble personne, je ne suis malheureusement pas dans le secret des dieux pour pouvoir répondre avec certitude à cette question, hormis que ma compagnie lui a de tout évidence été agréable. Les monarques donnent et les monarques reprennent, mais rares sont les occasions où ils se donnent la peine de justifier leurs choix à leurs serviteurs, ne trouvez-vous pas ?

Encore une fois, la vérité et rien que la vérité, d’une façon beaucoup plus tendancieuse cependant. Certes, Idril ne lui avait jamais dit explicitement et de façon circonstanciée les raisons de sa clémence, mais bien sûr ce genre de chose n’arrivait jamais vraiment quand une amitié se noue. Mais allez expliquer cela à un général qui vous cherchait des noises, il serait capable de l’interpréter de travers !

Ne manifestant toujours aucun signe de trouble extérieur, le jeune homme se prépara au coup suivant. Et toujours ce faux ton guilleret ! Non, décidément, pour jouer à la brebis, le loup n’était vraiment pas le meilleur candidat. Mais cette erreur de casting n’en rendait les propos de Graybach que plus menaçants, lourds de sinistres promesses. Il n’empêche qu’il s’en était fallu d’un cheveu pour qu’Arvaël se trahisse aux propos ironiques et presque insultants de son vis-à-vis sur les prétendues relations d’Idril avec la race humaine. Heureusement, il était parvenu à ravaler la réflexion qui lui était montée spontanément à la bouche, et ce, sans même un tressaillement. Si la situation n’avait pas été si dramatique, le jeune homme en aurait retiré quelque fierté, lui d’ordinaire si impulsif.

Mais déjà le Chef des Armées repartait à l’assaut, dévoilant un nouvel atout. L’air de rien, il renseigna le courtisan sur le récent incendie qui avait dévasté le fameux Haras des Amazones. La nouvelle fit l’effet d’un coup de poing au jeune homme. Il compatissait au sort de ce peuple mais aussi vis-à-vis d’Idril. Cela avait du être un véritable choc pour elle. Il faudrait qu’il trouve le moyen de lui apporter quelque réconfort dans sa prochaine lettre. Décidément, entre cela et la maladie qui ravageait ses troupeaux, elle n’avait vraiment pas de chance pour son début de règne. Marcus Graybach ne lui laissa cependant pas le temps de répondre, et cela valait sans doute mieux.

Mais son attaque suivante fut la pire de toute. Arvaël se sentit rougir de colère devant la menace à peine voilée concernant sa mère. Comment ce s***** osait s’en prendre à sa famille ?! A sa mère qui plus est, de nature si douce et de santé si fragile ?! Au prix d’un effort surhumain, il parvint à contenir son indignation, mais il ne put totalement retirer de sa réponse toute forme de froide irritation :

-Je n’apprécie guère ce que vous sous entendez par là général. Sachez seulement que notre Seigneur n’a rien à craindre de ma mère. C’est la créature la plus douce et la plus aimante qui soit sur cette terre, et n’importe quelle personne l’ayant un tant soit peu côtoyée ne pourrait sincèrement la considérer comme une menace pour qui que ce soit.

Arvaël marqua une pause. Comment osait-il seulement présupposer des opinions de dame Erwyn Al’Nyr sans même avoir jamais posé les yeux sur elle ? Cette femme était la bonté incarnée !

- Mais puisque vous semblez si bien renseigné sur ma personne, vous n’êtes pas sans ignorer que la santé fragile de ma génitrice la contraint à demeurer à la campagne, loin de l’agitation de la ville, et que je ne l’ai pas revue depuis plusieurs semaines. Depuis le début de la crise qui secoue notre continent en fait. Je serais donc bien incapable de vous dire comment elle réagit.

La tension qui régnait dans le salon était telle qu’Arvaël s’attendait à tout moment à ce que n’éclate d’un coup l’orage qui couvait au dessus de sa tête. Sa dernière réponse était la plus dangereuse de toutes, par le ton qu’il n’avait pu complètement maîtriser. Non mais qui était ce Graybach pour oser le menacer de cette façon ? De quel droit osait-il faire pression de si vile manière sur un honnête sujet du roi des Hommes ? La colère couvait en lui, et il devait faire appel à toute sa volonté pour réprimer quelque fâcheux éclat qui eût causé de graves dommages, tant à sa propre personne qu’à son entourage. Car aussi gâté et têtu fut-il, il prenait conscience en cet instant de son profond attachement pour ses parents et ses sœurs aînées, et refusait d’être l’instrument par lequel le malheur s’abattrait sur elles. Non, il ne le permettrait pas.

Se redressant brusquement dans son fauteuil, le jeune homme se pencha légèrement et un léger sourire aux lèvres, reprit la parole d’un ton assuré, sans doute légèrement plus que ce qu’il ressentait vraiment :

- Dites-moi, général Graybach, si vous me disiez franchement ce que vous attendez de moi ? Je ne pense pas que vous m’ayez fait venir ici dans le seul but de me convaincre, moi ou mes proches, de haute trahison. Quelque chose me dit que nous ne discuterions pas ainsi dans votre salon si tel était le cas.

Un coup de poker, un lancer de dés effectué suite à une analyse en accéléré de la situation. Toutes ces accusations, tous ces sous entendus, manifestement destinés à le déstabiliser et à le rendre plus malléable cachaient forcément autre chose. Forcément. Si ce n’était pas le cas, Arvaël n'osait supposer ce que cela signifiait, mais il refusait de se laisser entraîner vers ces hypothèses les plus noires.
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MessageSujet: Re: Drôle de rencontre. [Arvaël *]   Drôle de rencontre. [Arvaël *] EmptyJeu 13 Mai 2010 - 11:23

La peau du jeune homme réussit à rougir malgrè le soin qu'il avait mis à se pouponner, ses yeux eurent de la peine à contenir une fureur tout à fait justifiée. Marcus savait bien que le coeur d'Arvaël devait rugir de colère à cet instant, et il fut étonné de le voir se contenir. Le général imaginait très bien quelle aurait été sa réaction vis-à-vis de son supérieur à l'époque où il n'était encore qu'un sergent, ou même un simple soldat, si ce dernier s'était avisé de menacer de pareille façon sa famille ; il lui aurait tout simplement sauté à la gorge.

Le général ne faisait pas cela par plaisir, c'était une nécessité. Voir ce jeune noble aux prises de sentiments confus et d'avance perdant dans la discution qui se tenait ne réjouissait en rien Marcus mais il fallait que le militaire soit sûr de la fiabilité d'Arvaël Al'Nyr s'il souhaitait pouvoir un jour tourner le dos à un ami d'Idril Calafas sans rien craindre.

Les mains sur les genoux, le général dévia du regard du noble, qui venait d'annoncer une réalité, vers le feu. Après une légère reflexion intérieure, il se leva, très lentement, et toisa de haut Arvaël.

"Attendez-moi."

Marcus quitta le salon pour le vestibule où il ouvrit la porte d'entrée, les deux gardes se mirent au garde-à-vous, une légère rosée, surement due à la fine pluie qui s'abattait sur la ville en ce début de soirée, perlait sur leurs casques bleu roi.

"Attendez dans sa rue, mais ne faîtes rien, venez juste me confirmer ou non à la caserne s'il est bien rentré dans une heure.


-Bien, mon général."

Marcus referma la porte qui laissa passer une courant d'air froid et rejoint le salon, il ne tourna pas vers la cheminée mais vers une grande armoire de bois, vieille et très bien décorée, qu'il ouvrit, sans qu'un léger grincement filtre des gonds à moitié rouillés. Ses mains s'agitèrent à l'intérieur et le bruit de bouteilles s'entrechoquant ne pouvait échapper aux oreilles du courtisan. Le général sortit de l'ombre de l'armoire, un verre fin rempli, à la main, qu'il tendu à Arvaël.

"Tenez. Remettez-vous donc de vos émotions.

Marcus s'assit, il prit soudain conscience que jamais le noble ne boirait ; il était le seul à tenir un verre dans sa main, de plus la discution ne se prêtait pas à la dégustation d'un vin.

-Ah! Je garde juste du vin pour mes invités, au cas où. Celui-ci me vient d'un humble vingneron, du côté du mont Erild. Ma femme l'a toujours préféré aux autres, je lui fait confiance en vous le proposant, en espérant que ce dernier vous remette de vos dernière émotions.

Parlons franchement, maintenant. Je ne vous ai pas amené ici pour vous traîner au tribunal, ni vous, ni votre mère, ni qui que se soit de votre entourage, rassurez-vous. Non, si vous êtes ici, c'est parce que vous êtes le seul à pouvoir me rendre un service.

Marcus se leva, fit quelques pas près de l'âtre, du haut de ses presque deux mètres contempla le balais incessant des flammes ardentes dans l'âtre, l'élément le fascinait autant qu'il le terrorisait. On s'en servait pour tout, pour la cuisine, pour se réchauffer, mais il était également une arme redoutable lors des batailles et plusieurs fois Marcus s'était retrouvé dans la situation difficile de voir des hommes, des camarades, succomber sous les flammes de l'élément vicieux.

Les mains dans le dos, le général tourna de nouveau son visage, dont une seul face apparaissait clairement, vers Arvaël.

-Il y a de cela plusieurs jours, je me suis rendu en territoire Amazone. J'avais pour unique objectif de convaincre Idril Calafas de renoncer à s'engager dans une guerre.

Jusque là, Arvaël ne découvrait rien de nouveau, ou peut-être n'avait-il pas eu le même écho quant à la raison de la présence du général au palais de justice.

-Mais je n'ai pas réussi. Puisque vous la connaissez, vous devez vous douter de la tournure qu'a pris notre échange. Malheureusement, elle n'a vu que le général que je suis et me considère toujours comme une grande menace pour son royaume.

Les doigts de Marcus craquèrent sous l'effet de la colère, il se rappelait durement leur entrevue et les sentiments qui l'avaient submergé à ce moment. Lui, qui ne pouvait rien faire pour ce peuple qu'il avait tant approché, qu'il chérissait malgrè l'éducation militaire qu'il avait eu. Il ne se souvenait que trop bien des plaines couvertes de hautes herbes où chevaux et Amazones communiaient sous la chaleur agréable et non étouffante d'un soleil toujours présent, des cavalières aguerries qui le fascinaient tant par la grâce qu'elle mettait à monter de magnifiques créatures que par leur incroyable sens inné du devoir. Le balais incessant des sabots, l'odeur de l'herbe écrasée, les cris des guerrières sur leurs montures, le vent caressant les cheveux, le soleil réchauffant la peau, tant de souvenirs agréables qui confirmaient à Marcus qu'il tenait encore à ce peuple, mais il s'agissait là d'un secret inavouable que le général ne pouvait clamer haut et fort, néanmoins, il était de première importance de faire comprendre au noble situé à sa droite les raisons du général d'agir en faveur de ses "ennemis".

-Vous m'excuserez, avant que je ne vous explique de quoi il retourne, mes récents propos, je n'ai pas pour habitude de menacer de la sorte, mais je devais être sûr de votre sincérité, nous ne sommes jamais à l'abri d'une possible trahison, surtout en ces temps-ci. Maintenant que je suis rassuré à votre sujet, nous allons pouvoir parler clairement.

J'ai pour le peuple Amazone une grande affection, quoi qu'on puisse en dire. De ce fait, je ne souhaite en aucun cas mener une guerre contre Idril Calafas. Mais les récents évènements m'y obligent et je ne vous cache pas qu'il sera aisé pour moi de réduire à néant ces cavalières, on me juge comme une bien piètre politicien, mais je reste de tout le Gwendir le meilleur tacticien militaire, sans prétention. De plus, le feu et la maladie ravagent les rangs Amazones, si je le voulais, je pourrais aujourd'hui mener mon armée aux portes de leurs villes et les mettre à sac, la leur étant dans l'incapacité de me résister. Mais les raisons que vous connaissez me retiennent d'agir de la sorte.

Marcus retourna sur son fauteuil, se frottant les yeux de son index et de son pouce. Il replongea ensuite son regard dans celui du jeune noble, peut-être rassuré sur son sort.

-Je ne vous demande qu'une chose, tentez de faire entendre raison à Idril Calafas. Livrez-lui les arguments que vous désirez, s'ils sont bon pour la convaincre. Vous êtes assez proche d'elle, elle vous écoutera donc. Je m'en remet à vous, Arvaël. Et je vous le répète, n'ayez aucune crainte pour votre famille, je ne désire en aucun cas vous nuire.


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MessageSujet: Re: Drôle de rencontre. [Arvaël *]   Drôle de rencontre. [Arvaël *] EmptyLun 17 Mai 2010 - 15:12

Encore tremblant de rage, Arvaël hocha sèchement la tête pour répondre à la brève injonction du général Graybach. Que ce gueux ait osé menacer sa génitrice lui restait encore sérieusement en travers de la gorge, et les nombreuses épreuves qui venaient de se succéder méritaient bien une pause. Cependant il ne s’attendait certes pas à ce que le redoutable Chef des Armées l’abandonne de façon aussi cavalière à sa question. Mais refoulant ses interrogations et ses doutes, il mit à profit le temps passé seul pour se ressaisir et faire un rapide bilan de cette bien singulière entrevue.

Quel était donc le but du général ? Il était de toute évidence passé maître dans l’art subtil et délicat de l’interrogatoire mais ses objectifs n’étaient pas clairs. Allait-il s’expliquer à son retour ou se remettre de plus belle à pressuriser son invité ? Enfin, invité … le mot n’était peut-être pas le plus adapté pour décrire la situation. Un hôte convenable aurait au moins proposé à son invité un verre, ne serait-ce que par politesse.

Ruminant ses sombres pensées, la surprise d’Arvaël n’en fut que plus grande quand au retour du général, celui-ci se dirigea vers une grande armoire et en sortit … un verre et une carafe de vin. Qu’est-ce qu’il lui prenait ? Après avoir pressé le jeune noble comme un citron, voilà qu’il lui offrait une gâterie ? Bien qu’amusé par la coïncidence avec ses dernières pensées, il ne put empêcher le doute de s’emparer de lui quand il s’aperçu que son hôte ne se servait pas lui-même. Et puis, son changement de comportement était trop brutal ; cela cachait-il quelque chose ? Le vin aurait-il été allongé d’une quelconque potion ou charme destinée à le rendre plus malléable ? La mention de sa femme par le Chef des Armées – sans doute la belle brune du portrait – ne suffit pas à apaiser les suspicions du jeune noble qui accepta froidement le verre mais s’empressa de le poser sur une petite table non loin de son fauteuil.

Reportant son attention sur la conversation, sa perplexité alla grandissant. Un service ? Le général avait mené tout ce cinéma dans le seul but de lui réclamer un service ? Arvaël ne put s’empêcher de rétorquer avec un sourire ironique :

- Dans ce cas général, il suffisait de demander. Vous avez un sens de la requête pour le moins étrange.

Un service ! Le jeune homme n’en revenait toujours pas. Et voilà que son interlocuteur lui passait de la pommade à présent. Quoiqu’il puisse en dire, le courtisan ne croyait pas un mot de son prétendu manque d’habitude dans les menaces et autres politesses envers son prochain. L’habileté avec laquelle il avait mené son interrogatoire, alternant menaces, sous-entendus et attaques frontales trahissaient hélas ! une expérience bien rôdée. Mais là n’était pas le propos, car Graybach en venait maintenant au cœur de son sujet, la raison pour laquelle il s’était donné la peine de convoquer chez lui un nobliau de la Cour.

Il commença par résumer brièvement sa rencontre sulfureuse avec la Reine des Amazones, expliquant ses intentions pacifistes. La colère suintant de sa personne trahissait sa frustration et sa rage de n’avoir pas été entendu. Il prenait manifestement sa mission à cœur, et son échec le cuisait encore. Mais était-ce par simple engagement à la cause d’Ardiosis, à sa stratégie expansionniste, ou bien par une volonté personnelle de sauvegarde des Filles de Freyja comme il le prétendait ? Arvaël n’aurait su le dire bien que l’officier parût sincère.

Se représentant la scène, et y intégrant ce qu’il savait à présent des deux principaux protagonistes, le courtisan n’imaginait que trop bien l’enchaînement des faits. Idril avait du prendre comme un camouflet que le Chef des Armées humaines, le bras droit d’Ardiosis Bennefoy en personne, la somme de se tenir en retrait du conflit, de la cause dans laquelle elle s’était engagée corps et âme. La franchise de l’un, la passion de l’autre n’offraient malheureusement que cette seule et unique conclusion.

De ces propos et des questions sur son amitié avec la Reine des Amazones, Arvaël avait déduit la nature du service en question, que Graybach lui exposa finalement, usant même de son prénom. Avec un soupir, il se surprit presque à regretter la rafale d’accusation précédente. Il se retrouvait dans la délicate position qu’il espérait de tout cœur ne jamais avoir à assumer : utiliser son amitié pour Idril au service des intérêts de son royaume. Mais il ne le pouvait pas ! Ce serait trahir la confiance mutuelle que se portaient les deux jeunes gens, ce serait fouler aux pieds l’une des raisons de vivre de la souveraine, ce serait insulter les moments de complicité qu’ils avaient partagés ensemble. Graybach ne comprenait-il pas ? Ne comprenait-il pas qu’Idril Calafas venait de perdre sa mère dans des conditions où tout accusait Ardiosis, ne comprenait-il pas ce qu’elle pouvait ressentir en montant sur le trône, sans même pouvoir faire le deuil de sa génitrice ? Et puis, qui était-il, lui, Arvaël, pour lui dire la façon dont elle devait gérer la politique de son royaume ? Une telle tentative de sa part serait orgueilleuse et méprisable.

Oui, mais le jeune homme ne pouvait, de son côté, tout bonnement pas refuser clairement ce « service », ou pour le coup, ce serait le cachot en raison de tiédeur dans la collaboration au régime. Troublé, il ne savait que répondre. C’était la première fois qu’il se sentait aussi indécis, aussi incertain sur la conduite à tenir. Le silence s’appesantit sur le salon, seulement troublé par le craquement des flammes dans la cheminée. Le regard d’Arvaël se perdit dans le feu, pesant le pour et le contre, recherchant la meilleure façon de répondre sans froisser Graybach et sans sous entendre une quelconque complaisance trop prononcée en faveur des Amazones. Au bout de quelques minutes, il répondit :

- J’ai entendu votre requête, général, et je comprends parfaitement vos motivations. Elles sont fort louables, et je les respecte. Cependant, je me dois de vous avertir. Je doute fortement que mes conseils et mes incitations la poussent à changer de politique.

Avec un soupir, Arvaël marqua une pause, songeur, pesant soigneusement ses mots, puis reprit :

- Je pense que vous avez compris à l’issue de votre rencontre la force de ses convictions. Je doute fortement que les propos que vous me demandez de lui transmettre, émanant d’un Humain et quand bien même l’appellerait-elle ami, ne l’incitent à renoncer.

Le courtisan n’osait aller trop loin dans cette voie là, de peur de tomber dans la désapprobation pure et simple ce qui ne serait certes pas très stratégique. Reportant son regard sur le général, il attendit avec une certaine nervosité sa réaction.
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MessageSujet: Re: Drôle de rencontre. [Arvaël *]   Drôle de rencontre. [Arvaël *] EmptyJeu 20 Mai 2010 - 20:00

Arvaël Al'Nyr semblait plus à l'aise maintenant qu'il avait compris les intentions du général. Même s'il ne l'avait pas clairement affiché, le jeune noble avait été tendu jusqu'à la fin de l'interrogatoire. La réponse qu'il donna à Marcus ne surprit en rien ce dernier qui connaissait, à ses dépends, le caractère d'Idril Calafas, une digne fille de Freyja. Malheureusement, son patriotisme, ses traits guerriers, et sa profonde haine, allaient la mener à sa perte, et son peuple avec elle. Marcus ne souhaitait en aucun cas faire des plaines de Fazor un lieu de mort et de chaos, mais on lui forçait la main. Ce désastre aurait au moins le mérite de prouver la toute puissance des Humains.
Le général garda ses yeux fixés sur le jeune noble, son dernier espoir, aussi minime soit-il.

"Idril Calafas est habitée par une haine incommensurable. Je fonde très peu d'espoir sur votre réussite, à vrai dire, mais quand plus rien ne marche, il ne nous reste plus que l'espoir. C'est d'ailleurs ce qui encourage chacun de nos ennemis, ce qui les pousse à continuer chaque jour, à nous résister. C'est du moins une bien cruelle illusion, car vous savez autant que moi que les Amazones ne seraient plus si j'avais désiré leur nuire.

Marcus recula dans son fauteuil, admira les flammes dansantes, une fois de plus. Oui, cela ne faisait aucun doute, les Amazones connaîtraient leur dernière défaite et leur dernier combat.

-Je ne peux me rendre, seule elle le peut. Faîtes de votre mieux, Arvaël, je comprendrai sans mal que vous ne puissiez chasser les démons qui aveuglent Idril Calafas.


Le général se leva, alla ranger la carafe dans l'armoire, et revint alimenter le feu qui commençait à faiblir dans l'âtre, tout cela dans un silence religieux. On aurait dit qu'il avait oublié quelques instants son invité, partagé comme jamais.

-Je pense que nous nous sommes tout dit. Je peux vous laisser partir, maintenant. Et voyez moi désolé d'avoir été un peu dur pour une première rencontre, mais c'était un mal nécessaire."

Concluant l'entrevue sur ces mots, Marcus continua de s'occuper de son feu, le regard toujours plongé dans les mêmes flammes, un balais somptueux dont il ne pouvait se passer.


[désolé, c'est court, mais j'avais très peu d'inspiration.]
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MessageSujet: Re: Drôle de rencontre. [Arvaël *]   Drôle de rencontre. [Arvaël *] EmptyJeu 3 Juin 2010 - 13:04

La tension était complètement retombée, à présent que le cœur du problème avait été abordé. La réaction de Marcus Graybach aux doutes d’Arvaël avait été positive, ce qui soulagea le jeune homme et amena un sourire sur ses lèvres. Peut être effectivement le Chef des Armées se préoccupait-il sincèrement du bien être des Amazones, mais le courtisan avait du mal à suivre la logique sous tendant cette prise de position, tellement en décalage avec le climat actuel et les discours officiels. Toutefois, une chose était sûre, cet homme n’était certainement pas le genre d’individu qu’on avait intérêt à se mettre à dos. Sa prise de position vis-à-vis d’Idril en témoignait et le jeune noble tâcherait de s’en souvenir à l’avenir. Et quand bien même son interlocuteur se voulait rassurant, Arvaël n’était pas totalement certain que l'opération ne recelait pas une quelconque manœuvre déguisée. Car désormais, sa correspondance n’en serait que plus étroitement surveillée.

De plus, cela ne l’empêchait pas de trouver la vision globale de la situation du général un peu simpliste. S’il avait attaqué les Amazones, même en position de force numérique, Arvaël doutait que les autres peuples, notamment les Ombres ou les Elfes, auraient laissé faire sans réagir, mais ce n’était pas vraiment le moment de se lancer dans un débat de ce genre. Pour le moment, il se contentait de sourire aux propos du général et savourait simplement le sentiment d’en avoir terminé avec un moment difficile.

Cependant, et malgré les excuses du Chef des Armées, le jeune homme ne digérait toujours pas la façon dont il avait été traité au début. Plus il y réfléchissait, et plus son sourire, manifestation spontanée de son soulagement, se crispait. L'indignation s'installait petit à petit, son tempérament colérique commençait à reprendre le dessus tandis qu'il repensait à l'entrevue, aussi décida-t-il de reprendre ses manières de courtisan, rôle dans lequel il se sentait le plus à l’aise. Sur un coup de tête, il s'empara du verre à vin qu’il avait posé à côté de lui, et en dégusta le contenu en connaisseur :

- Ma foi, général, voilà un excellent cru ! Transmettez à votre épouse mes félicitations pour ses goûts avisés en la matière !

Puis, se levant de son fauteuil, il se dirigea vers Graybach pour lui serrer la main et reprit d’un ton enjoué, répondant aux dernières paroles de son hôte :

- Eh bien dans ce cas, il ne me reste plus qu’à prendre congé. Je vous souhaite une excellente fin de soirée et j’espère que nous aurons bientôt l’occasion de nous revoir.

Paroles creuses, politesse de façade, mais qui permettaient à Arvaël d’abréger cette éprouvante entrevue. Non, décidément, il ne sentait pas vraiment d'humeur à pardonner à Marcus Graybach la façon dont il avait entamé l'entretien, quelque soient ses raisons et aussi bonnes puissent-elles être. Aussi, après une dernière courbette, il abandonna la chaleur douillette du salon et les craquements rassurants du feu de cheminée pour se diriger vers l’entrée où il récupéra prestement son magnifique manteau, et sans un regard en arrière s’engagea dans les rues, tout droit jusque chez lui.

La nuit promettait d’être riche en réflexion.
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