Prophétie Nordique
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 Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]

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Helveä Daline
Gwendirien
Helveä Daline


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MessageSujet: Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]   Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *] EmptySam 11 Juil 2009 - 8:15

Premier jour de la douzième semaine
Milieu de journée

Helveä stoppa brutalement sa course devant l'entrée du palais. Bien sûr, avec sa vitesse quasi-surnaturelle, elle n'aurait eut aucun mal à se frayer un chemin directement jusqu'à la reine sans qu'aucune des nombreuses nymphes présentes n'ait eu la moindre petite chance de parvenir à l'arrêter. Mais cela n'aurait pu engendrer que désordre et défiance à son égard. Là n'était certes pas son but. Elle n'était pas là pour créer chaos et frayeur, non, elle devait être entendu, parvenir à gagner la confiance de la souveraine et à se faire écouter d'elle. De plus, la route depuis les confins du Bois Blanc avait été longue, même pour elle. Légèrement essoufflée, le sang lui était monté aux joues et quelques gouttes de sueurs perlaient sur son si délicat visage. Cela n'enlevait rien à son charme, pourtant. La mince fatigue du voyage lui donnait un air délicieusement fragile, qui contrastait de façon adorable avec la grâce toute elfique qui émanait de sa personne.

Après avoir pris quelques secondes pour reprendre son souffle, elle arrangea quelque peu sa tenue qui s'était quelque peu dégradée durant le voyage. Elle lissa sa robe délicatement coupée, dont le bleu pâle contrastait étonnamment avec le feu de sa chevelure, à laquelle elle remit également de l'ordre, en profitant pour dissimuler sous les cascades de ses cheveux ces oreilles, rondes et parfaites, qui auraient pu semer trouble et doute chez ses hôtesse si elles les avaient aperçus. Elle avait tout à fait l'air d'une elfe lorsqu'elle pénétra dans le palais, digne, calme et bienveillante, avec cette aura si caractéristique du peuple de Baldr.

Elle commença à arpenter les couloirs, Sigyn sagement posée sur son épaule, un baluchon qui ne payait pas de mine mais ayant manifestement une grande importance à ses yeux serré de ses deux bras contre sa poitrine. Pour une fois, elle n'arborait pas ce sourire si rassurant qui la caractérisait généralement. La situation ne s'y prêtait vraiment pas. Toutefois, une lueur de soulagement apparut dans ses yeux lorsqu'une jeune nymphe vint à sa rencontre.


« - Vous semblez perdue. Puis-je vous renseigner ?
- Il me faut absolument trouver la Reine Alphaïde. J'ai des informations de la plus haute importance à lui transmettre. Cela concerne les évènements de l'Erastide. »

La servante fut incapable de masquer la stupeur qui s'empara d'elle, mais ne discuta pas. Comment aurait-elle pu mettre en doute le ton alarmé de son interlocutrice, son air angoissé ? Et, surtout, la façon dont sa voix s'était brisée lorsqu'elle avait prononcé ces derniers mots. Manifestement, la pauvre femme était bouleversée. Et cet étrange sac qu'elle maintenait contre elle comme si sa vie en dépendait, avait-il un rapport avec tout cela ? Mais la domestique savait qu'il ne lui appartenait pas de poser ces questions. La Reine devait rencontrer cette mystérieuse Dame, et le plus vite possible. Inquiète et curieuse, mais surtout docile, elle conduisit donc Helveä au travers le dédale des couloirs sans un mot. Lorsqu'elles arrivèrent devant les portes majestueuses de la salle du conseil -l'évènement était d'importance, et sans doute nécessitait-il toute la distinction protocolaire qu'offrait ce lieu-, la frêle créature se retourna sur celle qui la suivait et expliqua :

« Veuillez attendre ici. Je vais voir si Sa Majesté peut vous recevoir. »

Helveä se contenta de hocher la tête avant que sa guide ne disparaisse, puis s'installa aussi confortablement que possible sur l'un des sièges qui étaient disposés alentour. Cela ne la gênait pas d'attendre. Elle avait tout son temps. Elle pourrait bien rester là toute l'éternité s'il le fallait, mais elle parlerait à la souveraine. Il le fallait.
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MessageSujet: Re: Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]   Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *] EmptyLun 13 Juil 2009 - 18:31

Pasiphae rabattit son poing avec la rage d’une tigresse sur le misérable carré de tissu qui lui tenait lieu d’oreiller. Le geste désespéré ne fit que faire voler en un nuage laiteux les dernières plumes d’oie qui le rembourrait. L’une d’entre elles, flottant dans l’air chargé se plaqua alors contre la tempe moite de la jeune Nymphe, qui explosa littéralement :

« Rahhhh, il y en a marre ! Je ne resterai pas un instant de plus dans cette fichue charrette, à essayer de dormir par cette affreuse chaleur, avec un oreiller qui n’en est pas un ! »

L’homme aux tempes grisonnantes qui conduisait l’attelage détourna la tête du sentier, et posa sur la jeune fille un regard franchement navré.

« Mademoiselle Elwing, cessez de vous agiter je vous prie, cela n’est pas conseillé par cette chaleur écrasante. Dès que nous serons dans la forêt, il fera plus frais. Patience, jeune élève, Ellendwraï n’est pas loin, regardez. »

Pasiphae se risqua à suivre des yeux la direction indiquée par son maître. Autour d’elle, la végétation se faisait plus dense. Au loin, les arbres hauts et fiers parurent familiers à l’adolescente. Ils arrivaient bientôt en Royaume Nymphe, elle rentrait bientôt chez elle, au palais, après plus d’un mois d’absence. Pasiphae se sentit soudain gagnée par l’excitation. Depuis combien de nuits n’avait-elle pas dormi dans un vrai lit ? Combien de jours n’avait elle pas mangé de repas digne de ce nom ? Combien de temps n’avait-elle pas croisé une personne qui la connaissait et la saluait respectueusement ? Dans son périple dans le Gwendir, Pasiphae avait appris à vivre « à la dure ». Mode de vie qui en réalité était plus ou moins généralisé dans le continent. Et c’est avec un goût d’amertume que la Nymphe avait vu ses rêves se briser en miettes. Elle qui s’imaginait, chevauchant une magnifique jument aux traits nobles, cheveux flottant au vent, parcourant le Gwendir, chassant pour trouver sa nourriture, féminine et fatale, en un mot, libre de toutes les contraintes imposées par la société, avait bien vite déchanté. Ce voyage avait au moins eu une utilité : Pasiphae ne tenterait plus jamais de s’enfuir du palais pour vivre « la grande aventure ». La jeune Nymphe avait en effet voulu quitter le palais de nuit, mais ce fut un rendez-vous manqué, puisqu’elle n’avait parcourue que deux kilomètres que la garde royale la reconduisait chez elle, maîtrisant sans peine la jeune furie qui se débattait comme une diablesse. La Nymphe était terriblement vexée. Son précepteur, désespérant de faire de Pasiphae une jeune nymphe royale convenable suggéra à la reine ce voyage, afin de « calmer les ardeur de sa cousine ». Alphaïde, lassée de l’humeur incontrôlable de l’adolescente accepta immédiatement.

La chaleur étouffante de cette journée se déclina peu à peu, en même temps de la luminosité baissait. La forêt d’Ellendwraï était en effet si épaisse que le jour peinait à en percer le ramage. Le palais des Nymphe n’en était que plus protégé : il était en effet très difficile de s’y repérer et le promeneur pouvait aisément s’y perdre. Aussi, Pasiphae fut naturellement surprise lorsque les remparts se dressèrent soudainement à ses côtés. En quelques secondes, l’édifice Royal se dessina dans sa totalité alors qu’il était invisible l’instant d’avant. Le chariot aurait très bien pu le manquer si le conducteur ne connaissait pas parfaitement la route. Redécouvrant les pierres sèches et pâles qui avaient constitué son enfance, Pasiphae ne put s’empêcher d’être émue. Elle n’était partie pourtant qu’un mois, mais avait l’impression de s’être absentée des années.

Sautant en route du chariot, elle courut jusqu’à la grande porte de chêne sombre pour prendre dans ses bras Ida, sa fidèle dame de compagnie, qui ne l’avait pour une fois pas accompagnée dans son périple. Pasiphae repoussa et s’écarta alors violemment de son amie, l’air horrifié.

« Mais d’où vient cette atroce odeur d’égout ? Quelle puanteur ! »

Ida, gênée, fronça du nez. Pasiphae baissa lentement les yeux vers sa propre robe de voyage, qui avait pris une teinte douteuse depuis qu’elle était partie.

« Par Jord, c’est moi ! Oh Ida, prépare moi vite un bain et des vêtements propres ! »

La servante, les yeux rieurs tourna aussitôt des talons. Pasiphae souhaitait trouver Alphaïde. Certes, elle ne sentait pas très bon, mais après tout, elle était sa cousine, et ne tiendrait pas compte de ce détail. Aussi la jeune nymphe s’éloigna d’un pas résolu vers les appartements privés de la Reine, mais revint bredouille. Alphaïde devait être dans la salle du conseil. Il était vrai qu’elle était toujours très occupée par ses obligations. Tant pis, Pasiphae attendrait que la séance se termine.
Mais quelle ne fut pas sa stupeur lorsqu’elle découvrit une autre personne assise sur les sièges de velours, qui semblait attendre elle aussi la fin de la séance. Et quelle personne ! Pasiphae n’avait jamais vu de créature aussi belle ! Une elfe sans doute, jugea-t-elle d’après son port aletier et son incroyable stature. Même assise, elle dominait Pasiphae de quelques centimètres. La Nymphe ne la connaissait nullement, ne savait ce qu’elle voulait, mais elle jugea dès la première vue qu’elle ne lui plaisait pas. Une telle beauté parut inconcevable à l’adolescente qui avait toujours été consciente de sa propre beauté, et de l’effet qu’elle produisait en public. Elle semblait avoir trouvé une rivale. La Nymphe s’étira le plus possible. Bouche pincée, elle prit elle aussi un siège après avoir saluée l’inconnue d’une révérence minimaliste. Dans le silence glacial qui s’était instaurée entre elles, une lutte muette débuta. La belle inconnue après un sourire de bienvenue tourna délibérément la tête, regardant droit devant elle, les mains posées à plat sur sa robe, l'air serein. La jeune Nymphe crut voir dans cette attitude une marque de mépris à son égard. Aussi, terriblement vexée que l'inconnue ne s'intéresse davantage à elle, regarda elle aussi devant elle, menton haut, lèvres serrées, jetant de temps à autre un regard furtif en direction de l'elfe.

Soudain, une ride prononcée se dessina sur le front de l’inconnue qui avait gardé jusque là un visage impassible. Elle remua imperceptiblement ses narines, comme gênée par une odeur désagréable. Pasiphae, qui compris alors avec horreur être la source de ce désagrément, devint livide avant de prendre lentement un teint cramoisi. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de la belle inconnue. Pasiphae crut mourir de honte. Par fièrté, elle ne prit pas les jambes à son cou. Elle attendrait Alphaïde pour que celle-ci la venge de cette intruse qui avait, sans avoir ouvert la bouche, réduit l’adolescente rebelle au silence pour quelques temps.
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MessageSujet: Re: Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]   Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *] EmptyMer 15 Juil 2009 - 16:52

Les conseils se suivaient et se ressemblaient depuis la fête des Cerisiers. Que ce soit réunions informelles ou débat officiels, tous se terminaient par la même recommandation des membres faites à Alphaïde : prudence, le responsable pourrait être n’importe qui : ami, ennemi ; proche, éloigné ; une menace connue ou une à laquelle personne n’avait jamais pensé. Certains avaient émis l’ombre d’un doute sur des personnes au cœur même du Royaume, des personnes qui auraient tout intérêt à ce que les Nymphes sortent de leur forêt. Une personne qui verrait à cette occasion son poste consolidé, raffermi. Un général sans armée par exemple ? Le nom d’Altays avait alors couru d’esprit en esprit plus vite que le vent dans les branches. Sitôt formulé, la suspicion avait remplacé le doute et le général avait été diplomatiquement prié de se mettre au frais.
Chacun avait une idée, son idée, sur les commanditaires si bien que le soupçon peser sur tout le Gwendir. Bien sûr, le Conseil avait pris de suite les mesures qui lui semblaient nécessaires : les frontières n’étaient certes pas fermées mais n’étaient plus aussi perméables qu’avant, les portails encore ouverts avaient été fermé, provisoirement disait-on, et les étrangers particulièrement gardés à vue dans les villes, bourgs et villages qu’ils traversaient.
Mais le fait était qu’on avait rien trouvé, aucun nouvel indice n’étant venu s’ajouter.

Alphaïde avait décidé de commencer la semaine en réunissant le Conseil au complet. L’ordre du jour était simple : le compte-rendu des affaires courantes et le point sur les évènements de l’Erastide. Comme si toute la tension accumulée depuis la disparition des anciens souverains trouvait là son exutoire, les conseillers semblaient se plaire à débattre des heures durant sur cette affaire. N’apportant rien et ne concluant rien de concret, ils avaient ce jour comme les autres fini la séance sur la nécessité de rester vigilant et de se méfier des ennemis du Royaume tout autant que des amis. Au moins avait-on remis l’esprit de chacun à sa place en rappelant les faits dans leur exacte chronologie.

Alphaïde hochait la tête face à l’habituelle réponse de son Conseil et levait la séance quand une jeune Nymphe se pencha à son oreille. Les mots qu’elle lui coula d’un ton rapide déchainèrent la curiosité de la Reine : une personne étrangère, Elfe probablement, demandait à la voir pour lui parler de l’Erastide, justement, car elle avait des informations très importantes selon elle. Elle attendait dans le vestibule devant la salle : devait-elle entrer ?
Les membres du Conseil avait commencé à se lever à la fin de la séance. Certains avaient suspendu leur mouvement à l’entrée de la messagère. Tous se rassirent sur un geste de leur reine.

Chers conseillers, nous avons une visite aussi inattendue qu’intéressante. La séance s’en trouvera prolongée mais instructive, je l’espère.
Qu’elle entre.



La messagère sortit. Un bref instant plus tard, les deux battants de la salle tournèrent sur leurs gonds dans un silence profond. Tous dirigèrent leurs regards vers la nouvelle venue et aucun ne fut impassible face au spectacle qui s’offrait. Dans le contre-jour envahissant l’ouverture de la porte, une silhouette d’un bleu pâle se dessinait. Grande, mince, de jolies formes, la jeune femme s’avança, serrant contre elle son sac. Dans la salle du Conseil, les minces rayons qui s’épanouissaient entre deux ondées semblaient s’engouffrer par les larges fenêtres pour venir chercher refuge dans les murs du peuple de Jord. Un rayon plus malicieux ou plus inspiré qu’un autre vint se perdre dans les cheveux de l’inconnue. Avait-il conscience des conséquences de son acte ? Peut-être Jord le lui avait-il soufflé car instantanément la masse cuivre sombre de la chevelure sembla prendre feu. A cet instant, Alphaïde croisa le regard d’or de cette étrangère et sourit. Le soleil paraissait avoir allumer la vie dans cette belle statue jusque là dans l’ombre et les yeux chrysocale qui la regardaient reflétaient une âme profonde.
Jord peut-être avait mise en scène l’arrivée de l’Elfe comme un signe à la reine. Ou bien était-ce Loki ?

L’étrangère était maintenant à bonne distance de la porte quand, par les battants encore ouverts et pas encore complètement fermés, la reine aperçut au second plan un silhouette ressemblant fort à sa cousine. L’adolescente se tenait sur le seuil, jetant un regard noir aux gardes qui avaient osé voulu fermer les portes derrière l’Elfe, ayant eu l’outrecuidance de ne pas reconnaitre sa royale personne dans sa tenue de voyage.

Elle ne pouvait pas plus mal tomber. Jord, pourquoi, comment fait-elle pour toujours être là au mauvais moment ?
L’esprit de la reine soupira sans que son visage ne bouge d’un trait.
Qu’elle entre, qu’elle sorte, peu me chaut. Mais qu’elle se tienne tranquille, pour une fois ou par Jord, je le jure, elle va revisiter le Gwendir !

Et elle reconcentra toute son attention sur le regard brillant qui était resté au milieu de la pièce.
Sans la lâcher des yeux, Alphaïde se leva de son trone pour acceuillir l’étrangère.

Bienvenue à toi, qui semble venir d’autres contrées que la notre pour, m’a-t-on dit, nous parler des biens tristes évènements qui nous ont récemment frappés. Je t’en prie, prends place et raconte-nous.
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Helveä Daline
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MessageSujet: Re: Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]   Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *] EmptyJeu 16 Juil 2009 - 20:12

Tandis qu'Helveä attendait sagement qu'on l'autorisât à voir la souveraine, une frêle créature -une jeune nymphe pas encore sortie de l'adolescence- fit à son tour irruption dans le couloir. La jeune femme femme l'accueillit avec son sourire habituel, mais n'obtint aucune réaction. Estimant que la demoiselle -une paysanne sans doute, d'après son accoutrement, bien que son comportement fut tout autre- devait tenir à sa tranquillité, elle se contenta donc de détourner le regard sans dire un mot. L'odeur qui accompagnait la jeune nymphe, toutefois, irritait sensiblement ses narines délicates. La jeune fille dut s'en apercevoir, car ses joues se teintèrent immédiatement d'un rouge adorable mettant joliment en valeur ses yeux noisettes. Totalement inconsciente du drame qui se nouait dans l'esprit de l'adolescente, Helveä ne put retenir un sourire. L'amusement fut de courte durée cependant, car déjà la jeune femme qui lui avait servi revenait lui annonçait que Sa Majesté ainsi que le Conseil allaient la recevoir, tandis que les portes s'ouvraient en grand. L'air grave qu'elle avait arboré quelques minutes plus tôt reprit instantanément place sur le visage de la jeune femme qui, tenant toujours contre elle son mystérieux bagage, se leva puis s'avança dans la salle avec autant de grâce et de dignité qu'il lui était possible de déployer.

Tandis qu'elle avançait, la frêle créature qui l'avait distrait la suivit, mais elle n'en tint aucun compte. Toute son attention était focalisée sur les personnes qu'elle allait devoir convaincre, celles qui peuplaient la pièce à cet instant même. Manifestement, son entrée avait produit un certain effet sur eux, mais elle ignorait encore si cela serait à son avantage ou, à l'inverse, la desservirait. Elle commença par observer Alphaïde, si jeune et pourtant si royale rien qu'à la regarder. Elle admira la détermination et le courage qui semblaient percer sous la douceur qui émanait d'elle, et le si merveilleux contraste qu'offraient ses cheveux presque noirs avec sa peau de porcelaine. Puis son regard doré se posa tour à tour sur les autres membres du Conseil, qu'elle ne s'était à vrai dire pas attendue à rencontrer. Tout cela lui sembla fort officiel, mais après tout, ce qu'elle venait annoncer s'y prêtait. Finalement, elle jugea que c'était une bonne chose qu'ils fussent tous là pour entendre ce qu'elle avait à dire, voir ce qu'elle avait à montrer.

Lorsque la reine se leva pour l'accueillir et l'invita à s'installer, Helveä planta de nouveau son regard dans les yeux noirs de la souveraine et se fendit d'une petite révérence, modeste bien que gracieuse. Toutefois, ce fut là son seul mouvement, et c'est debout au milieu de la pièce où elle se tenait qu'elle fit son annonce.


« En effet, Votre Altesse. Je vous prie de me pardonner d'avoir pénétré ainsi sur vos terres et dans votre palais même sans autorisation ni avertissement, mais j'estimais de mon devoir de vous informer de ce que j'ai appris, aussi mince cela soit-il. En effet, j'ai eu le douteux privilège de voir de mes propres yeux les responsables du drame qui vous a frappé. Elle marqua une courte pause, laissant le temps aux conseillers dubitatifs de s'imprégner de ses paroles et de se concentrer à nouveau sur elle, avant de s'expliquer. Il y a de cela quatre jours, je m'étais éloignée de la maison à la recherche de plantes comme il m'arrive souvent de le faire. J'étais alors presque à la frontière de votre territoire et, comme le soir venait, je jugeai préférable de chercher un abri pour la nuit plutôt que d'effectuer la longue marche de retour dans le noir. En cherchant, j'aperçus la lueur d'un feu non loin, et m'en suis approché afin de demander aux voyageurs que je devinais s'ils accepteraient de m'héberger. Toutefois, avant d'avoir eu le temps de me faire connaître d'eux, je commençai à percevoir ce qu'ils disaient et compris aussitôt l'erreur que j'avais commise. Ils semblaient être passablement ivres, une dizaine peut-être, je ne saurais dire, des hommes et des femmes. Ce n'étaient sans doute pas des elfes, sans quoi ils se seraient certainement aperçus de ma présence, mais ce ne fut pas le cas, et je pus écouter les horreurs qu'ils racontaient, incapable que j'étais de bouger tant l'effroi me glaçait. Ils racontaient, se vantaient même, des exactions qu'ils avaient commises, la pièce qu'ils avaient saccagée, les objets qu'ils avaient pris plaisir à détruire, et ce qu'ils ont fait à cette pauvre femme... »

Sa voix, au début forte et assurée, s'était petit à petit étiolé pour finalement presque se briser. Sigyn, qui s'était jusque là sagement tenue sur son épaule, sembla sentir l'émoi de sa maîtresse et se mit à remuer les ailes, puis s'envola. Elle vola en cercle dans la pièce, comme si elle cherchait une sortie, un moyen de fuir ce qu'Helveä racontait. Elle finit pourtant par se calmer, et se posa sur le dossier de l'un des sièges resté libre, bien que ses plumes continuassent à s'agiter un certain temps. Une fois ce petit manège terminé, sa maîtresse tenta de reprendre contenance, regardant de nouveau la souveraine, puis parla de nouveau, la voix plus posée.

« Veuillez me pardonner, je laisse l'émotion m'emporter... Comme je vous le disais, je ne les ai pas vus, mais je les entendais. Je ne puis vous faire un compte-rendu détaillé, mais une chose revenait régulièrement toutefois. Ils ne cessaient de répéter que... Elle hésita, prit une profonde inspiration, puis se lançaQue les nymphes devaient apprendre à choisir un camp, et que ce qu'ils avaient fait y aiderait sûrement... »

De nouveau, elle s'arrêta, jaugeant de l'effet de ses paroles sur les personnes présentes et leur laissant le temps de se calmer avant de continuer.

« Ce n'est pas tout, Altesse. Comme vous le devinez, je m'enfuis aussi loin que possible dès que j'eus retrouvé l'usage de mes jambes. Toutefois, je ne saurais vous dire pourquoi, je revins le lendemain matin. Ils étaient déjà partis, mais les traces de leur campement était encore bien visible. Et j'y ai trouvé ceci. Je ne sais pas ce que cela peut signifier, mais j'ai pensé qu'il s'agissait d'un indice, d'une preuve peut-être, et c'est pour vous l'apporter que je suis venue ici. »

Tout en parlant, elle avait ouvert son étrange baluchon et en avait extirpé le contenu avant de le laisser tomber au sol. Elle exhibait maintenant une veste à l'allure militaire, provenant sans doute d'un uniforme. Le vêtement, bleu et or, portait à l'emplacement de la poitrine l'insigne frappée en noir d'une tête de cheval casquée. Là où aurait dû se trouver l'une des oreilles, un trou était clairement visible.
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MessageSujet: Re: Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]   Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *] EmptyVen 17 Juil 2009 - 22:18

Lorsque les deux battants de bois s'ouvrirent, Pasiphae crut que Jord avait enfin entendu ses prières et mit fin à ce silence insupportable et détestable. Elle poussa un soupir de soulagement et adressa à la nymphe qui se présenta un sourire lumineux. Malheureusement, cette dernière n'eut pas un regard pour l'adolescente et invita la belle et redoutable inconnue à la suivre dans la salle du conseil.
Pasiphae se décida tout de même à les accompagner mais fut vulgairement culbutée par les deux gardes postés à l'entrée de la salle qui refusèrent catégoriquement que Pasiphae ne rentre. Ceux-ci restèrent totalement insensibles aux paroles catastrophées et indignées de la jeune nymphe. Les ordres étaient les ordres. Cette séance était parfaitement ineterdite au public.

"Je-suis-la-cousine-d'alphaïde-espèce-de-bande-d'idiots-à-trois-neurones!" chuchota-t-elle furieusement, alors que les deux gardes se faisaient plus menaçants.

Ils allaient en venir aux mains pour sortir du palais cette intruse irrespectueuse lorsqu'Ida arriva et vola au secours de Pasiphae. Lorsque les gardes apprirent l'identité de celle qu'ils avaient pris pour une paysanne, ils disparurent, se confondant en excuses maladroites. La Nymphe après avoir médis jusqu'à satisfaction sur les deux hommes se tourna vers sa confidente.

"Quand pourrais-je enfin rentrer dans cette fichue salle de conseil ? Pourquoi cette surveillance draconienne ? On ne m'a jamais empêché de rentrer jusqu'à maintenant, sauf lors de réunions très importantes, mais ce n'est pas la cas ! se plaignit Pasiphae,une moue boudeuse dessinant sur son visage poupin.

Sans un mot, Ida leva alors les yeux vers sa maîtresse, la prit par la main et l'entraîna plus loin jusqu'à une petite porte en bois qui donnait aussi sur la salle du conseil.

"Voilà, vous serez plus discrète en passant par ici."

Pasiphae fronça les sourcils en signe d'incompréhension. Ida se mordit la lèvre, puis reprit, baissant la voix.

"Vous n'êtes donc pas au courant ? dit-elle, bien qu'elle connissait la réponse. On ne parle pourtant que de cela dans tout le royaume. Oh Mademoiselle Pasiphae, c'est affreux, c'est horrible..."

Elle détourna les yeux. Pasiphae, devant le silence de son amie, l'empoigna par les épaules et la secoua avec fermeté :

"Mais qu'est-ce que tu racontes ? Quoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Réponds, je te l'ordonne Ida !"


Une larme roula sur la joue de la jeune servante, qui parla de nouveau mais si bas que Pasiphae dut lire sur ses lèvres:

"Si vous êtes rentrés si tôt de votre voyage, ce n'est pas à cause des soit disants intempéries qui menaçaient votre route jusqu'à Unae. On vous a menti pour ne pas vous inquiéter. Votre voyage a été écourté uniquement pour vous protéger, Mademoiselle. Les Nymphes ne sont plus en sécurité nulle part, pas même à Ellendwraï. On en veut aux Nymphes Mademoiselle. "

Ida regardait droit devant elle, les yeux légèrement globuleux, elle ne semblait pas dans on état normal, et poursuivait sa litanie en même temps qu'une stupeur mêlée d'épouvante se dessinait sur le visage de Pasiphae.

"Une jeune Nymphe, Mademoiselle, une jeune novice du temple de Jord, a été retrouvée morte, assassinée dans une pièce du Temple saccagée et retournée sans dessus dessous par ses agresseurs. Nous ne savons pas qui, ni pourquoi, et ces questions animent les débats depuis. Le Conseil a aussitôt été réuni pour démêler cette sombre affaire."

Pasiphae porta une main à son coeur, son sang glacé par l'effroi. Pourquoi lui avait-on caché ceci ? Pourquoi ? Pourquoi s'en était-on pris à cette jeune prétresse ? Ida releva des yeux remplis de larmes vers elle.

"Nous avons peur, Mademoiselle. Personne ne le dit car il faut être courageux, mais nous sommes tous terrorisés. Et s'ils venaient à frapper de nouveau ?"

Pasiphae ne put donner de réponse à sa domestique. Elle était pétrifiée, et se décida à écouter ce qui se disait au Conseil. Lentement, elle entrouvrit la porte, et glissa sa tête par l'entrebaillement. La porte secrète donnait sur le fond de la salle. L'assemblée lui tournait le dos, mais elle reconnut Alphaïde, de dos elle aussi, qui invitait l'inconnue à prendre la parole.
Pasiphae eut toutes les peines du monde à ne pas sortir de sa cachette. cette inconnue ne lui plaisait nullement. Qui était-elle ? Et pourquoi personne ne prenait la peine de vérifier son identité alors que par ces temps troublés il fallait se méfier de tout le monde. Pasiphae attendrait la réaction de sa cousine Alphaïde pour intervenir, comme il lui démangeait de faire.
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MessageSujet: Re: Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]   Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *] EmptySam 18 Juil 2009 - 13:46

Sur les dalles de marbre de la salle du Conseil gisait la veste. Amazone, il n’y avait aucun doute.
Le moment de stupeur passée, car beaucoup de noms avaient circulé mais rarement celui du peuple de Freyja, un des conseillers se leva, un petit morceau de tissu à la main et vint le poser délicatement sur la veste. Parfaitement, le bout d’étoffe se cala à la place qu’il n’aurait jamais du quitter. Une vague d’émotions envahit la salle, immobilisant les conseillers, incapables qu’ils étaient de quitter la veste amazone des yeux.

Alphaïde ne savait que penser. Les Amazones, peut-être, avaient perpétré le saccage de son palais dans le seul but de la faire pencher. Ou d’autres s’étaient servis d’elles dans le même but. On disait la reine Idril courageuse, déterminée et exécrant le roi des Hommes. Mais jusqu’à quel point ?
Alors que tous regardaient la tête de cheval casquée qui semblait les défier sur leur propre terre, Alphaïde posa son regard sur le minuscule phœnix qui s’était tant agité tout à l’heure et qui maintenant se tenait bien droit sur un dossier de chaise. Rares étaient ceux qui pouvaient se vanter d’avoir vu un phœnix de si près, ces animaux étant généralement peu désireux de compagnie. Mais celui-ci paraissait parfaitement habitué à sa maitresse, en totale adéquation avec elle. Il formait tous les deux un étrange couple, vies insolites apparues par magie. La reine pensa un instant aux pythies qui peuplaient les récits de son enfance. Elles venaient de nulle part, envoyée des dieux, pour dévoiler de sombres nouvelles, de curieuses recommandations ou de terribles prophéties aux hommes.
Et elle ? D’où venait-elle ?

Ne quittant pas l’oiseau des yeux, et semblant ne pas s’intéresser à la veste au sol, la reine rompit le silence.

C’est un beau phoenix qui t’accompagne. Il est rare qu’un oiseau de cette espèce adopte ainsi une personne.

Les plus vifs du Conseil se tournèrent vers leur reine, surpris d’une telle remarque. Certes, les phœnix ne faisaient pas partie de la vie quotidienne, mais se préoccuper de l’oiseau en ces instants étaient pour le moins incongru. Alphaïde n’y prêta aucune attention, oubliant la présence de ses conseillers, absorbée par l’image du phœnix et de sa maitresse.
Elle lacha pourtant l’oiseau et reposa son regard sombre dans l’or des yeux de l’étrangère, comme si elle voulait se noyer dans les pensées de son interlocuteur.

Ces animaux apprécient beaucoup le climat des Montagnes infernales dit-on. Mais ce n’est certainement pas de là que tu viens. A Ellendwraï aussi, nous en avons quelques un, surement est-ce là que vous vous êtes rencontrés. Et l’aura de sa maitresse, sans doute, l’aura convaincu de te suivre...

Car il était indéniable que la jeune femme avait un magnétisme peu courant. Cependant, Alphaïde doutait que cela suffit à se faire adopter d’un phœnix. Non décidément, la présence de cet oiseau au sein d’une pièce remplie de gens ne semblait intriguer qu’elle. Mais surement était-elle suffisamment intriguée pour tous.

En tous cas si comme tu le dis, ils ont passé la frontière il y a de cela quatre jours, alors ils sont loin maintenant. Trop loin pour les rattraper. En territoire el...

Si ils étaient dans la forêt près de la frontière alors ils étaient en territoire elfe. A n’importe quelle autre frontière, ils auraient quitté le bois, tout au plus auraient ils été à l’orée. Pourquoi des Amazones rentrant chez elles traverseraient-elles la terre des Elfes ?
Et soudain, la reine douta : l’étrangère avait-elle dit qu’ils étaient en forêt ? Elle, qui était-elle, d’où venait-elle ?

Enfin, je verrais cela. Mais dis-moi, à qui dois-je exprimer ma reconnaissance ? Car d’où que tu viennes, c’est très courageux de ta part d’avoir entrepris ce voyage pour venir raconter ton récit. Et cette veste, c’est juste ce que nous cherchions. Que Jord te bénisse d’avoir été là cet instant...

Alphaïde regarda un court instant le cheval casqué avant de reposer les yeux sur l’étrangère. Il fallait qu’elle parle avec la reine Eluthiel. Il fallait qu’elle parle à la reine Idril. Le Conseil avait raison : prudence, méfiance, ne pas tirer de conclusions hâtives.

Pour l’heure, la reine souriait doucement à l’inconnue, attendant la réponse de celle-ci car, même si elle ne la connaissait pas, elle restait intriguée par cette femme et son oiseau.
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MessageSujet: Re: Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]   Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *] EmptySam 18 Juil 2009 - 15:36

Une fois son énoncé terminé, l'étrangère scruta l'assemblée, évaluant les réactions. Malgré l'absence de son habituel sourire, et l'inquiétude ostensible qui se lisait sur son visage, son regard n'avait en rien perdu de sa bienveillance. De toute évidence son annonce, et peut-être plus encore l'acte du conseiller, reliant irréfutablement l'objet qu'elle avait apporté à l'horrible crime, avaient causés une vive émotion au sein du Conseil, ce qui était tout naturel. La reine, toutefois, semblait garder son calme, réfléchissant sans doute aux différentes implications du récit qu'elle venait d'entendre.

Lorsque la souveraine Nymphe reprit la parole, Helveä fut d'abord incapable de répondre quoi que ce soit, ayant déjà toutes les peines du monde à masquer son effarement. Elle avait prévu tout un éventail de réactions, de la colère à l'incrédulité en passant par l'abattement pur et simple, mais la questionner au sujet de Sigyn ne figurait certes pas sur la liste. Elle réussit tout de même à se reprendre, et lorsqu'Alphaïde posa de nouveau son regard sombre sur elle, tout en continuant sur le sujet qu'elle avait lancé, la jeune femme se décida enfin à répondre.


« En effet, c'est dans la forêt que je l'ai trouvée, il y a de cela déjà quelques années. Elle était jeune encore, et blessée. J'ai pris soin d'elle et, depuis, elle ne m'a plus quitté. »

L'explication sembla satisfaire la reine, du moins pour le moment, car elle revint au sujet plus sombre, mais aussi tellement plus préoccupant, qui avait amené cette mystérieuse messagère. Cette dernière ne releva pas -ou ne voulu pas relever ?- lorsque la nymphe s'interrompit au milieu de sa phrase. Il était vrai qu'Helveä avait parlé de frontière, mais n'avait pas précisé quelle frontière. Mais après tout, son apparence ne parlait-elle pas pour elle ? D'où aurait-elle pu venir, sinon du Bois Blanc ?

Lorsqu'elle fut interrogée sur son identité -et implicitement sur ses origines-, la jeune femme sembla gênée, pour ne pas dire indisposée, mais elle rendit tout de monde son sourire à Alphaïde avant de répondre.


« Je vous prie de me pardonner, j'ai manqué à toutes les règles de politesse. Ces évènements m'ont tellement troublée que j'en ai même oublié de me présenter. Je me nomme Helveä. Daline. »

Elle paraissait prête à continuer mais s'interrompit brusquement, posant son regard cuivré non plus sur son interlocutrice mais derrière elle, sur une petite porte auxquels tous, sauf elle-même tournaient le dos. L'espace d'une seconde, son regard se fit plus perçant, pas vraiment malveillant mais peut-être légèrement dérangeant, tandis qu'elle fixait le visage qui dépassait de l'encadrement. Puis elle retrouva son expression habituelle et, reportant son attention sur la souveraine, reprit la parole.

« Pardonnez mon audace, mais il me semble que quelqu'un souhaiterait prendre part à cet entretien.

Voyant que les conseillers n'avaient pas l'air de comprendre de quoi elle parlait, elle leur indiqua, d'un mouvement de tête léger autant que gracieux, la jeune demoiselle qui avait écouté attentivement leur discussion mais n'avait pas encore jugé bon de se faire connaître.
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MessageSujet: Re: Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]   Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *] EmptySam 18 Juil 2009 - 23:38

La tension était palpable. Alphaïde suspicieuse, l'auditoire ombrageux, et l'inconnue, inébranlable. Ils formaient un étrange ballet digne des romans les plus noirs, nourrissant de sombres desseins. Tout se passait trop vite, mais le Temps et son fatal écoulement semblaient pourtant s'être suspendus un instant, immortalisant la funeste scène qui se dressait sous les yeux impuissants de Pasiphae. Il y avait certaines heures sombres dans la vie de chacun, et Pasiphae n'échappait pas à l'exception. Elle éprouvait en cet instant l'heure de la solitude, la morne solitude, qui confine l'être vivant au désespoir. La main douce et réconfortante d'Ida n'était que glace et morsure et sur le poignet fin et souple de la Nymphe. Elle ne sentit même pas une larme brûler ses yeux de velours tant son esprit était ailleurs.
Pasiphae ne connaissait pas cette jeune prêtresse, elle n'avait rien vu du terrible carnage, mais elle était aussi choquée et bouleversée que s'il avait s'agit d'une soeur ou d'une véritable amie. L'incompréhension des premiers instants succomba à la haine et la colère qui emplissaient et aveuglaient désormais l'esprit de l'adolescente.
Un flot de question déferla en elle, qui ne cessait de grandir au fur et à mesure de l'échange entre Alphaïde et l'inconnue, qui restait toujours calme, et prenait un ton posé à chacune de ses interventions. Tant d'ataraxie et de douceur parurent brusquement insupportable à l'adolescente. Chacun n'avait d'yeux que pour cette créature superbe qui minaudait cérémonieusement.

Mais comme si l'inconnue avait soudainement saisi les pensées acharnées de la jeune Nymphe, celle-ci leva la tête vers Pasiphae et l'invita à prendre la parole. Pasiphae, pétrifiée, tenta de percer l'esprit de son interlocutrice, mais son regard impénétrable et l'air indéchiffrable qu'affichait son visage lui fit vite renoncer. Des têtes se tournèrent étonnées, tandis qu'un murmure mêlé et réprobateur parcourait l'assemblée, visiblement mécontente qu'une gamine sale et ainsi vêtue écoute aux portes d'un Conseil d'une telle envergure. Alphaïde se retourna à son tour, et poussa un soupir mécontent lorsqu'elle reconnut sa cousine. Elle lui jeta un regard implorant, que Pasiphae interpréta comme une prompte prière de ne pas lui faire honte, pour une fois.

"Qui ose déranger le Conseil ? Jeune fille, où avez-vous trouvé l'audace et le culot d'écouter ainsi aux portes ? Explications ! Tout de suite !"

Une voix acariâtre s'était levée parmi les autres, que Pasiphae reconnut immédiatement comme étant celle d'une vieille et aigrie noble de la cour qui avait quelques fonctions dans l'administration du Royaume, et que l'adolescente détestait depuis le jour où elle lui avait dit que sa robe de bal la grossissait horriblement.

"Veuillez m'excuser, bredouilla Pasiphae qui se décida à sortir de sa cachette pour affronter les regards furieux qu'on lui adressait. Mais on ne m'a pas laissé entrer, alors que je suis en réalité la Princesse Pasiphae. Ma tenue n'est pas très adéquate, j'en conviens, mais elle est très efficace comme tenue de camouflage, par les temps qui courent."

La petite note d'humour ne tira pas le sourire espéré parmi les bancs. Seul le hochement de tête d'Alphaïde leva les regards mauvais pointés sur la jeune Nymphe. celle-ci reprit la parole.

"Vous voulez mon avis, - car c'est bien pour cela qu'on m'a demandé de parler - je ne vous fais pas confiance, Helveä. Il est facile de détourner l'attention de vous en m'invitant à votre petite discussion. Vous croyez que donner votre nom est suffisant comme identité ? Il n'y y a vriament rien d'autre à dire dire sur vous ? Autre question. Vous trouvez dans le camp un bout de tissu, que vous prétendez ignorer ce qu'il représente - alors que n'importe quel elfe du bois blanc reconnaît parfaitement le sigle des Amazones - et sans avoir la moindre idée de ce que cela peut être, vous décidez de marcher quelques heures durant pour le monter à la Reine des Nymphes, qui a sans doute d'autres chats à fouetter que recevoir une inconnue et un bout de tissu. Pourquoi ne pas avoir averti d'abord votre reine ? Cela ne semble-t-il pas un peu facile: j'ai surpris comme par hasard un groupe d'hommes qui comme par hasard parlaient à voix haute d'un meurtre d'une nymphe, et qui ne cessent de répéter: les nymphes doivent choisir leur camp. Etrange, non ? De plus, on écarte tout de suite l'hypothèse elfique: ils ne vous ont pas attendu, alors forcément, ce ne sont pas des elfes, et voilà votre peuple hors de cause. Mais des efles ivres ont-ils toujours l'ouïe aussi fine ? Je ne veux absolument pas dire que les coupables sont elfes, mais je refuse que l'on accuse un peuple d'un meurtre uniquement pour un dessin sur de la toile. D'autant plus que les Amazones sont un peuple essentiellement féminin, et vous nous avez parlé d'un groupe d'hommes et de femmes, ce qui rend la thèse amazone encore plus incertaine. Puisque aucun objet n'a été dérobé, le seul but de cette agression fut d'attirer l'attention des Nymphes, et précipiter notre peuple dans la guerre. Pas de conclusions hâtives, surtout pas !"

Pasiphae se tut brutalement, et insipra longuement. Elle avait parlé vite, beaucoup, sans coupure. Sans doute était-ce un peu brouillon, mais l'essentiel de sa pensée et des questions qui remuaient son esprit étaient là. Elle avait aussi conscience que sa prise de position contre Helveä n'était peut-être pas très réfléchie. Accuser quelqu'un uniquement d'après un mauvais ressenti était quelque chose de mal, mais pour l'heure, Pasiphae n'était pas aux remords. Au contraire.


(PS: Helveä, ne prends surtout pas mal tout ce que Pasiphae dit^^, j'ai absolument rien contre contre ton perso. C'est dans son caractère d'être très impulsive, et pour de vrai, je ne sais pas du tout de quel côté Helveä est, et c'est ça qui rend ce rp intéressant ! Trop hâte de savoir ce qu'il va se passer, on ne peut vraiment rien prévoir ! =) )
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MessageSujet: Re: Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]   Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *] EmptyDim 26 Juil 2009 - 15:30

Pasiphae. Visiblement, son voyage à travers le Gwendir ne lui avait pas appris que l’on n’écoutait pas aux portes. Alphaïde soupira et jeta un regard lourd de demandes à sa cousine alors qu’une voix autoriataire s’élevait dans la salle. Pasiphae bredouilla quelques excuses avant de se lancer dans un grand étalage de ses opinions.
La reine l’écouta sans l’interrompre et hésitait quant à l’attitude à adopter : certes sa cousine de quinze ans était en train de récuser point par point le seul indice qu’ils aient jusque là. Certes, elle exposait avec violence son point de vue sur une situation compliquée dont elle n’avait sans doute pas connaissance une heure plus tôt. Et pourtant, Pasiphae avait un avis. Argumenté. Sur une affaire de politique tant intérieure qu’extérieure. Et ça, c’était sans doute un première dans la vie de la jeune fille. Ce voyage, même écourté lui aurait-il été bénéfique ? Après tout, peut-être en ferait-on une princesse capable de tenir son rang. Alphaïde posa un regard compatissant sur sa cousine : et si miraculesement la jeune princesse avait trouvé un moyen de s’assagir, de murir en s’interessant aux affaires ?

Ceci dit, il était impensable qu’une telle chose se reproduise. Si Pasiphae aujourd’hui se permettait de s’inviter au Conseil et de donner son avis sur les plus graves questions, demain qui ferait quoi ?
Elle parlerait à sa cousine, seule. Elle lui expliquerait qu’il y avait un moment pour chaque chose et un temps pour tout. Pasiphae devait comprendre qu’elle était bien trop jeune pour pérorer comme elle en avait coutume et que sa naissance ne lui donnait en aucun cas le droit de se penser supérieur aux Conseillers sur ces questions.

Soudain elle se tut. Elle avait lancé sa tirade d’un trait et reprenait maintenant son souffle. Comme souvent avec Pasiphae, le coeur d’Alphaïde balançait entre l’amusement et l’irritation. Elle avait soulevé des points intéressants mais avec une morgue, une suffisance, qui la caractérisaient certes, mais qui pouvaient être blessantes pour Helveä et vexantes pour les Conseillers.
Alphaïde jeta un rapide coup d’oeil autour de la table. Etonnement, stupeur et colère se lisait sur les visages. La vieille noble qui avait interpellé Pasiphae tout à l’heure avait le front barré d’une grande ride verticale et l’air furibond.
Quoi ? une gamine de quinze ans s’imagine qu’ils n’avaient pas pensé à cela ? pour qui se prend-elle par Jord ? être la cousine de la reine ne lui donne en rien la science infuse !
C’était à quelques mots près ce que se disait cette fidèle conseillère. Alphaïde le devinait, tout le monde le devinait.

Ma cousine, je vois que vous avez regagné nos forêts saine et sauve. Que Jord en soit louée. Et à votre faconde, je vois que vous êtes au courant des derniers évènements. Mais, même si j’apprécie le fait que vous vous intéressiez au cours des évènements, croyez-moi, et même si nous savons tous que vos accents emportés sont à mettre au compte de votre fatigue et de votre caractère, je ne crois pas que ce ton soit très approprié en ces lieux et en ces présences.
Le récit de notre invitée soulève certes des interrogations, mais comme vous le savez ma cousine, nul n’est irréfragable. Et je suis certaine que dame Daline s’en expliquera en temps et en heure voulus.


La reine s’était efforcé de garder une voix la plus neutre possible. Ni trop bienveillante ni trop courroucée. Comme d’habitude, Pasiphae le prendrait comme elle le voulait, comme d’habitude elles en reparleraient, comme d’habitude Alphaïde espérait éviter un esclandre plus grand.

Helvea Daline... J’espère que vous passerez outre le caractère impulsif de ma cousine Pasiphae - c’est d’ailleurs un espoir que j’entretiens envers chaque membre du Conseil - pour ne pas vous arrêter à la forme mais revenir au fond.
Pasiphae, si la fatigue du voyage vous incite à vous retirer, on ne vous retient pas. Si vous préferez rester, restez. Mais ne demeurez pas ainsi debout : vous rentrez ou vous sortez.


Soudain, la reine se leva et se dirigea lentement vers sa cousine. Dans l’ombre de la porte, elle lui glissa doucement à l’oreille :
Mais pour l’amour de Jord Pasiphae, tenez votre bouche et votre rang. Je ne m’exuserez pas deux fois pour vous. Si vous tirez une de ces chaises, vous vous asseyez, vous écoutez et vous vous taisez.

Puis elle vint se rasseoir et sans prêter attention ni à sa cousine ni à ses Conseillers, elle reprit à l’égard d’Helveä :

Dame Daline, comme nous le disions, nous vous remercions de votre acte. Même si de nombreuses ombres cachent encore la lumière sur cette affaire. Vous nous avez aider à en dissiper une partie et je ne doute pas qu’à l’avenir, vous nous ayez toujours amicalement à l’esprit.
Bien entendu, vous pouvez rester parmi nous en ce jour avant de reprendre votre route si vous le désirez. J’aurai beaucoup de plaisir à discuter avec vous de choses et d’autre.
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MessageSujet: Re: Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]   Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *] EmptyDim 26 Juil 2009 - 17:37

Devant l'entrée fracassante de Pasiphae, il fallut à Helveä toute sa concentration pour contenir un sourire amusé. Ainsi donc, la petite souillon était en fait une princesse, mais cela ne l'empêchait pas d'écouter aux portes. L'étrangère n'avait certes pas eu pour intention de causer des problèmes à la jeune nymphe, et encore moins de déclencher ce mouvement d'humeur qui semblait avoir exalté sa verve -à moins que ce ne fut son caractère naturel ?-, mais, malgré les sombres évènements qui l'amenaient, elle ne pouvait s'empêcher de trouver le cocasse de la situation irrésistible. Elle s'abstint toutefois d'en rien montrer ou de faire un quelconque commentaire, de peur d'empirer la situation. A la place, elle laissa sagement la fougueuse damoiselle terminer sa tirade puis se calmer d'elle-même. Etonnamment, elle ne semblait nullement offensée par le petit monologue de l'adolescente. Et pour cause : elle ne l'était absolument pas. Après tout, elle s'était bien attendu à de la circonspection, des doutes, voire même de la méfiance à son égard. Certes, sans doute pas aussi violemment formulé, mais après tout cela ne changeait pas grand chose à ses yeux. Elle comprenait et trouvait cela justifié, bien que sans doute quelque peu excessif.

Sigyn, qui avait manifestement par l'entrée en trombe de Pasiphae et avait donc reprit son vol erratique et silencieux durant tout le temps où elle avait parlé, s'était maintenant calmé et était revenu se poser sur l'épaule de sa maîtresse, qui la caressait d'une main apaisante, non sans suivre attentivement la suite des évènements. Une fois que l'oiseau fut suffisamment détendu, la jeune femme répondit d'une voix douce, souriant pour montrer qu'elle n'était pas du tout irritée par les évènements. Elle parlait principalement à Alphaïde, mais glissait par moment des regards à sa jeune cousine, montrant qu'elle s'adressait également à elle.


« Je comprends parfaitement les doutes que vous pouvez éprouver à mon égard. L'énoncé en fut certes quelque peu... brute, mais la fougue de la jeunesse est parfois difficile à contenir, et je peux parfaitement le comprendre. C'est pourquoi je souhaite répondre de mon mieux aux questions qui m'ont été posées. Je ne pense pas, effectivement, que mon nom suffise à me faire connaître, bien évidemment. Mais il faut bien commencer quelque part. Je puis difficilement savoir ce qu'il vous est pertinent de savoir, mais si vous m'interrogez, je vous répondrai de mon mieux quel que soit le sujet. Je n'avais en effet pas idée de ce que ce vêtement pouvait représenter. Je ne suis ni princesse ni grande dame, je n'ai aucun rang. La maison dans laquelle je vis est tellement isolée au coeur de la forêt qu'il m'arrive de passer plusieurs mois sans croiser qui que ce soit, il est donc nombre de choses que j'ignore de ce monde. Ensuite, si je vous ai présenté cet élément à vous, c'est qu'il concernait un crime ayant été perpétré sur vos terres, à l'encontre de l'une des vôtres. Il me semblait donc tout à fait logique de venir ici en premier lieu. Par ailleurs, je n'ai pas cherché à mettre monpeuple, comme vous dites, hors de cause. Je n'ai fait que donner mon avis sur la question, d'après ce que j'en avais ressenti lorsque j'étais là-bas. Je ne prétends pas être infaillible ou avoir la science infuse, et je vous laisse tirer vos propres conclusions, croyez-moi. »

Durant tout son monologue, elle avait gardé un ton calme et un rythme régulier. Elle ne cherchait pas à se défendre, elle se contentait d'énoncer une suite de faits. Elle marqua une légère pause puis, plantant cette fois franchement son regard dans celui de Pasiphae, elle conclut.

« Il me semble n'avoir n'avoir rien oublié. Si vous avez d'autres questions, n'hésitez pas à me les poser. Toutefois, je vous serais reconnaissante de me les adresser une par une cette fois, cela me facilitera les réponses. »

Aucun reproche ni même sarcasme dans sa voix. Elle n'avait pas dit ça avec méchanceté, mais plutôt comme une plaisanterie afin de détendre l'atmosphère, comme en attestait son sourire chaleureux. Après cette réflexion, elle reporta son attention et répondit chaleureusement à la dernière proposition de la souveraine.

« Rien ne me presse à rentrer chez moi, et ce serait un honneur autant qu'un plaisir que de partager votre compagnie, je vous remercie grandement de me le proposer et suis ravie d'accepter. »

Sigyn dut l'être aussi, à moins qu'elle n'ait simplement senti la bonne humeur de sa maîtresse, toujours est-il qu'elle se mit à chanter quelques trilles joyeuses d'une voix mélodieuse et douce.
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MessageSujet: Re: Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]   Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *] EmptyVen 31 Juil 2009 - 23:44

Pasiphae souleva un sourcil. "Fougue de la jeunesse, accents emportés, caractère impulsif, entrée fracassante", tant de mots durs et blessants pour la jeune nymphe qui ne comprenait pas pourquoi ils étaient utilisés pour elle. A chaque fois qu'elle avait parlé en public, ses maîtres, précepteurs et tout particulièrement sa cousine Alphaïde se sentaient obligés de s'excuser de Pasiphae, comme d'un objet gênant qui fait honte, mettant ses paroles sur le compte de la fatigue ou autres prétextes idiots. Ne pouvaient -ils dont pas admettre que Pasiphae était ainsi, ne pouvaient-ils accepter sa manière d'être et parler ? Devait-elle subir le carcan qu'on lui imposait: faire la parfaite petite hypocrite et se taire ? Pour une fois, la nymphe n'avait justement rien fait: ce n'est pas elle qui écoutait aux portes, mais Ida qui lui avait suggéré cette cachette, d'autre part, elle n'avait nullement eu l'intention d'interrompre le Conseil en "s'invitant" à la conversation. C'était en effet Helvëa qui avait révélé sa présence et demandé à Pasiphae de prendre la parole. Ainsi la Nymphe, par bonne conscience ne pouvait se résoudre à mentir, oui, avait dit à voix haute, mais sans en faire un drame comme chacun avait aimé dire, ce qu'elle pensait tout bas. Si confier ses soupçons était synonyme d'impulsivité, de non respect et de provocation envers une bande de nobles vieux et aigris et une elfe dont on ignorait tout, alors Pasiphae ne considérait plus la palais comme sa maison. Elle se sentait une étrangère, un boulet qui embarrassait tout le monde, même sa cousine, Pasiphae l'avait lu dans son regard.

"Mon mais regardez-les, à les voir, on dirait les deux meilleurs amies du monde !" pensa la jeune Nymphe, écoeurée des phrases mielleuses pré-conçues que les deux jeunes femmes s'échangeaient, rivalisant l'une et l'autre d'une gentillesse exagérée et prétentieuse.
Sans doute Alphaïde avait décelé un intérêt, apparemment infime dans les paroles prononcées par Pasiphae, mais elle n'en montra rien, préférant passer outre, résumant et classant en une phrase toute l'intervention de Pasiphae: "Le récit de notre invitée soulève certes des interrogations, mais comme vous le savez ma cousine, nul n’est irréfragable. Et je suis certaine que dame Daline s’en expliquera en temps et en heure voulus."

Et ainsi, au lieu de se mouiller, et oser poser les questions au cours d'un Conseil qui avait été ouvert pour cela, on préférait remettre à plus tard la terrible échéance. Comme cela, tout le monde était content, Helvä n'était en aucun cas blessée puisque on ne lui demandait rien, le Conseil n'avait pas à se confronter à des questions sans doute délicates, et Alphaïde réduisait Pasiphae au silence, l'obligeant à se taire ou sortir. Choix aussi large que démocratique, ne put s'empêcher de penser Pasiphae, presque amusée.
Se taire ou Partir. Mais Pasiphae n'avait plus envie de rester ici, à subir les regards furieux qu'on lui lançait, le calme presque insupportable d'Helvëa, et le ton maternel et autoritaire d'Alphaïde. Elle ne lui en voulait pas, car elle savait que sa cousine vivaient des situations pénibles qu'elle n'avait jamais eu à surmonter jusque là en tant que reine, mais Pasiphae regrettait juste qu'on ne lui fasse davantage confiance. Puisque sa présence ne semblait créer que des problèmes, elle préférait choisir la deuxième option que lui proposait Alphaïde.

Bon... Je n'ai pas vraiment le choix. Je vous laisse entre adultes, démêler cette triste affaire, et vais respirer ailleurs, là où ma bêtise et mon insolence ne vous importuneront plus.

Elle salua en inclinant le haut du corps comme il seyait vers l'Assemblée, Helvëa puis enfin Alphaïde; et lentement, la Princesse fit demi-tour et quitta la salle par l'entrée officielle, la tête haute, mais les yeux baissés.


(Bon, vous en avez fini avec cette fatigante Pasiphae^^ de toute façon, son départ tombe bien, car je pars pour deux semaines et ne pourrait donc assurer les rp en cours jusqu'à mon retour. En espérant que l'enquête avance et que des coupables soient trouvés d'ici là, je vous souhaite de bonnes vacances et vous remercie d'avoir fait ce chouette rp avec moi ! A bientôt ! )
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MessageSujet: Re: Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *]   Sombres Nouvelles [Alphaïde - Pasiphae *] EmptyDim 1 Nov 2009 - 12:41

Pasiphae choisit de sortir. Avec panache, comme à son habitude. Les conseillers la regardèrent passer les portes, certains amusés, d’autres exaspérés. Tous avaient une opinion sur la jeune princesse : elle ne laissait guère indifférent.

Le calme était revenu dans la salle du Conseil. Tout le monde se regardait, impatient d’entendre la suite, mais nul ne semblait avoir quelque chose à rajouter. L’uniforme à terre attirait encore les regards concentrés alors que d’autres vagabondaient sur le phénix ou sur l’étrangère. Les plus âgés des conseillers, comprenant que l’on avancerait pas plus aujourd’hui, commençaient à s’impatienter en attendant la levée de la séance.
Ce qu’Alphaïde ne tarda pas à faire. Se levant de son siège, signe que le Conseil se terminait, elle prononça d’une voix claire :

Bien, je vous remercie tous de votre conseil. Tous, y compris dame Helvea. Cependant, les informations révélées entre ces murs aujourd’hui ne sont pas anodines. Elles tendent à accuser, et comme le Conseil le dit souvent, le recul est nécessaire avant de se prononcer. Aussi, je demanderais à chacun d’entre vous de garder sceller ce qu’il a entendu ici. Il est inutile de colporter rumeurs ou opinions personnelles au-delà de ces murs.
Autrement dit, vous êtes tenus au secret, tous.


Alphaïde regarda attentivement chacune des personne comme pour s’assurer de leur discrétion. Comme si elles comprenaient ce que signifiaient ce tour de table, chacun répondit au regard de sa souveraine par un léger hochement de tête, s’engageant ainsi au secret.
Encore un instant de silence, et la reine ajouta :
La séance est levée. Que Jord vous garde en son conseil. Je vous souhaite une bonne journée.

Chacun prenait ses affaires et quittait la pièce, saluant la reine comme il se devait. Les chuchotements habituels qui marquaient la fin des séances n’étaient pas de mise aujourd’hui. Seul le silence accompagnait les conseillers de la reine Alphaïde en ce Conseil du premier jour de la semaine. Un Conseil particulier qui resterait dans leurs mémoires.
Une petite Nymphe alerte et sombre vint retirer l’uniforme des yeux de la reine pour le ranger en lieu sûr.

Une fois seule avec Helvea et son oiseau, Aphaïde se tourna vers elle et l’invita à l’accompagner.

Je sais, dame Daline, que vous n’êtes point une de mes sujettes. Et quand je disais que je remerciais tout le monde, je vous incluais. Mais quand je disais que tous était tenu au secret sur les évènement de ce jour, je vous y incluais aussi. Je ne serais vous commander le silence, aussi je ne fais que vous le demander.
Ceci étant dit, parlez-moi donc de votre oiseau, comment se fait-il…


La reine enchaina sur le premier sujet sans importance qui lui venait à l’esprit. Le Conseil était fini, place à l’hospitalité. Elle ne voulait en aucun cas faire passer un second interrogatoire à son hôte. Tout ce qui pouvait être dit l’avait été, l’agréable comme la demande qui résonnait comme un ordre. Il ne restait maintenant que la courtoisie dûe à une invitée.
Pour le reste, une visite à sa voisine, la reine Eluthiel, s’imposait. C’est chez elle, chez les Elfes, que se jouerait la suite. Car le mystère de l’Erastide était loin d’être résolu.



[Voilou, c'est fini pour moi. Si quelqu'un veut ajouter quelque chose... En tous cas, c'était sympa ^^ : Helvea, Pasi : à la prochaine]
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